Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 05 Septembre 2025
Poussé par Hana Sunomiya, la cousine de l'ancienne cheffe qui vient de rejoindre le club de dessin pour y retrouver son senpai, notre héros a fini par trouver le courage de proposer une sortie à deux à Nagatoro, et cette dernière a accepté en dissimulant à peine sa joie... mais ce rendez-vous, pour lequel le jeune garçon a choisi l'aquarium car il sait que Nagatoro adore les manchots, va-t-il se passer comme un vrai rencard ? En effet, la jeune fille reste naturellement taquine, et décide d'attribuer à son senpai des notes selon les choix qu'il a faits pour cette sortie, le tout soi-disant pour l'entraîner au cas où il aurait un vrai rencard un jour. Et comme si ça ne suffisait pas, les copines de ces deux-là sont bien décidées à s'en mêler à leur manière, Yoshi et Gamo pour préserver le pucelage de leur « paisen » (oui, ces deux-là restent joyeusement débiles dans leurs délires), et Sana et Hana pour protéger l'histoire d'amour du jeune garçon (car pour ces deux filles perspicaces, il n'y a aucun doute quant à l'amour se cachant derrière ce rendez-vous.
Etape naturellement importante dans la série, cette sortie à deux occupe naturellement plusieurs chapitres, s'étire ainsi sur environ la moitié du tome (ce qui, mine de rien, l'inscrit dans les « arcs » parmi les plus longs de l'oeuvre à ce jour), et s'avère bien dynamisé à la fois par les interactions des deux personnages principaux et par l'implication de Sana, Hana, Gamo et Yoshi qui amènent une part d'humour loufoque. Mais cette assez longue phase est loin d'être le seul point d'intérêt du volume puisque deux autres événements importants sont au rendez-vous par la suite. Dans l'un, en voyant Hana un peu trop proche de son senpai un midi, Nagatoro lance l'idée au jeune garçon de se préparer mutuellement et quotidiennement un bentô pour les prochains jours, idée qui va vite se concrétiser ! Et dans l'autre, notre héros surprend un jour la jeune fille, dans la rue, en compagnie d'un garçon dont elle semble très proche... S'agirait-il de son ex ?!
Si ces événements restent classiques du genre, il faut avouer que Nanashi en fait à chaque fois un assez bon usage. Oh, bien sûr, l'humour est toujours très présent, et notre chère Hayase ne manque jamais d'asticoter son senpai. Mais derrière cette façade, il y a surtout un vrai plaisir à observer la manière dont ces deux-là peuvent évoluer, mine de rien en camouflant de moins en moins leurs sentiments réels.
Ainsi, il y a quelque chose de touchant à voir l'adolescent penser soigneusement à la conception de ses bento selon les activités de Nagatoro, et continuer de prendre son courage à deux mains dans diverses situations, par exemple en affirmant qu'il ne vit pas la sortie à l'aquarium comme un entraînement, ou en protégeant sa kôhai dans la dernière partie du tome. Et cela, même s'il a encore du chemin à faire dans sa prise de confiance en lui, comme quand il est troublé de sentir la jeune fille près de lui, ou quand il se dit qu'elle est trop bien pour lui.
Quant à Nagatoro, bien que l'on ne suive quasiment jamais ses pensées de près, il suffit de bien l'observer pour tout comprendre de ce qu'elle ressent derrière ses asticotages : on s'amuse de la voir jalouse quand Hana est trop proche de son senpai, on s'attendrit en la voyant mettre elle aussi beaucoup d'attention dans ses bento... et, surtout, il y a un réel plaisir à observer chez elle, tout au long du tome, beaucoup de bouilles rougissantes, tendres et adorables qui en disent long.
Nous sommes arrivés à un stade de la série où les sentiments de notre héros pour sa cadette ne faisaient déjà plus de doutes, ce qui se confirme encore ici, et on sent toujours mieux qu'il en est de même pour Nagatoro. Sur ces bases, le plaisir simple à les observer dans leurs petites évolutions relationnelles amène un charme supplémentaire à la série, sans que celle-ci ne perde pour autant ses caractéristiques de départ où, en premier lieu, la jeune fille saisit très souvent les perches qui lui sont tendues pour taquiner son senpai. Ainsi, mine de rien, Nanashi continue de faire bouger juste suffisamment les lignes de son œuvre sans en trahir l'essence, et c'est amplement suffisant pour nous maintenir accrochés à la lecture !