Que s’abattent les griffes ! Vol.2 - Actualité manga
Que s’abattent les griffes ! Vol.2 - Manga

Que s’abattent les griffes ! Vol.2 : Critiques

Girochin no Tsume

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 12 Octobre 2021

Nous ayant laissé sur une grosse révélation à la fin de son premier tome, Que s'abattent les griffes reprend directement sur la suite de la séquence du laboratoire. Le scientifique y raconte sa relation avec l’étrange père de Keisuke Nachi, notre protagoniste aux griffes acérées. Il serait lui aussi un démon, et les pouvoirs du héros ne viendraient donc pas des drogues que sa mère lui procurait mais de son hérédité. Il part aussitôt mener l’enquête en compagnie de la journaliste avec qui il lie une relation intime. Cependant, en se rendant au manoir familial pour questionner sa mère sur les secrets qu’elle lui avait caché concernant son père et ses pouvoirs, il tombe nez à nez avec le jeune garçon se prétendant être l’incarnation de Satan, et avec qui il a refusé un pacte précédemment. On comprend alors que ce dernier devient l’antagoniste de la série.

Ce début de deuxième volume est riche en révélations puisque non seulement le protagoniste parvient à percer le secret de son père, ce qui lui donne une piste sur l’origine de son pouvoir, mais en plus le grand méchant du manga se dévoile et laisse entrevoir son plan de destruction du Japon en commençant par l’île de Kyushu. Et il semble aussi puissant que cruel. Après avoir menacé Keisuke, il s’en prend directement à son entourage. Comprenant le potentiel du danger que sa quête représente, le héros se débarrasse de la journaliste qui le suivait partout dans son enquête mais ce n’est pas suffisant pour échapper à l’incarnation de Satan qui s’attaque alors à la mère de Keisuke. Cependant tout ne se déroule pas comme prévu pour l'antagoniste, puisque le garçon se fait gravement blesser par des assassins commandités par des yakuzas liés à Mio, la jeune fille passionnée par son professeur aux griffes tranchantes. Le jeune homme a besoin d’un sang particulier pour survivre, celui de Keisuke. Son entourage tend donc un piège au professeur pour l’endormir et faire la transfusion. Ce dernier parvient tout de même à se réveiller et s’échapper, mais il perd la mémoire lors d’une terrible chute.

Et c’est ainsi que débute la seconde partie de ce tome, où le milieu de la pègre prend le dessus sur celui des démons et l’action remplace l’horreur. Après des révélations fracassantes et une rage qui ne demandait qu’à exploser, Que s’abattent les griffes change donc de ton. On y suit Mio qui tente de tout mettre en œuvre pour que son professeur recouvre la mémoire, en essayant de lui provoquer un choc par des méthodes violentes, étant donné qu’elle ne semble pas connaître autre chose que ce langage. Mais le milieu de la pègre est plus dangereux qu’elle ne le pensait et la lycéenne perd le contrôle sur la situation. Elle semble moins charismatique que lors de son introduction durant le premier tome, et le lecteur comme les personnages s’en rendent compte. Pourtant, elle reste intrigante, à tel point que l’on se demande si elle n’a pas un plus grand rôle à jouer dans ce scénario catastrophe. Si le changement de registre peut désarçonner les passionnés de démonologie, il convient tout de même de souligner que l’écriture à multiples couches concernant la partie consacrée au monde des yakuzas tient parfaitement en haleine. Mais ne le cachons pas, c’est à partir du moment où Keisuke se souvient enfin de sa nature de démon que l’action commence à redevenir palpitante.

Graphiquement, le tome est moins impressionnant que le premier, qui mettait la barre très haute. On retient tout de même la scène aussi magnifique qu’effrayante dans laquelle le jeune garçon attend que les héros visitent le manoir. Lors d’une double-page, il est suspendu au plafond de la demeure délabrée, entouré de chauves-souris qui volent dans tous les sens. Voilà qui donne des frissons. Pour le reste, c’est bien plus classique et typique du manga d’action. Le genre horrifique permet des folies visuelles que des récits plus terre à terre sont contraints d’ignorer, et le changement de registre au milieu du tome laisse transparaitre moins d’imagination dans la mise en scène. De plus, l’action se déroule cette fois intégralement au Japon, les décors sont donc moins propices au voyage et à l’évasion. Cependant, on remarque une forte inspiration européenne dans le style et l’architecture, ce qui offre de la variété et de la richesse dans les environnements du manga, surtout que l’on se déplace entre le cœur urbain de Tokyo et les forêts du Kyushu.

En définitive le deuxième volume de Que s’abattent les griffes est marqué par deux phases bien distinctes : les révélations sur la nature du héros et son amnésie. Si la première partie est absolument passionnante et enrichissante, la seconde tire un peu en longueur avec des enjeux moindres et une série qui semble perdre son essence. Néanmoins l’histoire avance au gré de ses égarements. Takashi Araki continue ainsi à créer son mythe autour du démon aux longues griffes et semble placer toutes les pièces du puzzle pour le dénouement qui se tiendra dans le troisième et ultime tome.   


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
jojo81
15 20
Note de la rédaction