Sora & Hara - Actualité manga
Sora & Hara - Manga

Sora & Hara : Critiques

Sora to Hara

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 14 Mai 2019

Chronique 2
  
Ces dernières années, la collection Hana nous a permis de découvrir, avec la saga Doukyusei, l'une des oeuvres les plus emblématiques d'Asumiko Nakamura, une mangaka qui s'est fait un très beau nom dans le domaine du boy's love, mais pas uniquement puisque celle-ci a également publié au Japon des titres dans d'autres genres, à commencer par le réputé Utsubora. On espère toujours qu'un jour, un éditeur français s'intéressera aux autres facettes de cette excellente artiste, notamment en publiant Utsubora... mais en attendant, la collection Hana nous fait plaisir en ne lâchant pas l'autrice. Ainsi, après Doukyusei, Sotsugyousei et O.B, l'éditeur a sorti en janvier 2018 le chaînon manquant de la saga Doukyusei: Sora & Hara.

Prépublié dans le magazine Opera des éditions Akaneshinsha au rythme d'un chapitre tous les deux mois entre décembre 2009 et décembre 2011 (avec, toutefois, une longue pause entre juin 2010 et avril 2011), ce récit en 7 chapitres (plus de bonus) et d'environ 270 pages se centre sur le laissé-pour-compte de la saga: Manabu Hara, le professeur de musique du Grand Lycée de l'Est pour Crétins. Dans Doukyusei/Sotsugyusei, on a pu voir cet homme renoncer à son amour pour l'un de ses élèves, Sajô, doublé à juste titre par Kusakabe. Dans O.B, on a pu entrevoir une facette de son passé, quand il était encore lycéen et qu'il était amoureux de son enseignant Arisaka. Malchanceux en amour, cet homme à l'allure un peu hirsute et nonchalante est-il voué à ne jamais trouver le bonheur côté sentiments ? Entre ses peines de coeurs et les corvées qu'on lui confie au travail, Hara est de plus en plus blasé, et même ses élèves le remarquent en cours. Mais une nouvelle rencontre faite dans un bar gay un soir pourrait tout changer. Hara y rencontre un jeune homme qui, comme lui, a besoin d'épancher un chagrin d'amour, et il finit alors par l'embrasser en se laissant porter par l'ambiance de la soirée. Mais le lendemain, une surprise l'attend en découvrant que sa rencontre d'un soir est un élève de son lycée ! Car derrière sa grande taille et son air mature trompeurs, Sorano est encore lycéen âgé de seulement 15 ans. Bien que troublé par cette découverte, Hara choisit évidemment de s'éloigner comme il peut de l'adolescent, afin de n'avoir avec lui aucune relation problématique. mais le fait est que Sorano semble bien intéressé par ce professeur, et qu'il va faire souffler dans son quotidien blasé un vent de fraîcheur.

Se construisant un peu comme un petit puzzle où les différents personnages de la saga Doukyusei s'entrecroisent, le récit, au fil de ses chapitres, ne va pas se limiter strictement à Hara et Sorano: on y recroisera bien sûr Sajô, mais également Arisaka, l'autre ancien amour de Hara, qui en fin de volume devra faire face à une difficile situation. Revoir ainsi, d'une oeuvre à l'autre, ces différents personnages, permet de cerner toujours mieux leurs rapports, et c'est un véritable plaisir. D'autant plus que la plupart des relations évoquées dans ce volume ont un thème commun: les rapports délicats entre professeur et élève si l'amour en arrive à s'en mêler. Que ce soit entre Hara et Sorano, entre Hara et Arisaka à l'époque où le premier était lycéen, et enfin entre Arisaka et Fubuki en fin de volume, Asumiko Nakamura joue avec des relations qui auraient pu être sulfureuses, mais ne tombe jamais là-dedans en conservant des rapports platoniques. Arisaka et Fubuki ont beau s'aimer, l'enseignant a promis à son élève d'attendre qu'il soit majeur avant de faire quoi que ce soit... mais est-ce que cela suffira à ne pas s'attirer les foudres de l'entourage ? Quant à Hara, on le sent bien au fil du tome, son côté blasé disparaît avec l'arrivée de Sorano, mais il se refuse catégoriquement à le toucher... peut-être est-ce alors Sorano qui prendra les devants ? Dans tout ceci, il se dégage quelque chose d'assez pur et sincère chez les personnages, des émotions qui donnent facilement envie de les voir heureux.

