Quatre frères Yuzuki (les) Vol.1 - Actualité manga
Quatre frères Yuzuki (les) Vol.1 - Manga

Quatre frères Yuzuki (les) Vol.1 : Critiques

Yuzuki-san Chi no Yon Kyoudai

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 02 Février 2024

Dans la foulée de son adaptation animée qui fut diffusée pendant l'automne dernier sur Crunchyroll en ayant conquis plus d'un coeur, le manga Les Quatre Frères Yuzuki a débarqué en France il y a quelques jours dans la collection shôjo des éditions nobi nobi!. De son nom original Yuzuki-san Chi no Yon Kyoudai (dont le titre français est une traduction littérale), cette série, depuis son lancement au Japon en 2018, est déjà riche de 16 tomes et s'est imposée comme une valeur sûre de son magazine de prépublication, le Betsucomi des éditions Shôgakukan, magazine dont proviennent des oeuvres assez variées comme Banana Fish, Dengeki Daisy, La Fleur Millénaire ou encore Le Sablier. La série nous permet de retrouver Shizuki Fujisawa, une mangaka dont la carrière dure depuis bientôt 20 ans et qui est déjà connue en France pour le manga My Teen Love, sorti chez Pika Edition il y a quelques années.

L'oeuvre démarre sur une réalité assez triste: voici deux ans que les parents de la fratrie Yuzuki sont soudainement morts, en laissant leurs quatre enfants seuls... et pourtant, tous les quatre tâchent de vivre au mieux ensemble. Forcément, leur père et leur mère leur manquent toujours, mais étant donné que rien ne pourra jamais les faire revenir, ils ont appris à vivre sans eux et se débrouillent. Il faut dire que le frère aîné Hayato, jeune professeur de 23 ans, a à coeur de s'occuper au mieux des trois plus jeunes en tant que tuteur, et qu'il peut compter sur le côté assez mature et posé du puîné, Mikoto, collégien de 13 ans. Le cadet Minato, lui aussi âgé de 13 ans et né seulement 11 mois après Mikoto, veut lui aussi faire bonne figure même s'il est plus direct et franc. Quant au benjamin Gakuto, il veut être aussi mûr que possible alors qu'il vient tout juste d'entrer en CP.

Comme son nom le laisse totalement deviner, cette tranche de vie va tout simplement nous narrer le quotidien de ces quatre frères qui, après avoir connu un grand drame familial, ont appris et apprennent encore à se serrer les coudes, en pouvant également compter sur leur entourage, des personnages secondaires d'ores et déjà très bien campés,en tête desquels les voisins Kirishima (Uta la meilleure amie de Minato, Waka qui a le même âge que Gakuto, leur mère Saki qui sert volontiers de confidente à Hayato, leur grand-père Kojirô qui veille sur Gakuto et ses frères depuis le drame). Et même si la formule de ce premier volume est assez simple avec grosso quatre chapitres s'intéressant chacun un peu plus spécifiquement à l'un des quatre frères, elle se révèle diablement efficace, tant elle pose soigneusement, avec beaucoup d'attention et d'affection, les liens forts qui unissent cette fratrie malgré les diverses petites épreuves du quotidien.

Ainsi découvre-t-on un Hayato qui fait tout son possible pour être un tueur digne de ce nom pour remplacer ses parents, au risque de s'épuiser et d'inquiéter ses frangins car il ne parvient pas toujours à leur déléguer des tâches. Puis il y a Mikoto et Minato, ces deux garçons entretenant un lien à-part en étant nés à seulement 11 mois d'écart et en ayant le même âge. D'un côté, Minato ressent une part de rivalité envers ce frère plus grand et plus populaire que lui, alors même que lui aussi aimerait se rendre utile, être aussi digne de confiance que Mikoto, éviter que Hayato s'épuise et rendre Gakuto heureux. De l'autre côté, Mikoto tire sa maturité du fait qu'il n'a été le "petit dernier de la famille Yuzuki" que pendant 11 mois et s'est retrouvé bien trop tôt à devoir jouer le rôle du grand frère, ce qui n'a pas toujours été facile dans leur plus tendre enfance. Quant au petit Gakuto, on lui découvre une maturité assez importante pour son âge, du fait de la situation familiale, et il s'agace même quand on le traite comme le petit dernier alors que lui aussi aimerait être en âge d'aider. Sans doute lui faudra-t-il apprendre à ne pas vouloir grandir trop vite, tant l'enfance est une période aussi précieuse qu'éphémère.

La grande qualité de Fujisawa dans ce premier tome, c'est assurément de parvenir à dépeindre des personnages crédibles dans ce qu'ils peuvent ressentir et dans la façon dont leur personnalité respective s'est forgée. Et s'il y a parfois, inévitablement, des disputes et des mésententes, c'est pour mieux nous rappeler que ces quatre-là s'inquiètent en réalité beaucoup les uns pour les autres, veulent s'entraider, souhaitent chacun être utiles à leur vie de famille, car c'est bel et bien une famille aimante qu'ils continuent de former malgré la perte de leurs parents. La lecture a alors quelque chose d'assez lumineux, d'autant plus que la patte visuelle de la dessinatrice colle parfaitement à cette tonalité grâce à des designs très clairs, soignés, voire assez mignons et adorables (coucou la bouille toute ronde de Gakuto).

A l'arrivée, ce premier tome des Quatre Frères Yuzuki est un vrai bonheur de lecture dans sa catégorie, tant l'autrice y installe des personnages déjà bien développés et immédiatement attachants, le tout dans une atmosphère assez mignonne et, mine de rien, réconfortante malgré la situation initiale dramatique. Il restera à voir comment une telle série parviendra à se renouveler sur la longueur (déjà 16 tomes pour un pitch de ce genre, c'est plutôt beaucoup), mais dans l'immédiat on est conquis !

Concernant l'édition française, on a une bonne copie. A l'extérieur, la jolie jaquette aux couleurs douces reprend fidèlement la version nippone, tout en ayant droit à un joli logo-titre conçu par Irène Chanrion. Et à l'intérieur, on trouve une qualité d'impression très correcte sur un papier souple et assez opaque, une traduction bien dans le ton de la part d'Anne-Sophie Thevenon, ainsi qu'un lettrage soigné.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs