Ping Pong Vol.5 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 30 Juin 2014

Dans les demi-finales des éliminatoires, Smile bat largement Nekota, et la deuxième demi-finale s'apprête à commencer. Pour son grand retour dans le milieu du ping pong, Peko a passé tous les tours en impressionnant tout le monde, mais il se retrouve désormais face à Kazama, le Dragon, numéro 1 du lycée Keïo. Le match qui s'engage promet d'être passionnant. Les deux joueurs sont prêts à tout donner pour l'emporter, mais Péko, intimidé et handicapé par son genou blessé, laisse passer la première manche en la faveur de Dragon. Pour retrouver des couleurs, il lui faudra alors repenser à une promesse faite à Smile quand ils étaient enfants...

"Répète trois fois dans ton coeur "Le héros arrive ! Le héros arrive ! Le héros arrive !" Et alors j'arrive !"
Comme toujours depuis le début de sa série, Taiyô Matsumoto utilise le sport comme moyen de faire ressortir le portrait psychologique de ses personnages, et inutile de dire que c'est plus que jamais le cas dans ce dernier tome, qui amène un final en apothéose. Le match est passionnant à suivre dans sa description des tourments des protagonistes. Peko revient de loin, a appris à surmonter ses propres faiblesses, puisant principalement sa force dans les souvenirs de son lien puissant avec Smile. Quant à Smile, solitaire après son match, il sait très bien qu'il n'a pas besoin d'assister au match de son ami d'enfance pour en saisir le contenu et l'essence. La relation étroite, faite de points communs et de différences qui se complètent, entre les deux principaux jeunes héros de la série est mieux que jamais mise en valeur, prend une tournure très forte, ressortant grandie des différentes épreuves qui se sont présentées au fil de la série. Mais il ne faudrait pas oublier la troisième vedette du tome : toujours placé au sommet, le redoutable Kazama doit à présent faire face à une dure réalité, et le portrait psychologique du Dragon entamé dans le tome 4 prend ici toute sa force. On découvre pleinement, au fil du match, les tourments intérieurs du numéro 1 de Keïo, toute la pression et l'attente qui ont été posées sur ses épaules, une forme de solitude, et l'auteur n'a pas besoin de s'étendre longuement là-dessus pour nous en faire ressentir toute la force : quelques cases "flashback" bien placées, quelques phrases fortes, et quelques focus sur les regards suffisent.

Quand l'action du match prend le dessus sur les portraits de personnages, on finit d'être conquis, Matsumoto se surpassant pour croquer un rendu de haute volée. La rage de vaincre se ressent à chaque instant, dans des coups limpides, un découpage tantôt très resserré tantôt plus large, et des angles de vue bourrés d'inventivité.

Avec tout ceci, au final, le dernier match de la compétition n'a pas tant d'importance que cela, tout du moins dans son résultat, car il en a beaucoup plus dans l'opposition tant attendue qui a lieu, et qui vient conclure les choses comme il se doit, sans en faire trop, avec pertinence.

Le portrait d'adolescence sur fond de sport prend alors fin de la plus belle des manières, avec des dernières pages ouvertes sur l'avenir, où il n'y a pas grand-chose à redire (peut-être le manque de présence de Wenga Kon, pour chipoter). Au fil de sa série, Taiyô Matsumoto a su utiliser à merveille son sujet, faisant peu à peu grimper en intensité et en force aussi bien le sport que le portrait de ses cinq principaux personnages. Le résultat est à la hauteur : Ping Pong est clairement une très grande série.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
19 20
Note de la rédaction