Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 01 Octobre 2025
Jeune passeuse ayant des pouvoirs de mages et marquée par un mystérieux et douloureux passé dont elle peine à parler, la jeune Haru poursuit soigneusement son travail sur la rivière, au gré de nouvelles petites péripéties. Ici, Toa l'emmène au chantier naval de l'association des ferrys de Karam pour récupérer un nouveau bateau, ce qui est l'occasion d'évoquer la légende de la sorcière des âmes, de rencontre un apprenti bâtelier au fort caractère, et surtout de souligner le désir de la collègue de Haru d'apprendre à la connaître, petit à petit. Là, quand notre héroïne souhaite rendre une visite à Meishi et constate qu'elle est absente, c'est l'occasion de se focaliser un peu plus sur la halfeline qui est partie livrer un important apothicaire, ce qui lui fera recroiser la route de quelqu'un qui est, lui aussi, un ancien compagnon de Haru. Et quand Haru tâche de poursuivre la formation de l'apprentie passeuse Loushe, ce sont certains aspect de son passé de soldate qui remontent encore.
Bien que simples et plutôt brefs, ces différents moments sont là pour souligner deux choses. D'un côté, la manière dont Haru reste très marquée par son douloureux passé, un passé que l'on découvre toujours plus par intermittences, notamment quand la jeune fille y repense, ce qui à l'arrivée suffit amplement pour tout éclaircir de cette fameuse tragédie ayant traumatisé notre héroïne au point de la plonger dans un injuste sentiment de culpabilité, elle qui est si gentille. De l'autre côté, le fait qu'elle n'est pas seule pour se relever: que ce soit Meishi qui connaît déjà ce qu'elle a traversé, ou Toa et Loushe qui désirent tant apprendre à la connaître, Haru reste bien entourée, et la soirée que les quatre filles passent ensemble en est un bon exemple.
Mais ce soutien peut-il suffire à faire le deuil de ce qui s'est passé autrefois ? Au vu du sentiment de culpabilité qui hante toujours Haru malgré tout, la réponse reste non, si bien que pour avancer la jeune fille devra inévitablement se confronter, à nouveau, au pire de ses souvenirs. Assez vite dans le tome, on voit effectivement une menace rôder de plus en plus autour de Haru, et celle-ci finit par frapper dans une dernière partie de tome un petit peu plus tendue et mouvementée, pour un résultat qui, au-delà de l'affrontement en lui-même, a surtout pour vocation de pousser Haru à commencer à faire la paix avec elle-même, ce qui passe par deux choses: sa détermination à enfin réussir là où elle a échoué autrefois (c'est-à-dire, protéger tout le monde), et ses retrouvailles un peu plus apaisées avec l'une de ses camarades d'autrefois qui lui en voulait tant.
L'heure du deuil et du nouveau départ semble alors proche pour cette attachante héroïne... et cela, même s'il lui reste visiblement une étape à atteindre pour cela. Car malgré le temps qui passe et tout ce que son entourage lui montre de bénéfique, le fait est qu'elle n'arrive toujours pas à laisser le passé derrière elle. On suivra alors avec attachement la suite et fin du parcours de Haru dans le troisième et dernier volume, et en attendant de voir ça on a droit ici à un deuxième tome où le classicisme des avancées n'empêche aucunement Shoun Makise de toucher, d'autant plus que l'on sent bien toute son implication à travers ses assez longs mots développant un peu plus l'univers entre chaque chapitre.