Sakamoto Days Vol.4 : Critiques

Afin de sauver Lù, Sakamoto, Shin et Heisuke infiltrent le Labo, où ils doivent se confronter aux ravisseurs. Mais ils ne sont pas seuls sur les lieux : L'Ordre a lui aussi répondu présent, et ses membres font face à Kashima, commanditaire des événements.

Brisant sa petite routine constituée en bonne partie de chapitres décalés, Sakamoto Days a abordé un arc plus sérieux avec cette grande bataille du laboratoire, lieu lié aux origines de Shin. Les origines du personnage étant éclaircies, Yuto Suzuki boucle cet épisode par divers combats décisifs, intenses, et dont l'intérêt vient de sa capacité à connecter les grandes qualités de l'histoire.

Si un certain degré d'humour subsiste dans la première part du volume, le ton se fait bien plus sérieux, notamment par un combat final impliquant Sakamoto qui vient prouver le petit génie narratif du mangaka. Avec un héros pareil, le champ des possibles est large, aussi l'auteur explore plus à fond la puissance démentielle de son personnage via un combat haletant, et parfois drôle, doté de vraies trouvailles narratives. A ceci s'ajoute un scénario qui gagne en densité : On sent clairement que Yuto Suzuki cherche à amener quelque chose de plus grand dans sa série, une trame qu'il prépare avec de petites informations disséminées ci et là, et qui viennent titiller notre curiosité. Ces éléments en viennent presque à éclipser le combat que mènent Shin et Heisuke face à un adversaire commun, un affrontement pourtant bien sympathique malgré son classicisme.

Un arc plus ambitieux s'achève alors, dans un feu d'artifice d'action et un ton toujours aussi bien entretenu. L'auteur prouve qu'il a les moyens de raconter une histoire plus forte, à grand renfort d'éléments narratifs inspirés.

Passé cette première grande partie du tome, la série se pose en retrouvant sa formule classique. L'artiste semble avoir envie de jongler entre ses arcs avec un type de schéma qui nous est familier, ce qui est une bonne chose pour laisser le lecteur souffler, d'autant plus que les épisodes comiques qu'il nous propose restent réussi. Au programme par exemple, une virée en amoureux entre Sakamoto et sa femme qui tourne au vinaigre, ou une visite d'une station thermale soumise à de multiples pièges. L'auteur continue de façonner son univers criminel avec un décalage réussi, ce qui passe évidemment par un Sakamoto presque inébranlable, et dont les réactions sont toujours assez délicieuses.

En somme, Sakamoto Days reste sur cette bonne continuité, dosant ses ingrédients comme il le faut, et faisant même preuve d'une vraie audace graphique par moment. Si le titre ne révolutionne pas son genre, il demeure une lecture suffisamment bien calibrée et exaltante pour que chaque tome fasse passer un excellent moment, en plus d'affirmer son identité opus après opus.