Visuellement, la dessinatrice est fidèle à elle-même, avec un trait qui se focalise surtout sur les personnages, et qui recherche souvent l'épure pour un résultat dégage souvent quelque chose d'énergique et léger, ce qui est en adéquation avec la sensibilité de certains sentiments. Et la mise en scène ainsi que le découpage sont régulièrement magistraux, sont très soignés et contribuent beaucoup à l'ambiance.

Asumiko Nakamura nous offre donc là un très joli récit, apportant à son tour sa pierre au succulent édifice qu'est la saga Doukyusei. Concernant l'édition, il n'y a pas grand chose à redire, hormis quelques fautes dans les textes. A part ça, la traduction de Delphine Desusclade est assez fluide, le papier est souple et assez épais, l'impression est très honnête, et on a droit à une première page en couleur.
  
  
Chronique 1
  
Monsieur Hara est professeur de musique dans un lycée. Il essaye de se remettre de sa déception amoureuse. Lors d’une soirée dans un bar, alors qu’il essaye de noyer son chagrin dans l’alcool, il croise Sorano un jeune homme ouvert à prendre du bon temps. Mais Hara n’a finalement pas la tête à ça et préfère interrompre leur début de rapprochement. Or, qu’elle ne fut pas sa surprise le lendemain en reprenant les cours que de découvrir ce fameux jeune homme présent dans son lycée en tant qu’élève de 15 ans !

Ce titre fut récompensé au Japon en se retrouvant 5ème meilleur manga BL aux Chil Chil BL Awards 2012. Un succès qui a permis de mettre en avant l’auteur.

Dans la succession de ses titres, « Sora & Hara » se retrouve après « Doukyusei » et avant « O.B. ». Nous allons donc parler de ce titre dans cet ordre chronologique, car tous les éléments sont liés les uns aux autres. Nous retrouvons donc Monsieur Hara, le fameux professeur de musique qui est tombé amoureux d’un de ses élèves, Sajô. Mais ce dernier a quitté le lycée et poursuit son avenir avec le garçon qu’il aime. Hara doit donc faire face à son chagrin d’amour et l’oublier. Mais doit-on rappeler que ce professeur était amoureux d’un de ses élèves, un jeune élève même pas majeur ? Qu’on se le dise, l’auteur continue et excelle dans les amours entre un professeur et un lycéen de 15 ans ! Par contre, contrairement à ce qu’il y avait dans « Doukyusei », l’auteur y met un peu plus de douceur. En effet, Sorano est présenté comme un lycéen assez libre et anticonformiste. Nous avons du mal à nous rendre compte qu’il n’a que 15 ans. Tel un entremetteur, il fait tout pour essayer de rendre un peu plus heureux son professeur Hara. Ses délicates attentions font que petit à petit, l’un et l’autre se rapprochent. Mais comment peut-on se laisser séduire par un jeune garçon de 15 ans ? De 22 ans plus jeune que lui ? Honnêtement, il faudra être adepte du genre pour apprécier ce titre. Mais l’auteur a une once de lucidité très succincte quand elle fait apparaitre à nouveau sur la route de Hara, son ancien premier amour. Elle y aborde le regard des autres et surtout les problèmes qu’engendrent d’aimer un mineur. Ce sujet aurait eu le mérite d’être plus développé. Mais, au diable les lois et le détournement de mineur, vive l’amour ! L’auteur se perd également un peu dans toutes ses histoires d’amour. En effet, Monsieur Hara a un grand cœur entre Sajô, Sorano et son tout premier amour. Elle arrive à nous perdre et nous nous demandons même comment peut-on tomber aussi rapidement amoureux d’un instant à l’autre.

Le style de l’auteur est toujours aussi particulier. Nous sommes loin des visages androgynes. Les corps sont élancés et fluets comme si par moment le vent était en train de les faire s’envoler. Les trames et les décors sont quasi inexistants rendant la lecture froide. L’édition est quant à elle de bonne facture.

Si vous aviez aimé « Doukyusei », vous apprécieriez de découvrir la suite des aventures du professeur Hara en quête d’une nouvelle proie… euh nouvel amour.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Einah
9 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs