RiN Vol.12 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 23 Mars 2021

Deux ans. Quasiment deux ans auront été nécessaires pour que Delcourt/Tonkam daigne enfin publier un nouveau tome de RiN, l'éditeur ayant même profité du confinement de mars 2020 pour reporter d'encore un an le présent volume (puisque celui-ci était initialement prévu en France au printemps 2020). On sait bien que la série de Harold Sakuichi n'est pas un succès chez l'éditeur malgré toutes ses qualités, mais bon, il est toujours aussi pénible de voir Delcourt/Tonkam ralentir fortement, de façon quasiment systématique, la moindre série n'ayant pas assez de succès, plutôt que d'essayer de remettre les oeuvres un petit peu en avant ou d'au moins respecter les fans en maintenant un rythme potable (comme Kana le fait pour plusieurs séries). une constatation d'autant plus agaçante de la part d'un groupe éditorial ayant les reins solides. Allez, à ce rythme-là, on aura l'avant-dernier tome en 2023, et le dernier volume en 2025. Youpi.

Mais il reste que c'est avec joie que l'on replonge dans l'histoire de Norito Fushimi, d'autant que d'importantes avancées sont sur le point d'arriver dans sa vie: sa première série pour le magazine Taurus, intitulée "Remember", va enfin voir le jour et être lancée en mars ! Et comme si ça ne suffisait pas, Mizuno lui propose de lui louer un studio où il devrait pouvoir installer son atelier et accueillir ses premiers assistants. Notre héros n'a plus qu'à bien préparer son oeuvre pour espérer grimper en popularité dans le magazine, voire même peut-être y rattraper son rival Taki, dont la nouvelle série "Presence" démarre sur les chapeaux de roue. Mais en plus des questions professionnelles, le jeune garçon va peut-être bientôt devoir aussi mettre de l'ordre dans ses relations, car son amour de lycée Honda lui propose d'aller avec elle à un concert de son groupe préféré, le concert ayant malheureusement lieu pile le jour de l'anniversaire de Rin...

Harold Sakuichi mène ici de front, en parallèle, les avancées professionnelles et celles plus personnelles de Norito, ce qui passe par pas mal de petites étapes. Ainsi, les débuts de "Remember" entraînent pas mal de choses pour le jeune garçon: les préparatifs et dessins bien sûr (avec, à la clé, quelques planches de "Remember" que Sakuichi nous invite à suivre avec intérêt dans un style un peu crayonné, pour du "manga dans le manga" efficace), mais aussi la soirée de fin d'année de l'atelier de Mizuno et le pot de départ de notre héros, l'installation de l'atelier, l'arrivée des premiers assistants, le besoin de trouver l'inspiration... sans oublier les questions de popularité pour s'imposer dans le magazine et pour peut-être dépasser Taki !

Mais sur le plan sentimental aussi, notre héros se retrouve donc quelque peu chamboulé, pris entre son désir de faire plaisir à Rin pour son anniversaire, et sa profonde envie d'aller assister au concert de son groupe préféré avec Honda qui lui fait là un cadeau qui en dit long... Seul notre héros, peut-être encore un peu trop naïf et trop désireux d'assister au concert de ses rêves, ne semble pas réellement prendre conscience de tout ce qu'implique son choix, car il ne fait désormais plus aucun doute que Honda, celle qu'il aimait au lycée, a bien des vues sur lui... Mais à présent, vers qui les sentiments de Norito sont-il dirigés ?

Les moments les plus brillants de Sakuichi sont sûrement ceux où il entremêle comme il faut les aspect professionnels et ceux plus personnels de Norito. Ainsi, la réponse quant à ses sentiments s'entrevoit déjà bien dans ses oeuvres: là où il s'inspirait souvent de Honda pour des personnages féminins de ses précédents mangas, l'une des héroïnes de "Remember" ressemble largement plus à Rin, chose dont notre héros lui-même ne semble pas avoir encore tout à fait conscience... Aussi, quand Taki, dans les dernières pages, se place presque comme un rival amoureux en plus de rival professionnel, la réaction de Norito est très parlante, et cela devrait accentuer de plus belle les enjeux de cette rivalité entre les deux garçons ! Quant à Rin elle-même, elle reste une précieuse alliée, de par les idées qu'elle glisse à Norito pour son manga, tout comme elle l'a déjà fait auparavant pour Taki.

Enfin, on aimera toujours autant les petits clins d'oeil du mangaka à la musique qu'il aime tant, et plus encore sa belle référence à BECK, le simple fait de revoir brièvement Chiba et les autres étant forcément un bonheur pour tout fan du manga musical culte de Sakuichi.

Il n'y a plus qu'à espérer ne plus attendre aussi longtemps pour enfin avoir en France les deux derniers volumes de la série, car ici RiN reste une lecture toujours aussi efficace et addictive.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs