RiN Vol.11 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 30 Mai 2019

"Imagine que ton médecin t'annonce qu'il ne te reste qu'un mois à vivre, et que tu as la possibilité de ne dessiner qu'un seul manga. Un manga qui fera comprendre à Dieu comment tu as mené ta vie, et aux gens quel genre de personne tu étais... C'est ce genre d'histoire qui fait vibrer les lecteurs..."

Malgré les difficultés de départ, Norito s'est bien intégré en tant qu'assistant au sein du studio de l'auteur qu'il admire, Tôru Mizuno. Entre les remarques de de Mizuno et des autres assistants, ou encore la rencontre avec une ancienne assistante du nom de Furukawa, le jeune garçon n'a surtout pas le temps de chômer dans son travail, si bien que le temps passe, encore et encore, sans qu'il ait vraiment l'occasion de réfléchir sérieusement à un nouveau projet. Pourtant, sur conseil de Mizuno puis de Rin, il comprend qu'il est temps pour lui de présenter une nouvelle série. Mutô, son tanto, le met en garde: le prochain projet qu'il présentera sera sa dernière chance au sein de Taurus. Une dernière chance qui risque d'être compliquée, car lors de la prochaine réunions une seule place sera libre pour une nouvelle série, et les prétendants sont plusieurs, dont un est déjà un auteur reconnu au sein du magazine. Mais que ce soit dans son manga, ou en rêve avec le corbeau Yassan, Norito prend conscience d'un chose: ce qui lui faut, c'est de l'audace. Un projet qui soit réellement le sien, à 100%. Quitte à s'écarter des standards type érotisme que Muto a toujours cherché à lui conseiller (sans grand succès) jusqu'à présent...

"C'est un rêve ! Sois audacieux !"

Nous y voilà. Après pas mal de préparatif très bien agencés, l'heure est venue pour Norito de passer un cap, on proposant une idée de série lui appartenant pleinement, et le résultat est passionnant.

Tout d'abord, parce que Harold Sakuichi s'applique tout du long à nous immerger efficacement dans le monde de l'édition de manga. En croquant une galerie de personnages toujours aussi réussie entre un Mutô pas toujours très perspicace, un rédacteur en chef poussant notre héros à poursuivre dans sa propre voie, Taki faisant toujours aussi bien figure de sain rival à rattraper. Mais aussi en nous présentant nombre de petites choses pouvant animer ce milieu: incertitudes et difficultés à présenter ou à cerner un projet pouvant avoir du succès, hiérarchies au sien de l'équipe éditoriale, réunions/débats, impact que peut avoir le tantô, concurrence entre les auteurs voire aussi entre les tanto...

Mais aussi parce que la nouvelle idée de série imaginée par notre héros se révèle très vite avec une consonance très particulière, puisant dans sa propre existence. Sakuichi nous invite, dans un style crayonné très plaisant, à découvrir plusieurs parties du storyboard du nouveau projet de Norito, et très vite on comprend une chose: l'inspiration qu'il a trouvée dans certains éléments de sa vie, en tête desquels la maladie qui touche sa soeur. Après avoir suivi Kaori assez longuement dans le tome précédent, ici tout prend donc sens, et on ressort touché par l'histoire créée par Norito, dont la nouvelle oeuvre semble alors vraiment être à 100% de lui, le passionner et l'impliquer.

"Je me suis demandé à quel point une personne handicapée serait contente de pouvoir bouger..."

Ce volume marque aussi le retour au premier plan de Rin, la belle jeune fille jouant un rôle plus important que jamais auprès de Norito. Que ce soit dans ses conseils, dans sa façon parfois difficile de vivre ses pouvoirs, ou même dans la manière dont la relation entre les deux jeunes gens évolue au fil d'un rêve très particulier...

Harold Sakuichi est ici parfaitement maître de son récit, commence à lui conférer tout son sens, et captive plus que jamais, si bien que l'attente jusqu'au prochain volume sera encore plus difficile qu'auparavant.

Un petit bémol toutefois concernant l'édition. Pas autant pour le rythme de parution (au moins, la série continue) que pour certaines tournures de phrase bizarres et surtout pour plusieurs petites coquilles dans les textes, coquilles allant jusqu'au résumé de la 4e de couverture. Rien n'empêche de suivre le récit avec plaisir, mais une petite relecture n'aurait pas fait de mal.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction