Princesse Pivoine - Actualité manga

Princesse Pivoine : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 29 Avril 2010

Nouvel éditeur de bande dessinée asiatique sur le marché, Nobi Nobi prend le parti de proposer exclusivement des titres dédiés à un très jeune public, ce que ne manque pas de refléter le sympathique logo, utilisant le nom de l'éditeur pour représenter une amusante petite créature au regard empli de curiosité. Ainsi, Princesse Pivoine inaugure la collection "Soleil Flottant" de l'éditeur, dans laquelle nous retrouverons les titres visant principalement un public de 6 ans et plus.

Sur un total d'une quarantaine de pages, la jeune Ein Lee reprend un conte populaire de Richard Gordon Smith qui voit, dans un Japon lointain, la princesse Aya, promise à un mariage d'intérêt souhaité par son père, tomber amoureuse d'un beau samourai qui lui a sauvé la vie alors qu'elle allait faire une chute en se promenant dans les parterres de ses fleurs préférées, les pivoines. Mais après l'avoir sauvée, le jeune garçon disparaît sans laisser de traces. Se morfondant dans son amour jusqu'à en perdre la santé, la demoiselle n'a de cesse de se demander qui est ce mystérieux jeune homme, comment il a pu apparaître auprès d'elle sans attirer l'attention de la meilleure garde du pays, et surtout, si elle le reverra un jour...

Pas de surprise pour un adulte face à ce conte au fond déjà bien connu. Néanmoins, le tout n'en est pas pour autant désagréable à suivre, bien au contraire. De par sa narration posée et son ton envoûtant, l'histoire se suit agréablement, et surtout, devrait conquérir sans difficulté le jeune public, notamment les jeunes filles qui seront vraisemblablement enchantées par ce conte amoureux mélancolique teinté d'un aspect surnaturel propice à l'évasion et à l'imagination.
On appréciera également beaucoup l'ancrage de l'histoire dans un Japon légendaire joliment retranscrit, sans jamais être trop compliqué pour des enfants. L'histoire se déroule au Japon, mais le conte est bel et bien universel. Et s'il le faut vraiment, quelques termes clés sont expliqués de manière simple à la fin du livre.

Mais là où l'ouvrage se fait plus envoûtant encore, c'est au niveau de sa mise en images. Issue de la génération DeviantArt, la jeune taïwanaise Ein Lee, gagnante du prestigieux Royal Over-Seas League's Young Artist Competition qui lui a value d'être exposée à Londres, dévoile un talent impressionnant pour la mise en couleurs. Tantôt vives, tantôt pâles, les couleurs utilisées sont nombreuses et peuvent changer du tout au tout à chaque page tournée, ne manquant pas d'émerveiller l'enfant et de l'initier à ce que peuvent être les couleurs sous toutes leurs nuances. Car les nuances sont un autre point fort du titre: Ein Lee excelle quand il s'agit d'offrir différentes teintes à une même couleur, ou de jouer sur les contrastes et les jeux de lumière. Il en résulte un véritable plaisir visuel, que vient encore renforcer une qualité d'impression de très haute volée. Les personnages expressifs sans en faire trop et la mise en page posée terminent d'offrir un charme certain à l'oeuvre. L'ensemble pourrait presque être considéré comme un artbook.

Véritable beauté visuelle toute en nuances au service d'une histoire qui touchera facilement les plus jeunes, Princesse Pivoine pourrait bien séduire également les plus grands, et inaugure avec brio la collection Soleil Flottant des éditions Nobi Nobi.

Par ailleurs, on ne peut que saluer la somptueuse édition. Aucune coquille dans la traduction (il faut avouer que cela serait honteux dans un ouvrage pour enfants), adaptation impeccable, clés de compréhension, information sur l'auteur et galerie de dessins à la fin du livre, papier et impression de grande qualité, couverture cartonnée magnifique... Il n'y a absolument rien à redire. La conception est parfaite et vaut amplement son prix.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs