Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 13 Janvier 2016
Suite aux événements dramatiques auxquels elle a assisté en retournant dans la demeure familiale, Yoko est revenue à Tôkyô changée, décidée à retrouver la trace de Makoto, alias "Kara", et à lui faire quitter le monde des sangsues. Mais Tsukinuma reste insaisissable, poursuivant sa quête vengeresse, à la recherche d'une "sangsue aux cheveux rouges"...
Pendant ce temps, le policier Yukichi Sato, en enquêtant sur une étrange série de meurtres d'inconnus qui n'étaient pas chez eux, croit de plus en plus en la légende urbaine des sangsues. Il pourrait bien en avoir confirmation en croisant la route de Yoko, le tout sans savoir dans quel univers terrible il est sur le point de mettre les pieds...
La recherche de Kara par Yoko, la quête vengeresse de Kara, les investigations du flic Sato, les manigances de la jolie femme blonde suivant de très près Kara, la soif meurtrière de Tetris : Ce tome se construit autour de plusieurs axes enfin destinés à se rejoindre, et bien que l'on y retrouve les récurrentes petites facilités scénaristiques de Daisuke Imai (par exemple, Sato qui recroise Yoko pile au bon moment pour la voir en possession de ses clés... et bien d'autres), on reste plutôt captivé par la manière dont l'auteur mène son récit, regroupant petit à petit ses pistes, finissant par emmener tout son petit monde dans une spirale où les meurtres, les vengeances et les désirs et tourments des personnages sont la clé. Tandis que l'on découvre des visages comme Pakuchi ou Nanashi, l'heure est surtout venue de prendre connaissance de certains chaînons manquants, essentiellement sur le parcours de Kara depuis son arrivée à Tôkyô 5 ans auparavant, et sur le passé de la belle blonde qui tient tant à lui. Beaucoup de choses s'expliquent alors, et c'est l'occasion pour l'auteur de poursuivre un discret portrait de certaines tares sociétales, ici le dénigrement et les brimades envers les personnes n'entrant pas dans les moules de beauté physique.
Chose très plaisante, Imai ne s'attarde jamais plus que de raison sur ses développements. Il va à l'essentiel sans brusquer son récit et sans chercher à apitoyer le lecteur, que ce soit dans les informations sur les personnages ou dans les scènes d'action. Pas besoin de plus : quelques pages suffisent à chaque fois, car le mangaka entretient parfaitement l'atmosphère rude et glaçante de son histoire en soignant son trait fin, ses angles de vue et ses jeux d'ombre et de lumière (notamment grâce à ses aplats de noir, une nouvelle fois). L'ambiance est là, les choses ne s'éternisent pas, on n'a pas le temps de s'ennuyer et l'essentiel ressort très bien.
Les personnages semblent avoir quasiment fini de se révéler, et la situation est on ne peut plus critique pour certains en fin de tome. Le suspense est là, et le final semble bien parti pour bien boucler les choses. On a hâte de le découvrir.