Sorcière des âmes (La) Vol.3 : Critiques

Stia no Majo

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 08 Octobre 2025

Meurtrie par l'incident qui a autrefois couté la vie à son compagnon d'aventures Graie, Haru semble avoir commencé à faire la paix avec elle-même grâce aux récents événements: non seulement elle a pu à nouveau parler avec Ezette pour enfin faire le point sur ce drame qui était inévitable, mais en plus toutes deux et leurs camarades ont su unir leurs forces pour enfin venir à bout de la démone qui a provoqué la mort du jeune garçon. Les choses auraient pu s'arrêter là, mais Haru le sent: pour enfin faire véritable son deuil et tenter de vivre réellement, il lui manque encore quelque chose. C'est alors que sa précieuse lanterne dont elle ne se sépare jamais se met à scintiller en semblant lui indiquer une direction: le mont sacré de la distorsion, lieu à la frontière avec le ciel, dont la légende dit qu'il serait l'endroit où réside la mythe sorcière de Stia, la sorcière des âmes...

Avant tout récit de deuil, de pardon et de reconstruction, La Sorcière des Âmes, par son univers fantastique fort bien gratté, a facilement su nous charmer au travers de ses deux premiers volumes. Avec cet épais troisième et dernier tome de près de 250 pages, Shoun Makise reste dans la même qualitative en sachant amener une conclusion pleine de beauté, d'émotion et d'apaisement qui, globalement, passe par deux étapes, la première des deux étant le lien fort et essentiel que notre héroïne conserve avec Meishi. A l'heure où la nature démoniaque de cette dernière est découverte et qu'elle est faite prisonnière pour être torturée, il est impensable pour Haru de laisser son amie dans cette injuste situation, et il faudra alors essayer de la sauver, pour un résultat que l'on ne va pas vous spoiler mais dont on peut retenir deux choses. Tout d'abord, la portée symbolique de cette affaire où Haru, bien aidée par certaines connaissances qui doivent aussi beaucoup à la halfeline, va tout faire pour accomplir ce qu'elle n'a pas pu faire autrefois avec Graie: protéger une personne en qui elle tient profondément. Ensuite, ce que l'on découvre de Meishi elle-même! figure attachante depuis le départ, la halfeline, dans cette situation critique, se remémore naturellement son parcours jusque-là, ses moments de difficultés et de tristesse, ce surtout ce que Haru, le défunt Graie et les autres lui ont apporté en l'acceptant petit à petit, sans l'habituelle discrimination ni la haine que la guerre entre humains et démons a toujours entretenues.

Quant à la deuxième et dernière grande étape de ce récit, elle se trouve bien sûre dans le parcours de notre héroïne pour atteindre le sommet de la montagne dans l'espoir d'y retrouver, comme dit dans la légende de la sorcière de Stia, l'âme de Graie, pour enfin pouvoir lui parler une dernière fois. Rapidement abordé mais porté par quelques planches assez captivantes, le parcours jusqu'au sommet est plaisant, mais c'est évidemment l'issue du voyage qui marque le plus. Là aussi nous allons éviter d'en dire beaucoup plus, mais on peut au moins signaler que le mangaka sait tirer de sa part fantastique, de son atmosphère de conte, de la légende de la sorcière de Stia pour cristalliser des sujets humains touchants autour du besoin de se relever et de continuer à vivre malgré les drames et erreurs du passé, ne serait-ce que parce qu'il y a toujours des personnes qui restent pour nous soutenir.

C'est donc, à l'arrivée, un très beau volume final que nous offre Shoun Makise. Sans faillir, l'auteur a bien su mener son histoire, ses personnages et ses idées là où il le souhaitait, le tout sous un travail graphique assez captivant dans son genre. Une première série vraiment satisfaisante dans la carrière de cet auteur que l'on espère revoir un jour en France avec tout autant de qualités !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction