Romantic Roommate - Actualité manga

Romantic Roommate : Critiques

Yachin Hanbun no Ibasho desu

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 25 Novembre 2011

Première œuvre de Kai Asou en France, c’est pour nous l’occasion de découvrir un talent sympathique au potentiel réel. Il est simplement dommage que ce one shot se scinde ainsi en trois parties. La première, qui prend environ la moitié du tome, se concentre sur l’histoire principale tandis que deux autres nouvelles la suivent. En premier lieu nous découvrons donc Kanzaki et Shiraishi. Ce dernier est un étudiant travailleur, toujours le sourire aux lèvres et avec un sens de l’adaptation hors du commun. Il est toujours agréable et sympathique, d’autant plus avec ses collègues de travail. Même avec celui qui voit son homosexualité d’un mauvais œil. L’autre s’appelle donc Kanzaki, et c’est quelqu’un qui a beaucoup de mal à exprimer ses émotions. Shiraishi ne l’a jamais vu sourire mais ce n’est pas pour autant qu’il ne ressent pas les choses, il est juste ... totalement inexpressif, que ce soit en mots avec des paroles un peu trop brutes ou pas assez, ou en gestes. Son visage reste toujours de marbre, ce qui déstabilise un peu Shiraishi quand son collègue lui propose de venir chez lui. Parce que Shiraishi vit avec un copain qui le trompe et qui n’en a manifestement rien à faire de lui, parce qu’il ne peut plus accepter ça. Shiraishi accepte finalement, en se promettant de ne surtout pas tomber amoureux de Kanzaki, un hétéro, qui le mettrait alors aussitôt à la porte.

Mais est-ce qu’un hétéro a pour habitude de masturber un autre homme ? Shiraishi a quelques doutes, pourtant c’est bien ce qui lui arrive ... encore et encore. Intéressante et touchante, cette histoire l’est essentiellement grâce aux sentiments des protagonistes, à la fois originaux et tellement vrais. Kanzaki a beau paraitre insensible il se pose lui aussi des questions, informulée ici, et fait preuve d’un réel intérêt alors qu’il fait les choses sur des impulsions, se lâchant un peu de ce carcan de rigidité dans lequel il semblant engoncé. Shiraishi lui, arrive mieux à maitriser ses sentiments et apprend à dire non. Notamment à son ex quand il revient à la charge. De vrais bons moments qui réveillent leurs sentiments et les font paraitre touchants aux yeux des lecteurs. La deuxième histoire n’a rien de bien pertinent, trop courte pour être autre chose qu’une anecdote, tandis que la dernière est un peu plus travaillée. Il est amusant de voir que ces adultes ont tant de mal avec l’amour, chose pourtant si simple quand on le dit ainsi. C’est donc un bon moment que l’on partage, grâce à l’égoïsme d’un homme qui ne voit sa relation qu’en parallèle avec d’autres pour la pimenter et la rendre plus intéressante, plus jouissive. Deux points de vue qui s’opposent dans une narration juste et source de questionnements. Qu’est ce qui pousse Keiichi à aller voir ailleurs alors qu’il prétend aimer son compagnon ? Quelle est cette envie dévorante qui le prend en présence d’autres hommes simplement pour ressentir encore plus de plaisir avec son petit ami ? Un amour qui tente de s’épanouir malgré les obstacles et n plein milieu d’une situation sentimentale et financière difficile.

Du côté des dessins, c’est une réussite. L’auteur maitrise bien ses personnages si bien qu’ils sont beaux et qu’ils possèdent tous un petit quelque chose qui les met en valeur, qui les différencie, qui nous charme. Même si dans ses histoires secondaires on a tendance à peu s’attacher et à s’emmêler les pinceaux ! Toutefois, les visages sont un peu pointus, et les visages pas toujours très travaillés. Ils ont l’air parfois un peu plats, notamment quand elle insère de l’humour dans ses planches. Mais le plus grand défaut de son style c’est le manque de détails dans les décors, cet aspect un peu vide qui hante les pages. La mise en page n’est pas non plus réellement dynamique, et les plans sont parfois trop restreints. Taifu nous offre une qualité respectable, bien que les pages paraissent un peu trop blanches par moments, du fait du manque de décors. En bref, un petit one-shot qui ne paye pas de mine mais qui développe des émotions intéressantes en plus d’être assez touchant par moments. Dommage que tout cela ne soit pas plus étayé et construit autour d’un réel fil conducteur ...


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs