Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 09 Février 2023
Une photo montrant Saotome en train de roucouler avec un garçon de dos a fuité et met le lycée sens dessus dessous. Qui aurait cru que la star de l'établissement aurait une relation amoureuse, alors que le directeur et la maire font tout pour lui donner une image parfaite ? Dans l'immédiat, une chose est sûre: personne (ou presque, car les proches du couple sont observateurs) n'imaginerait que le petit ami de Saotome est un garçon aussi discret et "banal" que Satoru. Mais il va falloir le cacher plus que jamais, car le directeur et la maire font peser leur influence: s'ils découvrent la vérité, ils forceront Satoru à rompre avec Yae et à quitter le club. C'est dans ces conditions très particulières que Satoru doit se préparer à son combat, où il espère bien briller sous les yeux de sa bien-aimée, et où il va retrouver face à lui Kosuga du lycée Ôgiyama, revanchard après avoir perdu l'année précédente lors du combat d'entraînement...
Nous voici donc au terme de Saotome - Love & Boxing, tranche de vie romantique qui aura souvent été attachante, et qui ne pouvait sans doute se terminer que par le combat de Satoru et par des menaces pesant sur sa relation avec Saotome, soit deux événements parfaits pour cristalliser la force et la sincérité de leur amour envers et contre tout. Dans les faits, c'est sans grande surprise mais assez bien mené, d'autant plus que l'auteur essaie autant que possible de refaire appel à une bonne partie du casting secondaire: Hanami, la coach Shioya, Kanoko, notre chère Mito bien sûr, Wakano à la fin, les copines de Saotome (arrivera-t-elle enfin à se confier à elles, qui ne demandent que ça ?), et même Keita ainsi que la petite rédactrice en chef (le gamin acceptera-t-il facilement de voir sa grande soeur adorée avec un garçon ?).
Mais même si les intentions sont bonnes et que l'essentiel passe bien à l'issue de la lecture, il faut bien avouer que tout ça va très vite, trop vite. Même si Naoki Mizuguchi s'applique autant que possible à faire intervenir une bonne partie de son casting, le fait est que la plupart des personnages ne servant pas à grand chose voire se contentent d'un caméo, alors qu'il y avait bien plus de possibilités. Puis il y a une demande étonnamment rapide de Satoru, un épilogue trop expéditif, ou même une possible frustration de ne pas voir ce que fera Yaé aux Jeux Olympiques si jamais elle est sélectionnée...
En bref, il y a comme un goût de trop peu une fois la dernière page tournée. Un sentiment que le tout est un peu trop expéditif, et qu'il aurait été préférable d'avoir quelques chapitres en plus, ne serait-ce que pour donner une meilleure présence à la galerie de personnages et pour mieux peaufiner l'épilogue. La série s'achève alors sur ce qui est peut-être son tome le moins convaincant, néanmoins l'ensemble reste très honnête: on a une fin, le plaisir de lecture reste bien là, et ça n'entache pas les qualités d'une série qui aura assez souvent su nous séduire.