Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 12 Novembre 2010
Vingt ans après la fin de la première série Saint Seiya qui totalisera 28 volumes, quelques années après des séries dérivées dessinées par d’autres auteurs, Kurumada revient à sa série phare, celle qui a fait de lui un des auteurs les plus connus et une référence dans le milieu ! Il reprend lui même son crayon et se lance à nouveau dans l’aventure !
Alors que Seiya et ses compagnons font face à Hadès, leur ultime adversaire, celui ci se souvient que 250 ans auparavant, le même chevalier Pégase l’avait blessé…nous plongeons alors dans le passé, au tout début de la précédente guerre sainte !
Bien que terriblement attendu par des milliers de fans (des millions ?) ont peut malgré tout se poser la question de la légitimité de cette nouvelle série : d’une part Kurumada, bien que possédant un statut de superstar du manga, reste un auteur décrié pour son dessin assez vilain, il faut le reconnaître, avec des personnages qui se ressemblent tous, aux personnalité basiques, mais également par ses scénarios un peu trop linéaires et les clichés du shonen dont il abuse à outrance (mais en même temps il est l’un de ceux qui ont posés les bases de ces clichés.)
D’autre part, pourquoi reprendre une partie de la saga Saint Seiya qui est déjà traité dans Lost Canvas, dont il a participé au scénario ?
Pour le premier point, pas de miracle, Kurumada dessine toujours comme Kurumada, les personnages ont toujours les mêmes expressions, on toujours des gouttes de sueur froide sur la joue toutes les deux cases, leurs personnalité ne s’arrange pas, ils s’affrontent sans raison, Tenma est présenté comme un abruti fini qui se jettent sans réfléchir sur n’importe qui, l’auteur replonge lui même dans ses vieux démons avec l’importance de la valeur de l’amitié, de la confiance…il nous ressort même le mythe du combat de mille jours entre deux chevaliers d’or alors que depuis des lustres ont a assisté à des affrontements de chevaliers qui n’ont jamais excédé l’heure…après tout c’est son œuvre, il en fait ce qu’il veut!
Pour le second point on est très vite rassuré : si on retrouve les quatre principaux protagonistes, à savoir Shion du Bélier, Dohko de la Balance et Tenma de Pégase, avec bien entendu Alone en incarnation d’Hadès, les évènements ne sont pas les mêmes ou tout du moins ne se déroulent pas dans le même ordre. On retrouve également des personnages différents par rapport à Lost Canvas : apparaissent déjà deux des trois juges des enfers, et alors que l’on s’attend à retrouver Minos et Eaque, il s’agit de deux chevaliers portant des noms différents, dont un est lié aux héros : il est alors inévitable que l’histoire prenne une route différente. Pour ceux qui doutent encore, en rabat de couverture, le résumé du tome deux nous annonce la venue de Ox du Taureau et de Izo du Capricorne qui ne sont pas ceux de Lost Canvas…il s’agit bel et bien d’une série différente ! Mais alors une des deux n’est elle pas de trop dans la mythologie Saint Seiya ?
Plus qu’un flash-back, pas tout à fait une suite, Next dimension semble être les deux à a fois, le résumé du tome deux nous annonce des évènements faisant suite à la défaite d’Hadès à la fin de la série d’origine…visiblement nous suivront deux histoires, passé et présent (futur ?) en parallèle. Tous les doutes sont levés et les fans de Saint Seiya ne peuvent que s’en réjouir !
Si le dessin de Kurumada n’a pas beaucoup évolué, il reste largement abordable et le travail fait sur les armures lui par contre n’a pas faibli. L’intégralité de la série étant en couleur, cela amène une nouvelle vision de son travail, celle ci fait largement passer la pilule de son trait ressemblant à un amateur. Le rendu est vraiment beau, la quadrichromie étant merveilleusement utilisé pour de nombreuses nuances donnant un magnifique résultat.
Qu’on le veuille ou non, Panini fait ici du très bon travail en respectant l’œuvre original pour un prix qui n’est excessif pour un volume entièrement en couleurs…bien entendu on aurait préféré débourser moins mais cela reste raisonnable. De là découle par contre une autre question : pourquoi d’autres titre du même éditeur qui eux ne sont pas en couleurs doivent être payé plus cher ? Par exemple, Saint Seiya episode G (pour rester sur Saint Seiya), les tomes ne sont pas plus épais, on a droit à 3 pages couleurs pour le même prix, pas moins…
Malgré les réticences que l’on pouvait avoir par rapport à cette suite un peu particulière de l’auteur qui reprend lui même sa série alors qu’il avait confié cette partie à d’autres, on a là une très agréable surprise et pour le coup on attend le second tome avec encore plus d’impatience que le premier.