Quatre frères Yuzuki (les) Vol.2 - Actualité manga
Quatre frères Yuzuki (les) Vol.2 - Manga

Quatre frères Yuzuki (les) Vol.2 : Critiques

Yuzuki-san Chi no Yon Kyoudai

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 29 Avril 2024

Minato Yuzuki et sa voisine et camarade de classe Uta Kirishima sont les meilleurs amis du monde depuis déjà quelques années, et se fichent bien de passer pour des gamins tant qu'ils continuent de s'éclater ensemble jour après jour, ces deux-là étant même actuellement sur un beau projet de construction de cabane ! Rien ne semble pouvoir les séparer l'un de l'autre... du moins, jusqu'à ce qu'Uta reçoive une déclaration de la part d'un garçon qu'elle ne connaît pas et que, toute contente, elle accepte de sortir avec lui sous le simple prétexte qu'elle n'a pas trouvé de raison de refuser. Au départ, Minato est content pour elle, et l'aide même à choisir ses vêtement spour son prmeier rendez-vous, en demandant ausis conseil à Hayato ! Du moins, jusqu'à ce que Nikaidô lui fasse prendre conscience d'une chose: si elle a un petit ami, Uta commencera à avoir de moins en moins de temps à lui consacrer... et ça, c'est inenvisageable pour Minato, qui commence à déprimer !

Qu'on se le dise, c'est donc une petite crise dans l'amitié entre Minato et Uta qui se profile dans ce deuxième volume, mais Shizuki Fujisawa aborde la chose à sa manière, c'est-à-dire en développant une ambiance toujours assez légère et chaleureuse malgré les élans de tristesse de ses personnages. Pour ça, il faut dire que Minato amuse assez dans ses moments gamins, et qu'Uta en particulier reste assez géniale dans sa personnalité un peu bourrine, franche et garçon manqué, car ce n'est pas parce qu'elle se retrouve avec un petit copain qu'elle compte changer ! Mieux encore, la mangaka va se faire un plaisir d'évacuer ou de détourner certains poncifs propres à ce genre de situations: il n'y a pas le moindre soupçon de romantisme dans cette relation de couple naissante pour Uta (elle n'arrive même pas à retenir le nom de son petit ami, c'est dire), et ce n'est pas parce que Nikaidô suggère à Minato de lui-même sortir avec Uta que le jeune garçon va commencer à voir différemment sa si précieuse amie, qu'il adore pour ce qu'elle est.

Ces derniers mots finiront même par avoir une importance capitale dans la suite du tome, dès lors qu'on retrouve une Uta déprimée sans qu'elle comprenne pourquoi, et que Minato a alors des paroles fortes (et bien éloignées de son habituel côté gamin) à son égard en véhiculant des choses vraiment essentielles: l'importance de rester fidèle à soi-même (le petit ami d'Uta ayant tendance à vouloir la changer, calquer son propre idéal sur elle, donc en ne l'aimant finalement pas telle qu'elle est), mais aussi de ne pas vouloir grandir plus vite que de raison. Dans l'immédiat, même s'ils passent peut-être pour des collégiens plus immatures que d'autres, Minato et Uta n'ont sans aucun doute pas besoin de considérations comme l'amour pour l'instant, et il y a alors tout simplement un bonheur lumineux, solaire, à les voir tellement naturels, joyeux et épanouis quand ils sont ensemble.

"Je comprends pas... Pourquoi quand on grandit, on est obligé de moins voir ses amis ?"

Et cela devient d'autant plus lumineux dès lors que le dernier tiers du volume, via une discussion entre Mikoto et Nikaidô, propose d'éclaircir les origines de cette si forte amitié entre les deux collégiens, en nous montrant que tout avait pourtant presque mal commencé entre eux lors de leur première rencontre, sous l'impulsion d'une Uta qui était alors bien différente pour certaines raisons. On voit alors ce que Minato a pu lui apporter à un moment difficile de son enfance, le tout avec une part d'émotion très bien dosée via le fait qu'Uta, contrairement au jeune garçon, a encore la chance d'avoir une mère à qui parler. De plus, en filigranes, l'autrice jauge soigneusement, sans être trop pesante, des sujets matures pouvant très bien raisonner aussi chez des lecteurs adultes, que ce soit sur la réalité du divorce qui est souvent difficile à accepter chez des jeunes enfants, ou sur le fait que les enfants, arrivés à un certain âge, sont souvent plus aptes qu'on ne le pense à comprendre un paquet de choses.

Quel tome ! En se basant ici sur la superbe et lumineuse amitié entre Minato et Uta, Shizuki Fujisawa arrive à aborder beaucoup de belles choses importantes avec justesse, grâce à une écriture sincère et intelligente, à son jeu sur certains poncifs qu'elle détourne astucieusement, et à un habile jonglage entre les relations fortes, l'humour et les notes plus touchantes. Après un premier volume déjà très réussi, cette tranche de vie, mine de rien, se dresse comme l'une des plus belles nouveautés "rayon de soleil" de cette première partie d'année 2024.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs