7 Shakespeares Vol.5 : Critiques

7 Nin no Shakespeare

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 10 Mai 2013

Grâce au professeur Hunt puis au prêtre John Cottam, le jeune William Shakespeare a trouvé une philosophie de vie salvatrice dans la foi catholique. Mais l'ombre de Sir Thomas Lucy, fervent protestant fidèle à l'implacable secrétaire d'état Francis Walsingham, plane de plus en plus. Le protestantisme dominant est en pleine chasse au catholicisme, Hunt en a déjà fait les frais en devant s'exiler, et le couperet menace de tomber sur John Cottam, dont le frère Thomas est déjà arrêté et torturé à la Tour de Londres. Ainsi Harold Sakuishi continue-t-il de captiver en nous plongeant avec une grande clarté dans les tensions entre le protestantisme dominant et le catholicisme traqué au coeur de l'Angleterre des années 1580. L'auteur offre de nouveaux exemples forts de cette chasse au catholicisme, chasse dont les conséquences se répercuteront forcément sur le jeune William, bien qu'une aide catholique encore mystérieuse semble pouvoir venir des hautes sphères du gouvernement...

Tandis que William reste impuissant face à la traque des catholiques, une autre épreuve plus personnelle l'attend en la personne d'Anne Hathaway, fille de fermiers qui, pour se sortir d'une situation délicate, n'hésitera pas à manipuler notre jeune héros afin d'en faire son mari. On découvre alors un nouveau personnage aussi attirant physiquement que sournois, ce que l'auteur fait très bien ressortir dans les rictus de cette jeune femme qui, à son tour, va faire basculer brutalement le destin du jeune Will.

Quant à la dernière partie du tome, elle place encore face à Will et son ami John Combe une nouvelle épreuve, qui va les amener à se frotter de près à Sir Thomas Lucy, et qui est l'occasion de découvrir un peu plus en ce dernier un homme a priori réellement implacable et dangereux, faisant peu de cas de la vie des petites gens.

Trois épreuves, pour trois nouvelles étapes continuant de faire évoluer le jeune William. Harold Sakuishi nous balade, on ne sait pas encore quelles seront toutes les retombées de ce qu'est en train de vivre Will, mais on se laisse sans problème porter par les talents narratifs du mangaka, qui bluffe encore et toujours dans sa réinterprétation de la vie de Shakespeare sans s'écarter des grandes réalités historiques. On se régale dans cette belle immersion dans le conflit protestantisme/catholicisme, on apprécie la justesse des références historiques comme l'exécution de Thomas Cottam le 30 mai 1982, l'écart d'âge de 8 ans entre William et Anne ou encore leur mariage, on reste séduit par la réinterprétation de certaines rumeurs comme celle voulant que William n'aimait pas sa femme. Les choses avancent vite, sont maîtrisées, sont limpides, et on se régale une nouvelle fois, en attendant de voir ce que donnera le sixième tome, qui marquera la fin de la première partie de la série. Espérons que celle-ci ne soit pas trop frustrante, la deuxième partie n'étant pas encore entamée au Japon, et Harold Sakuishi ne semblant pas prêt de s'y plonger...

Enfin, un petit mot sur l'édition, toujours impeccable aussi bien côté traduction que côté impression, mais qui risque de soulever quelques colères. En effet, si payer 9,99€ pour des premiers tomes de plus de 300 pages se justifiait, certains lecteurs pourraient se sentir floués par un prix qui reste identique alors que chaque tome est un peu moins épais que le précédent, ce cinquième opus étant désormais aussi épais que n'importe quel volume en atteignant tout juste les 200 pages.




Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs