Shark Panic Vol.2 : Critiques

Ryuzo et ses amis ne donnent pas signe de vie. Aussi, plusieurs membres de son entourage dont son grand frère, son grand père et sa supérieure, prennent un navire pour partir à sa recherche. Au large, Kaito et Kanako survivent avec une Ayumi mourante. Ils pensent que le requin est désormais mort, mais ils ne sont pas au bout de leurs peines...

Depuis le légendaire « Les dents de la mer » de Steven Spielberg, les films de squales font surtout le bonheur des amateurs de séries B, voire Z. Sur la première moitié de Shark Panic, Tsukasa Saimura s'est totalement ancré dans ce registre via un récit hâtif, qui ne développe rien, sans queue ni tête par moment, et avec de gros soucis de narration. Malheureusement, cette fin de série reste de cet acabit.

Relançant son histoire, l'auteur intègre un nouveau groupe de personnages, voué à partir au secours des survivants du premier tandem. Une idée simple mais idéale pour redémarrer les hostilités, puisqu'on se doute bien que le fameux prédateur marin est toujours en fin. Dès lors, et sans surprise, les retrouvailles seront l'occasion de livrer une nouvelle bataille en pleine mer, synonyme d'un nouveau festin pour l'animal des profondeur.

On aurait aimé voir le niveau de Shark Panic être rehaussé avec cette fin, surtout maintenant que certains personnages ont été installés. Mais avec les nouveaux protagonistes introduits, l'auteur réitère ses erreurs passées. N'attendez donc pas des figures intéressantes tant celles-ci sont sommaires, vides et dénuées de développements, servant surtout à servir d'en-cas pour le requin via des séquences de mort toujours aussi hasardeuses par moment. Le mangaka a un soucis avec les transitions, et ce n'est pas avec ce tome qu'il a l'occasion de les régler.

A ceci s'ajoute un côté beaucoup trop caricatural entre des séquences invraisemblables ou des comportements clichés à souhait. La palme revient certainement au grand père, véritable incarnation du vieux fou qui clame vengeance contre le prédateur marin, quitte à jouer les oracles et deviner les actions du squale sans trop qu'on sache comment. Dans ce contexte, rien n'a de force. Les morts ne nous font ni chaud ni froid et n'ont pas vraiment de portée horrifique, tandis que la conclusion arrive comme un pet, sans prendre la peine de dicter un épilogue ou un semblant de morale. On quitte alors les personnages encore en vie sans avoir vraiment appris à les connaître, ni à les apprécier.

Shark Panic aura été une déception de bout en bout, malheureusement. L'idée d'un récit horrifique où le requin agit comme le monstre mangeur d'hommes aurait pu donner lieu à une bonne petite série, mais Tsukasa Saimura n'en fait rien. Son scénario est vide de consistance, et sa narration d'une confusion assez sidérante quand on sait que l'artiste a quand même une certaine expérience. On aurait aimé apprécier l'œuvre, même en temps que série B, mais il n'en n'est rien. Nous ne sommes malheureusement pas dans le nanar, mais bien dans le navet.