Samurai 8 - La légende de Hachimaru - Édition premium - Actualité manga
Samurai 8 - La légende de Hachimaru - Édition premium - Manga

Samurai 8 - La légende de Hachimaru - Édition premium : Critiques

Samurai 8 : Hachimaruden

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 29 Novembre 2019

Naruto est incontestablement un des mangas les plus réputés des années 2000 et 2010, et ce même si sa dernière partie a laissé un goût amer dans la bouche de plus d'un lecteur. Ainsi, il n'était pas anormal d'attendre avec une certaine excitation la prochaine œuvre de Masashi Kishimoto, dont le mérite aura été de créer un univers fascinant, garni de bon nombre de personnages attachants et iconiques. Les premières esquisses du nouveau projet du maître arrivent en décembre 2017, au festival Jump Festa 2018. Ce n'est qu'un an plus tard, au Jump Festa 2019, que ce projet se concrétisera. Le titre a pour nom Samurai 8 : Hachimaruden, et Masashi Kishimoto n'en n'est que scénariste. Le côté graphique est confié à Akira Ôkubo, mangaka novice mais ancien assistant du maître, donc à même de collaborer avec lui pour une œuvre ambitieuse. La série est lancée le 12 mai 2019 et intègre immédiatement l'offre des éditions Kana qui entament une publication simultrad en numérique, donnant au récit le titre Samurai 8 : La légende de Hachimaru à l'édition française.

Quelques mois plus tard, peu de temps après la sortie des premiers volumes physiques au Japon, l'éditeur propose une édition reliée d'envergure : outre les deux tomes unitaires qui paraitront début décembre, Kana les a réuni dans un coffret premium limité, une petite semaine avant.

Samurai 8 nous mène dans un monde de SF où les Bushi, des guerriers ayant reçu un solide entraînement, se présentent comme des protecteurs. Mais au-dessus d'eux, il y a les samouraïs, des êtres revenus à la vie grâce à la bénédiction du dieu de la guerre, et possédant un immense pouvoir.
Jeune garçon faiblard et à la santé si fragile qui ne peut s'éloigner de la machine qui le maintient en vie, Hachimaru rêve d'aventures, loin de son père surprotecteur. Après une dispute avec ce dernier, une succession d'événements va le mener à se sacrifier pour son géniteur. C'est alors que son rêve s’accomplit : il renaît immédiatement en tant que samouraï, et sera désormais amené à suivre l'enseignement de Daruma, un prestigieux samouraï à l'apparence d'un animal...

Avec le début de Samurai 8, le scénario de Masashi Kishimoto nous place rapidement en terrain connu. Si Naruto mélangeait habilement le mythe du ninja avec des éléments plus contemporains pour donner un tout très hybride, l'auteur réitère en réinventant la figure du samouraï dans un cadre de Science-Fiction où les planètes sont protégées par des individus à moitié humain, à moitié mécaniques, le tout dans un folklore mystique particulièrement poussé.

Un univers d'une richesse folle, si bien qu'il est étonnant de voir un shônen du Jump pousser aussi loin et aussi rapidement ses concepts et son intrigue. Après lecture de ces deux premiers tomes, on comprend le temps qu'a mis Masashi Kishimoto pour préparer sa série. Les mécaniques de Samurai 8 sont aussi originales que complexes, une histoire ambitieuse se dessine en seulement deux volumes, et on sent que le mangaka a préparé tout ça en amont. Il est alors agréable de découvrir un récit entrant aussi vite dans le vif du sujet sans chercher de routine, et faisant aussi rapidement évoluer son protagoniste. Après un premier tome classique, le second lance véritablement le récit et installe de belles promesses, tant du côté des personnages que des ambitions scénaristiques.

Mais pour apprécier pleinement ce lancement, il faudra subir le premier tome qui se révèle moins habilement mené. Classique dans son déroulé, il est aussi très confus dans son amorce, tant le scénario n'hésite pas à nous montrer dans réelles explications les concepts de la série. Heureusement, la suite et le second tome viennent fluidifier l'ensemble, aussi proposer les deux premiers opus en simultanée a un véritable sens, tant le premier pavé convaincra difficilement le lectorat.

Évidemment, outre le scénario, c'est la patte d'Akira Ôkubo qu'il convient d'apprécier. Par le côté très épuré du trait, on sent toute l'influence de Masashi Kishimoto sur lui, confirmant l'identité du maître au sein du récit. Pourtant, dans sa manière de dessiner certains aspects des corps, on remarque que le dessinateur cherche à mettre de lui dans l’œuvre, une démarche tout à fait pertinente puisque Samurai 8 n'est pas seulement le manga de Masashi Kishimoto, mais bien le travail d'un binôme. Il reste alors un petit rendu confus lors de quelques combats, Akira Ôkubo ne maîtrisant peut-être pas encore tout à fait le rendu des scènes d'action.

Ces deux premiers donc nous sont donc servis dans un appréciable coffret premium, vendu au même prix que les deux tomes à l'unité. Une édition spécialement conçue pour les collectionneurs e tles impatients, puisqu'elle paraît une semaine avant, et qui se présente comme un classique fourreau souple au design particulièrement léché, venant accueillir les deux premiers opus. Un petit supplément vient garnir l'ensemble : un panorama à double face servant de simple illustration pour l'une d'entre elles, et de véritable prélude muet à la série pour la seconde. Et parce que ces visuels sont en couleur et s'intéressent surtout aux paysages, on peut apprécie un style propre à Akira Ôkubo, confirmant le potentiel du dessinateur. Un supplément original et appréciable qu'on peut difficilement bouder.

Les tomes, eux, profitent de la classique qualité d'édition de Kana. Le papier est fin mais de qualité, l'impression particulièrement propre, et la traduction de Miyako Slocombe d'une grande qualité, étant donné toutes les références mythologiques de la série et son univers déjà très poussé.

Alors, ce lancement de Samurai 8 ne dévoile son potentiel que sur son second volume. Si le début est particulièrement confus et peut en dérouter certains, sa suite bien apporter toutes les précisions nécessaires autour de l'univers, et lance le manga comme il se doit jusqu'à soulever d'appréciables ambitions. L'alchimie entre figure du samouraï et univers SF aide à l'originalité de l'ensemble, tandis qu'Akira Ôkubo confirme un style très marqué par celui de Masashi Kishimoto, bien que le dessinateur apporte doucement sa petite patte. Un lancement particulièrement convaincant, donc, et qui mérite qu'on donne sa chance à Samurai 8.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs