Sacrificial vote Vol.1 - Actualité manga
Sacrificial vote Vol.1 - Manga

Sacrificial vote Vol.1 : Critiques

Ikenie Tôhyou

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 06 Août 2019

La collection Bordeline des éditions Delcourt/Tonkam a de quoi diviser. Susceptible de plaire à un public adepte des émotions fortes et des titres volontairement violent et immoraux, elle n'est pas forcément synonyme de qualité. On retient principalement Dead Tube, l'un des pires titres sans doute édités actuellement, « brillant » par son vide scénaristique abyssal, sa volonté complétement ratée de dénoncer des faits sociaux, et une manière abjecte de valoriser la culture du viol et la femme objet.

Alors, l'idée de voir un nouveau titre intégrer la collection peut laisser sceptique. Sacrificial Vote, série de Ryûya Kasai et Edogawa Edogawa, terminée au Japon en 7 tomes, pourrait pourtant tirer son épingle du jeu avec son propos, celui des technologies modernes devenant vecteur de contrôle de nos vie et de nos existences au sein de la société. Un survival-game certes, mais une battle royale qui peut poser de vraies questions. Le pari est-il donc réussi ? Par vraiment, la faute à une écriture tombant dans les pièges du genre, et partant de manière absurde dans les défauts inérents au genre de la collection.

Minato Imabari est une lycéenne ordinaire, qui a la « chance » de faire partie de la bande de Kanna Iriyama, l'une des filles les plus populaires de l'école. Mais plus qu'une amie, elle semble jouer les larbins. Un jour, tous les élèves de la classe de Minato reçoivent une notification : une invitation au Sacrificial Vote. Tous devront élire le participant de la semaine qui, s'il n'est pas sauvé par l'ensemble, sera sacrifié socialement. Le jeu s'apparente à une mauvaise blague, mais les faits vont démontrer le contraire...

Le genre du survival-game a bien du mal à se renouveler. Beaucoup de titres tentent l'ingrédient miracle, mais beaucoup tombent souvent dans la facilité et le cliché du côté de l'écriture. Sacrifical Vote appartient-il à ce cas de figure ? En grande partie, oui. Ce premier tome se découpe en plusieurs parties, plusieurs étapes du jeu dont on devine bien souvent les cibles, les raisons du mépris de leur entourage, et le « sort » qui les attend. Ceci mêlé à des personnages très archétypaux, à savoir le bon pote de classe, l'idole du lycée ou le groupe de nerd vivant volontairement en marge en marge des autres. Un défaut simple, certes, mais qui peut facilement sortir quelqu'un de la lecture. Pour un titre qui souhaite apporter une réflexion sociale, c'est mal parti.

Le plus dérangeant vient néanmoins des fameuses « sanctions ». Derrière l'idée du suicide sociale, il y a évidemment l'exposition de notre vie privée au monde entier. C'est cette mécanique que ce premier tome utilise pour amener ses sanctions, mais de la manière la plus foireuse possible. Les secrets des cibles sont grotesque ou ignobles, au choix, allant des sextapes de lycéennes (car oui, le motif de honte d'une adolescente sera forcément lié au sexe voyons) à des délires incestueux et gerbants sur un personne précis. Ce n'est plus du borderline ni irrévérencieux, c'est juste immonde.

Pourtant, la série a encore un certain potentiel ! Il n'est pas trop tard pour utiliser intelligemment l'idée du suicide sociale et traiter avec sérieux l'idée des réseaux sociaux et des technologies connectées, tandis que l'intrigue des origines du jeu amène un certain intérêt. On serait alors tenté de laisser une chance à la suite, voir ce que les auteurs feront de cette marge de progression. Et c'est tout le bien qu'on espère pour le titre, sans quoi la collection Borderline de Delcourt/Tonkam serait bien vouée à accueillir les mangas les plus gerbants publiés en France actuellement.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
6 20
Note de la rédaction