Printemps d'un cœur brisé (le) - Actualité manga

Printemps d'un cœur brisé (le) : Critiques

Shôshin Otoko ni Haru no Arashi

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 06 Juillet 2022

En avril dernier, le catalogue des éditions Hana a accueilli un nouveau manga de Cocomi, une mangaka que l'on avait beaucoup appréciée en mai 2021 avec sa première publication française Restart. De son nom original Shôshin Otoko ni Haru no Arashi (pouvant être traduit littéralement par "Tempête printanière pour un blessé"), cette mini-série en 4 chapitres fut initialement prépubliée au japon en 2019 dans le magazine Gush des éditions Kaiôsha, avant de sortir en septembre de la même année en un unique volume broché agrémenté d'un petit chapitre bonus de 8 pages, pour un total faisant un petit peu plus de 170 pages.


Cette histoire nous immisce auprès d'Eisuke Kôga, un homme de 32 ans qui a désormais abandonné son rêve de devenir photographe professionnel. Se contentant de vivoter avec un boulot de pigiste dont il essaie tant bien que mal d'être fier, il est un peu au bout du rouleau, et son principal plaisir quotidien était alors de pouvoir observer, depuis la fenêtre de son appartement, les cerisiers. Mais ça, c'était avant qu'une maison ne soit construite entre son immeuble et les cerisiers, en le privant dès lors de la vue des arbres. Dépourvu de son principal petit bonheur dans la vie, Eisuke a commencé à maudire ses nouveaux voisins qu'il ne connaît même pas... Et pourtant, c'est de l'un de ces voisins que pourrait provenir une nouvelle source de bonheur pour lui. Un jour, en allant près des cerisiers, il fait effectivement la connaissance de Kei, le fils aîné de ses nouveaux voisins, lycéen en dernière année et préparant son entrée à l'université. Ce jeune et beau garçon, derrière son premier abord un peu froid, se montre pourtant vite très amical envers le trentenaire, au point de se mettre à venir régulièrement chez lui sans raisons particulière, que ce soit pour réviser, pour lire, pour faire la sieste ou pour discuter. Le jeune garçon en vient même à parler un peu de sa famille, tandis qu'Eisuke voit petit à petit le visage de celui-ci s'adoucir à son contact. C'est donc tout naturellement que le lien d'amitié naissant va très vite évoluer vers autre chose... mais ça, Eisuke sera-t-il capable de l'assumer ? Quand Kei, un peu avant de voir entamer sa vie étudiante, lui avoue ses sentiments, le pigiste, déstabilisé, lui demande de ne plus revenir...


Entre un trentenaire à qui le bonheur échappe et qui se révèle immature sur certains points, et un jeune étudiant beau, sérieux et a priori parfait en tous points, Cocomi livre une histoire sentimentale qui joue évidemment sur les grosses différences de ses héros (que ce soit en termes de caractère, de maturité et surtout d'âge), mais qui met peut-être encore plus en valeur la complicité qui naît entre eux. On pourrait voir comme étrange cette relation naissante entre deux hommes que tout semble opposer et qui ont une différence d'âge de 15 ans, et pourtant le fait est que Kei et Eisuke se sentent tout simplement bien l'un en compagnie de l'autre, au point de connaître une évolution rapide de leur relation dès le tiers du tome à peu près. La suite, elle, joue sur quelques épreuves classiques et, à vrai dire, peu développées: relation à distance, sorties à deux, anniversaire, révélation ou non de la relation aux proches, évolution professionnelle d'Eisuke, perspectives d'avenir de Kei, doutes persistants chez Eisuke qui se demande si cette relation peut vraiment tenir sur la longueur surtout au vu de son âge... On pourra souvent regretter que la mangaka, du fait de la brièveté de son récit, n'ait vraiment pas le temps de travailler plus profondément ces différentes considérations, ce qui donne finalement l'impression d'avoir un récit plutôt lisse. Mais la lecture, portée par une narration assez introspective sur Eisuke et par un dessin assez léger et propre, reste agréable d'un bout à l'autre, d'autant plus que les fans d'érotisme y trouveront 2-3 brèves scènes légèrement coquines et non-censurées.


A l'arrivée, il ne faut pas attendre de ce yaoi quelque chose de très poussé et d'inoubliable, mais sa lecture s'écoule toute seule et accomplit donc l'essentiel. Côté édition, malgré quelques coquilles d'inattention dans les textes (et cela, dès la première ligne du synopsis en quatrième de couverture), on a droit à une copie honnête avec une jaquette sobre et proche de l'originale japonaise, trois premières pages en couleurs, une bonne qualité de papier et d'impression, un lettrage propre, et une traduction claire de la part d'Angélique Mariet.



Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs