Pline Vol.4 - Actualité manga
Pline Vol.4 - Manga

Pline Vol.4 : Critiques La colère du Vésuve

Plinius

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 24 Avril 2020

Las des miasmes de la grande ville et des manigances de Poppée auprès de l'Empereur Néron, Pline, toujours accompagné de son scribe Euclès et de Félix, a décidé de quitter Rome pour se diriger vers Pompéi, mais son voyage sur les routes de Campanie a été ponctué de bien étranges phénomènes... Sont-ce de mauvais présages ? Une fois arrivé et installé dans la cité alors privée d'eau, le gouverneur, tout comme les habitants de Pompéi, est alors confronté à un nouvel événement plus grave encore, dès lors que la terre se met à trembler. Un séisme vient d'avoir lieu, emportant avec lui des bâtisses mais aussi de nombreuses vies...

Le volume s'ouvre ainsi sur des scènes apocalyptiques d'une cité de Pompéi en partie ravagée, où les maisons sont en partie effondrées, où les morts jonchent les rues, et où les blessés pullulent, y compris concernant Euclès qui se retrouve touché au bras et ne pourra assurer convenablement son travail pendant un moment... Dans ce climat incertain, la priorité est de soigner les blessés les plus graves, mais aussi d'envoyer à l'abri certaines personnes comme la belle et forte Mirabella. Mais Pline, lui, a sa façon bien à lui de vivre les choses: quand la panique gagne nombre de personnes, lui continue de poser sur ce qui l'entoure un regard empli de curiosité et de soif de comprendre, le tout de manière assez détachée. Cela crée un certain décalage, un contraste avec la situation, et c'est là l'occasion d'apprécier une nouvelle fois nombre de remarques de l'érudit. Cela passe par sa théorie sur l'origine des tremblements de terre, par son avis sur les médecins, par une mise en avant des vertus des olives, etc, etc... le tout étant régulièrement enrichi quand il parcourt des textes de ses prédécesseurs et s'appuie dessus.

Toujours aussi captivant à suivre, cet homme unique semble donc parfois décalé... mais loin d'être inconscient. Car bien plus que la puissance dévastatrice de la nature, c'est une autre force qui semble l'inquiéter le plus: celle de la folie humaine, dont il se méfie volontiers. Face à l'état de Pompéi, il comprend vite que mieux vaut ne pas traîner dans la cité, car il deviner que c'est de ce genre de chaos que naîtront certaines bassesses humaines, bassesses ne tardant pas à se confirmer, par exemple lors de la scène à l'auberge sous la menace de marchands sans scrupules. Mais plus encore, ce sera de Rome que viendra l'origine de la plus grande colère de Pline, tant la situation là-bas évolue à grands pas de façons inquiétantes, entre un Néron toujours plus fou et manipulé par Poppée, et Poppée elle-même qui ne recule plus devant quoi que ce soit pour parvenir à ses fins. Et en filigranes, ce sont aussi bien d'autres sujets qui continue d'être abordés: la croyance ou non en les fantômes et esprits, la mort, la difficile percée de ceux prônant la foi en Jésus, etc, etc...

Visuellement, l'heure est moins aux interprétations de Tori Miki des êtres sortis de l'Histoire Naturelle: à vrai dire, il n'y en a que très partiellement sur quelques cases vers la fin du tome. Mais le rendu visuel est toujours aussi riche et rigoureux, y compris dans les décors d'époque. Portée par ce rendu méticuleux, la lecture s'avère toujours aussi passionnante.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction