Reconversion de Sakurada (la) - Actualité manga

Reconversion de Sakurada (la) : Critiques

Sakurada-senpai Kaizou Keikaku

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 26 Novembre 2019

Déjà connue en France pour le très bon My Rumspringa, la mangaka Kaya Azuma revient dans la collection Hana en ce mois de novembre avec un one-shot totalement différent: La reconversion de Sakurada. Sorti au Japon en 2018 aux éditions Takeshobo sous le titre Sakurada-senpai Kaizou Keikaku après une prépublication dans le magazine Reijin Uno!, ce récit en 4 chapitres (plus un chapitre spin-off de 30 pages et un mini-bonus, pour un total d'environ 200 pages) se veut en effet, beaucoup plus hot et décomplexé...

Nous voici donc plongés auprès de Sakurada, un employé dans une entreprise, un peu incompétent sur les bords. Plutôt laxiste, il passe surtout son temps à rêver de l'époque où il avait du succès, et se contente aujourd'hui de mater des sites porno en plein travail et de dragouiller sans succès certaines de ses jolies collègues, celles-ci n'ayant aucune considération pour lui. Mais tout va changer pour notre cher "raté" le jour où arrive dans la boîte son nouvel apprenti, Mibu. Beau, efficace au travail, bien sous tous rapports, Mibu devient d'emblée la coqueluche de ces dames. Mais derrière son allure, il n'est pas là par hasard: il cache certains penchants, et c'est Sakurada qui va en faire les frais...

Déjà portée par une forte teneur érotique, la jaquette de ce livre n'est pourtant qu'un petit amuse-bouche, car à l'intérieur Kaya Azuma va se faire un plaisir de compter un récit diablement érotique, le tout en version intégralement non-censurée s'il vous plaît. Et cet érotisme, en plus d'être plutôt bien mis en valeur par le trait riche, abouti et sans chichis de l'autrice, il joue allègrement sur la "reconversion" sulfureuse de Sakurada, passant de simple employé hétéro sans succès à jouet sexuel entre les mains de Mibu, une situation qui, mine de rien, pourrait vite finir par lui plaire... SM, rapports de domination/soumission, bondage, utilisations d'ustensiles qui auraient parfois de quoi faire frémir les lecteurs masculins: la mangaka ne fait pas dans la dentelle ici, mais au-delà de la situation initiale proche du viol, elle sait faire sortir son oeuvre du lot grâce à deux aspects.
Tout d'abord, le plaisir que prennent les personnages dans leurs élans de débauche: c'est un fait, entre les mains de Mibu, Sakurada change, se surprend très vite à aimer ce qu'il ressent dans cette situation, jusqu'à développer une forme d'amour ou de dépendance à Mibu... mais le contraire est aussi vrai, Mibu montrant plusieurs fois d'autres facettes de lui à Sakurada, d'autant plus que tous deux sont aussi liés par certains événements de leur adolescence.
Ensuite, il y a l'humour, très présent. L'autrice s'amuse à malmener ses personnages avec beaucoup de dérision voire d'auto-dérision face aux titres de ce genre, et ça fonctionne, essentiellement parce que chacun des principaux personnages possèdes des facettes insoupçonnées qu'il prend d'abord soin de cacher, y compris l'une des douces et jolies collègues de Sakurada qui se révèlera bien plus dominatrice que prévu ! Généralement, dans cette avalanche d'érotisme (enfin, à ce niveau-là ce n'est plus de l'érotisme), Kaya Azuma sait assez bien ménager ses effets pour que la part dérisoire frappe juste.

La principale limite de tout ceci est finalement à chercher du côté du scénario, plutôt simple voire simpliste. On a beau apprendre certaines choses du passé commun des deux héros, cela est plus prétexte à amener de l'humour qu'à proposer un réel approfondissement. A part ça, l'évolution sentimentale de Sakurada pourra paraître beaucoup trop rapide, même si ce n'est clairement pas l'intérêt premier du titre. Et le personnage de Fujisaki, malgré le petit chapitre spin-off dont il est le héros, reste sous-exploité. Quant à la conclusion, elle n'est pas frustrante, mais peut facilement appeler à une suite.

Servi dans une édition tout à fait honnête (bonne qualité de papier et d'impression, première page en couleur, traduction ayant quelques coquilles mais restant très claire de la part d'Amandine Martel), ce one-shot a donc de quoi facilement séduire pour son érotisme poussé, sa patte visuel et son humour bien présent. A défaut d'une histoire vraiment travaillée, c'est déjà bien pour qui aime le genre !
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs