Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 18 Avril 2024
La phase éliminatoire du deuxième groupe de la région du Kantô a enfin été lancée, et sous leur nom de duo de manzai "Aller simple pour les cieux" nos deux héros Azemichi et Taiyô comptent bien donner le meilleur d'eux-même en vue de se qualifier pour la finale à Osaka ! Mais est-ce seulement possible pour eux, qui n'ont commencé leur binôme comique que depuis quelques semaines ? En effet, en face la concurrence promet d'être rude, notamment via la présence des "Jacqueteurs", déjà bien connus et expérimentés, et des "Sucreries scintillantes" formant un duo très réputé pour ses prestations destructrices...
C'est principalement sur ces deux duos adverses, clairement parmi les grands favoris du tournoi, que se consacrent les deux premiers tiers du volume, en prenant assez soin de mettre en valeur leurs grandes spécificités mais aussi leur background, puisque chacun d'eux à un petit passé expliquant leur détermination à percer toujours plus dans le monde du rire et les rendant suffisamment intéressants à suivre, même si les enjeux ne sont jamais bien graves. Surtout, tout ceci permet encore aux mangakas d'aborder un petit peu plus certains aspects du travail de comique: l'importance de parvenir à se renouveler et à encore surprendre (surtout dans le cas d'un duo déjà bien réputé et dont beaucoup de monde connaît les habitudes et gimmicks), la puissance des performances scéniques, la possibilité de tordre les règles du manzai sans en sortir... et, surtout, le besoin de s'adapter à l'ambiance de la salle, puisque c'est ça qui risque de poser le plus de problèmes à Azemichi et à Taiyô, ceux-ci n'ayant pas été gâtés par l'ordre de passage ! Dans cette optique, la prestation de nos héros en fin de volume est pleine de promesses, tant ils continuent de réfléchir sur leur humour (notamment sur l'importance de s'adapter et de doser la densité des éléments comiques) pour offrir une ascension pleine de passion et, quelque part, irrésistible... à moins qu'un imprévu ne se montre ?
C'est sur cette interrogation à suspense que nous laisse un troisième volume sympathique. Même si les sketches en eux-mêmes restent très japonais et ne feront pas forcément rire le lectorat, l'essentiel n'est pas là dans cette série: rappelons qu'on est dans un manga sur l'humour, et non dans un manga d'humour, ce qui fait toute la différence. Akinari Asakura continue plutôt bien de décortiquer certaines mécaniques comiques par le prisme de ses personnages bourrés de passion, et le dessin léger et vif de Takeshi Obata n'a aucune difficulté à servir ça.