Serpent Rouge : Critiques

Akai hebi

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 22 Novembre 2013

Parmi les piliers d'auteurs du manga d'horreur, on compte forcément Junji Ito et Kazuo Umezu. Mais il faut savoir qu'un troisième est tout aussi populaire et que plusieurs de ces titres nous sont parvenus en France grâce aux éditions Imho : Hideshi Hino. Après Panorama de l'Enfer et avant l'Enfant Insecte, revenons sur Serpent Rouge, un titre tout à fait particulier...

Serpent Rouge amène à suivre un petit garçon, narrateur de l'histoire, qui nous compte sa vie au sein de sa famille plutôt très étrange. En effet, dès la première page il nous avoue se sentir mal avec cette famille qui comporte des membres vraiment atypiques ! Et cela se voit très vite : le père élève des vers ainsi que des poules dans une cave et s'amuse à pendre les têtes des poules qu'il tue lorsqu'elles ne pondent pas, la soeur mange ces vers en cachette et a un goût prononcé pour le sang, la grand-mère se prend pour une poule et passe ses journées à imiter l'animal tout en se cachant dans un nid, le grand-père dit des choses bizarres et a un gigantesque furoncle sur le visage, et enfin la mère, qui elle justement est la seule à être jolie et à paraître normale.

Mais la famille n'est pas le seul élément qui perturbe notre héros : en effet cette famille vit dans une gigantesque bâtisse perdue au fond des bois à quel point qu'ils ne connaissent même pas toutes les pièces de leur maison, et même après maintes reprises notre jeune garçon n'a jamais réussi à s'échapper de cette forêt et se retrouve donc toujours contraint à rentrer dans cette demeure qui le terrifie...
Cette maison a surtout un secret : ne jamais regarder longtemps le miroir au fond du couloir, car derrière lui se cacherait la chambre close qui garderait un grand malheur pouvant s'abattre sur tout le monde...

La force des oeuvres de Hideshi Hino et donc de Serpent Rouge, c'est de nous proposer avant tout des personnages atypiques à souhait : plutôt dégoutants, sans morale et sans limite et bien sûr malsains au possible, ceux-ci ont tous de quoi écoeuré le lecteur aussi bien au sens physique que moral. L'univers de l'auteur est gore à souhait, le sang comme le pue dégouline bien souvent tandis que les animaux qui répugnent habituellement l'être humain se baladent sur les corps des personnages : bref tout forme un tableau pas très beau à voir ! Et tout ça nous est servi par un trait épais, permettant souvent d'accentuer les défauts physiques des différents protagonistes, eux qui ont déjà des corps disproportionnés.

Serpent Rouge nous propose donc de suivre le quotidien de tout ces gens farfelus, le tout dans un ton crescendo avec des personnages qui deviennent de plus en plus fous, des situations de plus en plus crades, et le pire souvent dans la joie, ce qui offre donc un résultat plutôt malsain. Nous avons donc typiquement là le genre de titre qui plait beaucoup ou pas du tout, tant la mise en scène est particulière et assez choquante. Bien que le tome se lise assez vite, le nombre de pages est suffisant pour nous débecter et prendre pitié du héros, seul personnage sain dans sa tête malgré son physique pas très avantageux. Notons cependant que la fin est assez brute et qu'elle décevra sans doute quelques lecteurs, c'est dommage pour un titre dans lequel le ton grimpe au fil des pages...

Avec une édition de qualité de la part d'Imho (je parle ici de la toute première édition, mais la nouvelle est toute aussi efficace !), il serait quand même dommage de se priver de ce titre bien que ce ne soit pas le meilleur de l'auteur. Un délire particulier donc, mais dont certains accrocheront forcément !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Kiraa7
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs