Private Prince Vol.1 - Actualité manga

Private Prince Vol.1 : Critiques

Private Prince

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 03 Novembre 2009

« Je rêve ou elles portent toutes des lunettes ? Les japonaises ont-elles toutes des problèmes de vue ? »

Wilfried, prince d’Estolie de son état, n’est pas destiné à monter sur le trône d’un royaume dont il vaut mieux s’abstenir de chercher la localisation. Alors, pour accomplir son devoir, il se rend à l’étranger pour étudier et ainsi user de son charisme pour améliorer les relations, essentiellement touristiques, entre les deux pays. Ceci dit, autant joindre l’agréable au travail, et le prince si charmeur semble bien décidé à passer du bon temps dans sa terre d’accueil ! Une fois arrivé sur le campus, il déchaîne les foudres amoureuses des étudiantes, et seule Miyako s’intéresse à lui pour une tout autre raison. Elle ne se présentera pas devant lui, fardée et vêtue d’une robe fendue et décolletée à outrance, dans le but de le séduire mais juste afin de lui soutirer des informations sur sa grand mère, sujet principal de son mémoire de fin d’études qui a tant d’importance à ses yeux. En somme, c’est une intello totalement insensible aux yeux de biche et à la chevelure cascadante du prince Wil. Mais lors de sa première rencontre avec ce dernier, Miyako découvre que sous son air de gentleman attentionné se cache un dangereux obsédé (en même temps, avec une « Miss Melons » qui porte bien son nom juste sous les yeux, sa réaction n’est pas étonnante …). Commence alors une relation étrange entre les deux jeunes gens : Wilfried accepte de l’aider si elle tombe amoureuse de lui.

En gros, situation de base. Le pervers qui tourmente l’héroïne effarouchée, amoureuse sans le savoir et niant tout en bloc. Redevable, la jeune femme ignore ses sentiments mais ne peut s’empêcher de sentir son cœur battre, de s’en faire pour son compagnon … Bref, rien d’original là dedans. Surtout quand l’auteur nous a pondu une histoire de prince sorti de nulle part uniquement pour justifier son aspect parfait et son charisme d’enfer. On retrouve les caractères classiques à ce genre d’histoire : une jolie fille naïve qui s’ignore et se croit banale, un personnage masculin beau, manipulateur et tordu qui se révèle attentionné, gentil et réellement humain vis-à-vis de celle qui l’intéresse … Il n’y a que les grandes romantiques qui pourront se perdre dans le regard de braise du prince, inatteignable, tandis qu’il est facile pour toutes les lectrices de se retrouver dans le personnage de Miyako qui, elle, peut approcher l’objet de ses rêves : une belle histoire d’amour qui naît sans surprise, qui satisfera les amatrices d’un genre stéréotypé, vu et revu aux situations, comportements et psychologies si prévisibles … Seul détail : on apprécie l’âge des protagonistes : un peu plus élevé que la moyenne des shojos, cela permet de chasser les uniformes scolaires et les « je te prends la main pendant dix tomes avant de passer à autre chose ». En effet, Private prince nous promet un côté un peu coquin qui n’est pas pour nous déplaire ! Lorsque Miyako va jusque là avec Wilfried, l’acte n’est pas idéalisé ni encensé. Elle prétend même ne pas être encore amoureuse (et puis dans un premier tome ! Cette rapidité de la part de l’auteur est fort appréciée). Cet aspect n’est pas encore assez développé, tout comme l’humour qui est un peu discret ou bien maladroit, mais ce genre d’initiatives font de la lecture un moment moins désagréable que prévu.

Les graphismes sont dans le plus pur style shojo, et c’est bien dommage. Ces traits lisses, les caricatures, les expressions exagérées et le manque de soin accordé aux détails sont autant de composantes que l’on connaît par cœur. Ceci dit, les personnages sont bien différenciables, et correspondent parfaitement à leurs caractères. Le tout est un peu trop sucré, mais on s’y fait relativement bien. Et puis ce manque d’originalité n’est rien en comparaison de l’histoire, dont certains côtés sont tout bonnement ridicules (le prince qui vient habiter chez Miyako, on a vu mieux …). Mais dans l’ensemble, Asuka nous offre un premier volume sympathique. Private prince ne casse pas des briques, mais il parvient à nous divertir le temps de quelques pages, très classiques et prévisibles mais dans l’ensemble agréable. Loin d’être indispensable, le titre se présente comme un shojo parmi d’autres, toutefois meilleur que les romances lycéennes.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs