Rainbow Vol.16 : Critiques

Après s'être intéressés à la vie de chacun des membres de la bande de l'ancienne cellule 6, George Abe et Masasumi Kakizaki nous proposent de revenir sur le personnage de Setsuko. L'ancienne infirmière du centre de redressement, s'étant amouraché d'Anchan puis de Mario, s'est finalement tournée vers une vie plus tranquille par le biais d'un mariage arrangé, aujourd'hui mère d'un enfant tandis que son mari gère un restaurant. Mais ce quotidien sans nuages risque de s'assombrir, lorsque des Américains proposent à ce dernier d'obtenir l'exclusivité d'un marché juteux... Quelle terrible arnaque se cache sous tant de belles promesses ?

Les auteurs nous présentent ici un sujet traité de manière relativement rare dans le monde du manga : les nombreux abus dont s'adonnèrent les étrangers en ces périodes de reconstruction de pays, certains Américains se sentant en pays conquis. Si le point de vue peut au départ paraître caricatural, Abe insiste sur l'ampleur du phénomène qui aurait encore des répercussions dans l'économie japonaise actuelle. La victime est donc ici Norimatsu, propriétaire de restaurant sans histoires qui se laisse peu à peu embobiner par les belles paroles, l'appât du gain, mais également par les charmes envoûtants d'une belle blonde et même dans la drogue... Le mécanisme se referme sur lui, implacablement, et pourrait bien entraîner avec lui Setsuko dans sa chute. A moins que nos héros ne finissent par s'en mêler ?

Amour, passion, attirance... Avec le retour de Setsuko surgissent aussi les regrets que Mario pensait avoir enfouis. Mais c'est alors que se révèle aussi le personnage de Ruriko, Hawaïenne d'origine japonaise, que nous avions découverte dans le tome précédent comme assistante de Suppon. La jeune fille avoue sans mal son attirance pour notre boxeur, qui tente tant bien que mal de tourner la page... Mais y arrivera-t-il ? Une fois n'est pas coutume, les sentiments amoureux sont particulièrement développés, avec une très belle maîtrise, et l'issue pourrait ne pas être aussi évidente que ce que l'on pourrait croire.

La fin du volume s'inscrit quant à elle dans la grande lignée de la thématique de la saga avec l'esprit d'équipe et de soutien mutuel pour résoudre les ennuis, sans compter l'intégration naturelle de nouveaux visages à la bande. Les (més)aventures de la bande reprennent de manière originale et apportent un autre regard d'un pays encore en crise et prêt à tout pour s'en sortir. On se réjouira également d'une stabilisation de la série à un rythme trimestriel !