Pokémon - la grande aventure Vol.1 - Actualité manga
Pokémon - la grande aventure Vol.1 - Manga

Pokémon - la grande aventure Vol.1 : Critiques

Pocket Monsters Special

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 19 Juin 2014

En voilà une sortie qui a fait parler d’elle, notamment auprès des Pokéfans qui attendaient ce manga comme le messie ! Pokémon : La Grande Aventure est le titre donné à la première partie du manga « Pokémon Special », la plus longue adaptation papier des monstres de poche qui totalise plus de cinquante volumes au Pays du Soleil Levant, rien que ça ! Autour de ce titre, Kurokawa n’en n’est pas à son premier coup d’essai puisque « Pokémon : Noir et Blanc », l’adaptation du cinquième cycle, nous est aussi proposé par l’éditeur. Néanmoins, « La Grande Aventure » fait figure d’évènement. En effet, le titre fut d’abord proposé par Glénat à partir de 2001, par le biais de demi-volumes destinés aux kiosques de presse et de volumes complets, mais fut arrêté pour faute de succès… un volume avant la fin du cycle de la première génération. Les fans se souviennent sans doute du cliffhanger qui concluait le sixième et dernier volume de l’édition Glénat, laissant les héros en bien mauvais posture. Kurokawa apparaît ainsi comme un sauveur en rééditant la première partie de l’histoire de Pokémon Special ! Et pour le coup, l’éditeur fait un pari audacieux : compiler les 7 tomes qui composent ce premier cycle en trois épais volumes. Tel est le challenge de Kurokawa : Si l’édition fonctionne commercialement, alors Pokémon Special aura une chance de voir la totalité de ses volumes paraître !

« La Grande Aventure » nous place dans la région du Kanto, dans le cadre de la première génération de créatures. Rouge est un adolescent vivant dans une petite bourgade nommée « Bourg Palette » et s’avère être le meilleur dresseur de son patelin, bien que débutant. Sa rencontre avec le professeur Chen le pousse à partir à l’aventure pour affronter les différents champions d’arènes et devenir un dresseur exemplaire. Sur sa route, il croisera régulièrement Bleu, son rival et petit-fils du professeur au tempérament solitaire, mais aussi la redoutable Team Rocket qui complote dans l’ombre par le biais de Pokémon puissants…

Ce premier volume (sur trois) nous propose la quasi intégralité du premier arc du premier cycle, largement de quoi se faire une idée de ce qu’est Pokémon Special. Pour ceux qui associent systématiquement Pokémon à la longue série animée, la surprise est de taille : Pas de Sacha en guise de héros, mais un Rouge qui lui est plus sympathique, ainsi qu’une aventure rythmée et truffée de surprises. Le manga reprend la première génération de jeux vidéo, à savoir les versions rouge, verte, bleue et jaune et retranscrivent sur le format papier l’aventure vécue par les plus vieux joueurs. Ainsi, Rouge évolue avec l’un des trois starters de la première génération, voyage de ville en ville dans la région du Kanto pour remporter les badges d’arènes, tout en se mesurant régulièrement à son rival et en affrontant la terrible Team Rocket. Toutefois, le manga parvient à trouver sa propre identité et ne se contente pas de copier-coller le matériau d’origine. Par exemple, il parvient à créer une grande intrigue englobant les trois dresseurs principaux, les champions d’arène, les Pokémon légendaires et la Team Rocket, là où ces différentes mécaniques de l’histoire paraissaient indépendantes, plus ou moins, dans le jeu vidéo. Nous nous retrouvons alors avec un récit d’aventure particulièrement rythmé, réservant beaucoup de surprises, parvenant à développer son intrigue mais aussi ses personnages. Au final, les trente-trois chapitres qui composent ce premier tome s’enchainent avec grand plaisir, tant au fil de notre lecture nous nous rendons compte des ficelles qui relient les évènements entre eux, nous poussant à savourer la bataille finale.

Bien que le manga suive généralement sa propre route et ne reprenant que les bases des premiers jeux, il n’en reste pas moins truffé de références. Les objets présents dans le jeu le sont aussi dans le manga, le système de niveau a aussi lieu, le parcours de Rouge est globalement celui du joueur… Certains éléments s’inspirent même de la première extension du jeu de cartes à collectionner, preuve que les auteurs ont tenu à rester le plus proche possible de l'univers !

Par rapport à l’anime, l’ambiance du manga s’avère un chouia plus mature. Certes, le ton est globalement bon enfant, les personnages jeunes et les combats ne sont pas les plus spectaculaires qui soient, certains traits du récit ne sont clairement pas destinés au plus jeunes. Ainsi, nous nous retrouvons avec des Pokémon qui, parfois, sont tués sauvagement, voir même leurs dresseurs attaqués physiquement par des créatures. La Team Rocket n’a rien à voir avec celle de l’anime : Nous avons ici des bandits prêts à tués leurs adversaires, et sans scrupules. Nous nous retrouvons alors avec un shônen d’aventure au sens propre du terme, et non une œuvre familiale comme peut être l’anime.

Le dessin de ce premier tome, très rondouillard et léger, convient à l’œuvre : il est ni trop enfantin, ni trop sérieux. Les Pokémon se trouvent très bien représentés, de même pour les personnages qui se voient dotés d’une véritable personnalité. Nous nous retrouvons d’ailleurs avec des protagonistes esthétiquement plus proche des jeux vidéo plutôt que de l’anime, que ce soit Rouge, Bleu, ou les champions d’arène.
La seule lacune du dessin concerne peut-être la mise en scène de Mato, le lecteur devant insister sur certaines cases pour parfois comprendre les actions des combats. Néanmoins, cela s’arrange vers la fin du volume, le dessinateur trouvant finalement ses marques. Notons au passage que ce dessinateur n’est qu’éphémère dans la saga. Si Hidenori Kuasaka se charge de penser l’intrigue de tout Pokémon Special, Satoshi Yamamoto reprend le flambeau ultérieurement concernant le dessin.

L’édition de Kurokawa est à la hauteur de nos attentes. Malgré le volume important de ce pavé de plus de 500 pages, la lecture est agréable, le tome facile à prendre en main et le centrage des pages suffisamment bien fichu pour ne pas entacher la lecture. Dans son découpage, l’éditeur a été intelligent puisque le volume s’achève au terme d’une grande bataille. La traduction est de très bonne facture, plus proche du texte d’origine qu’a pu l’être l’édition de Glénat (à titre d’exemple, « Mieux ne vaut pas trop les approcher sans insecticides » à propos de Pokémon insectes dans l’édition Glénat devient « Si tu n’as pas de spray Repousse, ce n’est même pas la peine d’essayer » dans la version Kurokawa). Parfois, le texte prend un autre sens, devient plus fluide mais aussi plus sérieux, facilitant la compréhension de l’œuvre et les rapports aux jeux.

Quel plaisir de relire Pokémon : La Grande Aventure ! Kurokawa réalise un rêve d’enfant pour de nombreux fans puisque ce premier tome sort presque 13 ans après le premier tome de l’édition Glénat, paru lui en 2001. De plus, la nouvelle traduction permet une meilleure immersion dans l’univers, et le lecteur n’a plus qu’à savourer cette très bonne aventure qui peut réconcilier ceux qui boudaient la saga avec celle-ci. Sans doute le meilleur récit dérivé des jeux vidéo Pokémon, si bien qu’on a hâte de déguster la suite… Et pourquoi pas les autres cycles de l’histoire !

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs