Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 07 Janvier 2010
Ce nouveau titre qui nous est proposé par Cornélius est assez déconcertant par l’étendue des décors et des thèmes abordés et assez émouvant si l’on considère que la préciosité de son talent et son décès prématuré à 30 ans.
Auteur dans la filiation graphique de Sanpei Shirato et de Tsuge, Shohei Kusunoki est un observateur de nos mœurs.
Il s’attache ici à 2 périodes pour relater des saynètes aux fins abruptes qui nous laissent dubitatifs ou pantois: un Japon médiéval fort semblable à celui des premiers Kamui de Shirato et un Japon d’après guerre partiellement américanisé par l’occupant. Fables sur une fierté mal placée, les différences de classes dans la hiérarchie médiévale, le rapport à la mort et le travail de deuil,… voici quelques uns des thèmes utilisés dans ce volumineux témoignage d’un talent trop vite éclos et trop vite éteint. L’utilisation d’une encre bleue et pas noire renforce cette atmosphère de livres de location comme ceux que l’on trouvaient dans les années 50 au Japon et qui ont comblé les heures alité de son auteur.
Un prix élevé pour un simple recueil isolé d’histoires d’un auteur qui n’aura pas probablement pas d’autres occasions de se révéler au grand public et donc une impulsion d’achat difficile à prendre mais qui se justifie largement. Le travail d’adaptation est toujours très soigné et il serait dommage d’ignorer la mission de défrichage que s’est donnée Cornélius pour exhumer des grands auteurs du panthéon du manga.