Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 14 Février 2024
En rejoignant Kamogawa et ses coéquipiers à la tour de Tokyo, Sati permet au clan de Yavis d'accomplir son objectif en vue du Flower of Maize. Alors qu'uen cérémonie doit débuter, Hana se dirige vers la structure dans l'unique espoir d'obtenir des réponses. Mais sa route se retrouve barrée les Chevaliers de l'Ordre des Templiers, garants de la sécurité de Kamogawa et de la cérémonie, et incarnation de la génération de Pache du Shaman Fight qui a couronné Fra Yavis...
La suite de l'œuvre phare de Hiroyuki Takei continue son bonhomme de chemin en restant constamment imprévisible. Le Flower of Maize n'a toujours pas eu lieu et les objectifs de Kamogawa restent assez flous, ce qui n'empêche pas le récit de briller par la singularité de ses péripéties, les réflexions abordées et le développement d'un univers qui fourmille de possibilité, le tout sous le trait ultra stylisé de son auteur.
Avec ce septième opus, on a de nouveau l'impression de passer du coq à l'âne tant il n'y a aucune transition entre l'épisode de l'auberge et la nouvelle aventure de Hana. Une amorce un peu déroutante certes, mais qui dirige enfin le récit vers quelque chose de concret et d'éventuels rebondissements qui auront du sens pour le tournoi auquel les lecteurs japonais se préparent depuis 2012.
Hana fait donc face à de nouveaux adversaires tandis qu'une cérémonie aux enjeux encore nébuleux se prépare à quelques pas du héros. Les deux grandes optiques narrées dans la série depuis le début de l'arc "Daibutsu Zone" se rapprochent petit à petit, une lente connexion que Takei développe via une bataille particulièrement riche dans ses développements, qu'il s'agisse du passé ou du présent. Car Takei aime relier les chronologies de sa saga de manière surprenante, ce qui n'échappe pas à ce septième tome qui vient jusqu'à apporter un élément supplémentaire à l'un des grands chamboulements de la série principale, tandis que le Shaman King qui s'est tenu il y a 500 ans nous est montré pour la première fois. Mais l'auteur ne se contente pas d'un simple fan-service, et pousse ses idées à fond pour explorer toute la dimension de l'ancien roi Fra Yavis, tandis que l'arc aborde toujours en filigrane la question de la perdition ou non de l'humanité. On reconnaît clairement la patte de l'artiste qui ne se limite pas à une histoire ou à des combats, mais s'enrichit d'une belle profondeur grâce à ses personnages variés et singuliers qui nourrissent des propos présents depuis le premier manga Shaman King.
Reste qu'un petit souci se pose pour le lectorat français à ce stade de la publication. Tout comme les opus précédents demandaient d'avoir lu le spin-off Red Crimson pour faire intervenir le clan Dong, ce qui est fait aujourd'hui, c'est au tour de l'équipe Marcos d'entrer en scène. La tournure du scénario joue donc sur les enrichissements apportés par le dérivé qu'est Shaman King Marcos, manga de Jet Kusamura qui complète la trame de "The Super Star" en s'intéressant à Lyserg et aux anciens X-Laws en parallèle à l'aventure de Hana. Étant donné que la parution japonaise de cette séquelle sera très vite rattrapée, on espère que les éditions Kana annonceront le spin-off dans nos contrées, tant celui-ci est indispensable pour la bonne compréhension de la saga du Flower of Maize.
Le principal défaut de l'ouvrage ne vient donc pas du récit en lui-même, mais plutôt de l'ordre de publication en français. En dehors de ça, Hiroyuki Takei nous offre un volume rythmé et captivant pour ses multiples développements, tout en annonçant probablement quelque chose de concret et de majeur pour le rassemblement de l'équipe Yavis.