Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 27 Juin 2012
ous voilà avec (à priori) le dernier one-shot de Piyoko Chitose publié par Tonkam. Enfin la fin ... Sans compter que par la suite, l’éditeur nous a promis de bien belles licences qu’on a hâte de découvrir, notamment du Kazuma Kodaka ... En attendant, les fans de Chitose seront servies tant le tome est épais, et en plus bien emballé avec un bon -18 qui prévient tout de suite celles et ceux qui ne connaitraient pas encore l’auteur de réputation. Bon, au moins on en a pour son argent, du moins en temps de lecture, et ce contrairement aux autres one-shot parfois trop fins et tout aussi cher. Un bon point pour Tonkam, donc. L’histoire ... Difficile d’en identifier une puisqu’il y en a cinq. Mais globalement, le schéma est le même on va donc commencer par le début. Inamori est l’héritier du président d’une entreprise très connue, de par ses grandes qualités dans la matière et son aplomb à toute épreuve. Il a un seul problème : depuis que sa première petite amie a dit qu’il était nul au lit, Inamori est incapable d’avoir une érection. Et pourtant, il aime et désire Nana, un serveur qu’il fréquente un peu. Dans le but d’assurer cette fois, Inamori avait préparé un aphrodisiaque stimulateur mais c’est bien évidemment Nana qui le boit. Ça nous avait manqué, comme déclencheur classique de la débauche. Tellement évident ... et lassant. S’ensuit alors une course à l’érection pour Inamori, et des tentatives multiples de le séduire pour Nana.
Amis d’enfance, cousins éloignés, collègues de club, et un grain de fantastique avec un dernier vœu à réaliser sur terre ... Tout y passe, et l’on découvre un panel élargi de toutes les possibilités de Chitose. Des idées assez classiques, parsemées de retournement de situation, de positions et même de déroulements on ne peut plus classiques et prévisible la connaissant. Tous les personnages se retrouvent dans une situation exagérée à l’extrême qui les pousse l’un vers l’autre et qui les font consommer un amour qui n’a jamais été avoué avant. Et nous, on a le droit à des sentiments déclarés vite fait bien fait, histoire de s’assurer de l’avoir dit, et de scènes de sexe sans fin. A répétition. Autant ne pas mettre d’émotions, encore une fois, pour que ça ne devienne pas lourd et ennuyeux en plus du côté téléphoné et peu innovant. Bref, l’auteur se perd encore dans des petites histoires peu développées, et quand elle le fait comme pour son premier couple, ce n’est pas si réussi puisque elle part dans des délires de scénario qui sont trop sérieux pour son style et sa légèreté. Si seulement elle l’assumait ... Bref, un recueil de cinq histoires totalement inintéressantes et qui ne servent à la rigueur que de catalogue de cul, plus qu’un véritable yaoi ...
Côté dessins, c’est le grand classique que l’on connait déjà : on déplore les visages plus pointus qu’un cure-dent, les cheveux perpétuellement coiffés avec un pétard, et ce pour tous les protagonistes. De même, un style assez récurrent est inhérent aux personnages, qui arborent en plus des yeux peu expressifs, des postures extrêmement figées par moments … Ce qui nous empêche souvent de bien les identifier, surtout avec cinq histoires indépendantes ! Les scènes érotiques se passent toujours grâce à des positions de contorsionniste tant elles sont parfois tordues et ... imaginatives. Ce qui les décrédibilise assez rapidement, parce qu’on y croit pas une seconde, au plaisir intense tout en se cassant le dos et le bassin à cause d’une folie de son partenaire. En plus de ça, les proportions sont totalement ridicules et le réalisme des corps ébauchés est quasiment absent. Notons par exemple les postérieurs de ces messieurs qui sont parfois tout simplement risibles tant ils sont gros par rapport aux corps représentés. En plus de cela, la qualité des dessins varie d’une histoire à l’autre car elles n’ont pas été toutes faites au même moment mais ... globalement, c’est du pareil au même. L’édition est toutefois agréable, du papier blanc et clair, une traduction ... disons, qui colle bien à ce que l’on voit dans les graphismes.