Sorcière du château aux chardons (la) Vol.1 - Manga

Sorcière du château aux chardons (la) Vol.1 : Critiques

Azami no Shiro no Majo

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 03 Octobre 2022

Quelques années après le très beau Goodnight, I love you... qui avait d'ailleurs remporté notre Tournoi Shojo 2018, la mangaka John Tarachine vient de faire son retour aux éditions Akata avec La Sorcière du château aux chardons. De son nom original Azami no Shiro no Majo (dont le titre français est une traduction littérale), cette série achevée en 4 volumes fut initialement prépubliée au Japon de 2019 à début 2021 dans le magazine Comic Tatan de Coamix, magazine dont proviennent également les séries A Tail's Tale et Dans l'ombre de Creamy entre autres.

Ce nouveau manga débute dans l'Ecosse contemporaine mais devrait ensuite nous faire aller dans d'autres pays (en tête la France dès ce premier tome), en confirmant l'attrait de la mangaka pour les pays étrangers et plus particulièrement notre Europe, où elle a déjà elle-même voyagé et qu'elle nous faisait déjà parcourir dans Goodnight, I love you.... C'est au sein de la capitale écossaise, Edimbourg, que vit Marie Blackwood, une sorcière qui tient seule une petite boutique de magie. Seule, oui, car en plus d'être de base un peu isolée par son statut de sorcière, elle est en plus surnommée la "sorcière noire d'Albion", peut-être en partie à cause de ce que 'on dit sur elle, comme quoi elle est une paria parricide (pour l'heure, nous n'en saurons pas plus là-dessus). C'est pourtant cette femme que l'Eglise anglaise vient voir un beau jour pour lui confier Théo Edison, un jeune garçon de 13 ans lui aussi vu comme un paria (à tel point que l'Eglise le retenait enfermé depuis toujours) car il est le "sang de la juste indignation", un être attirant tout naturellement les esprits au risque de provoquer des catastrophes. La mission de Marie est simple sur le papier: faire de Théo un sorcier capable de maîtriser son don. Mais en sera-t-elle capable au vu de la puissance que l'adolescent renferme ? C'est ainsi que commence une cohabitation qui risque bien de changer peu à peu ces deux exclus de la société...

Porté par une femme séduisante et solitaire vue comme une paria et par un adolescent tenu à l'écart depuis toujours à cause de son statut potentiellement dangereux, ce début de récit nous narre effectivement, avant tout, le nouveau quotidien de deux exclus qui vont devoir apprendre à vivre ensemble et à se faire confiance, ce qui ne sera pas forcément toujours évident, car elle vit dans la solitude depuis longtemps, et il a tout à découvrir du monde puisqu'il en a été dramatiquement coupé depuis toujours. Dans un cadre occidental très joliment rendu par les dessins foisonnants et fins de l'autrice, la formation à la magie commence donc pour Théo, en nous faisant découvrir en même temps que lui différentes choses: l'existence de différentes entités magiques pour l'instant surtout d'inspiration gaélique (comme les uisge), celle de coutumes à l'image de l'"Aube", une fête commémorant le jour où l'Eglise et les sorcières ont uni leurs forces pour la première fois 50 ans auparavant, et sans doute plus encore le fonctionnement de la magie, un fonctionnement reposant sur un procédé d'échange avec un esprit qui e la mérite d'être assez original. Sous l'égide de Marie, Théo va devoir découvrir tout ça, apprendre à se protéger des esprit qui lui gravitent trop fortement autour, développer sa magie qui repose avant tout dans l'art des négociations avec ces esprits, écouter ces derniers en évitant de leur faire totalement confiance car ils restent parfois filous... Et c'est ainsi que, petit à petit, l'adolescent reclus depuis toujours pourrait trouver petit à petit sa place et une confiance en lui, en se montrant même très impliqué et désireux de se rendre utile quand on lui confie des premières missions.

Rappelant un petit peu le duo principal de The Ancient Magus Bride au vu de l'univers et du concept, le binôme Marie/Théo fonctionne bien pour l'instant, en trouvant ses propres marques. Et cela, même s'il faut se dire qu'ils ne sont qu'installés pour l'instant, puisque concrètement on ne sait pas encore grand chose de leur vie passée, en particulier dans le cas de Marie. Et autour d'eux viennent rapidement graviter des personnages secondaires gentiment clichés (forcément, le français Franz est un élégant dragouilleur un peu désinvolte) et surtout assez truculents, que l'on a facilement envie de découvrir plus en détails, en particulier le jeune Richard qui vient graviter autour de Théo dans le dernière chapitre.

On attendra alors avec intérêt la suite de cette tranche de vie fantastique qui se met honnêtement en place ici, autour de personnages assez prometteurs avec leurs zones d'ombre et leurs liens à construire. Qui plus est, le tout est servi dans une édition française soignée, entre le papier assez épais permettant une bonne qualité d'impression, le lettrage très propre de la part d'Elsa Pecqueur, la traduction soignée et assez naturelle d'Olivier Malosse, et la jaquette signée RIN qui reste fidèle à l'illustration japonaise d'origine tout en proposant un fort joli logo-titre ainsi qu'un beau cadre.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs