Petite faiseuse de livres (la) Vol.6 - Actualité manga
Petite faiseuse de livres (la) Vol.6 - Manga

Petite faiseuse de livres (la) Vol.6 : Critiques

Honzuki no Gekokujô

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 02 Février 2021

Après avoir vendu les droits du shampou avec succès à Benno, notre héroïne Maïn et son fidèle allié Lutz ont passé une nouvelle étape avec le marchand expérimenté, en obtenant de lui qu'il leur fournisse les moyens nécessaires à la fabrication de leur papier végétal en échange d'un pourcentage des bénéfices. Qui plus est, les deux enfants semblent désormais voués à devenir les apprentis de Benno, une chose qui réjouit particulièrement Lutz ! Et ainsi, Maïn s'est encore un peu plus rapprochée de son rêve de fabriquer des livres... Mais ce rêve pourrait bien être menacé par un problème d'une tout autre ampleur: la maladie rongeant petit à petit la jeune fille, dont elle sait désormais qu'il s'agit de la dévorante. Evanouie suite à l'une de ses fréquentes chutes de santé, notre héroïne a pu être sauvée par Frida et son grand-père qui lui ont fourni un outil magique, mais ce sauvetage n'est malheureusement que temporaire: Maïn ne tarde pas à apprendre que, si elle reste ainsi, la maladie continuera de gagner du terrain, jusqu'à provoquer sa mort dans environ un an...

Ce volume accentue donc encore un peu plus le danger de mort qui pèse sur Maïn, puisque sa maladie gagne encore du terrain et que, du fait de son statut de roturière, peu de solutions s'offrent à son égard. Si Frida, atteinte de la même maladie, peut compter sur son grand-père et sur son statut de noble pour se soigner, ce n'est malheureusement pas le cas de notre héroïne, ce qui est l'occasion ici d'entrevoir encore un peu plus certaines inégalités de ce monde où le bas-peuple est forcément bien plus désavantagé que les classes supérieures. Quant aux rares solutions pouvant permettre à notre héroïne de survivre, elles sont loin d'être idéales: il lui faudrait passer un contrat avec un noble apte à lui fournir des outils magiques, mais en échange il deviendrait son esclave. Alors, que faire ? Accepter de devenir l'esclave d'un noble, ou dépérir à petit feu auprès de sa famille qu'elle a apprise à aimer et où elle se sent désormais bien ? Et doit-elle bel et bien devenir apprentie chez Benno, au vu de sa condition ?

Ce tome est, alors, celui où la fillette doit commencer à s'interroger sur les choix à faire, et cela passe en premier lieu par une chose essentielle: le besoin d'avouer la vérité à sa famille, cette famille qui la croit enfin guérie de son mal... Et cela aboutit sur une scène particulièrement touchante et émouvante, sans avoir forcément besoin d'en faire trop. La mangaka Suzuka gère efficacement la mise en scène de ce passage en adoptant un rendu adapté à chaque membre de la famille, entre les larmes nombreuses de Tuuli, les deux parents qui tentent de rester forts, et Maïn elle-même qui se veut rassurante et mâture. Une jolie façon de souligner les liens forts existant au sein de la petite famille.

Et pour autant, pas question pour notre héroïne de se laisser abattre, puisqu'en parallèle de tout ceci elle poursuit avec sa détermination habituelle ses activités.
Côté relations, on appréciera la petite mise en avant de son amitié avec Frida, cette dernière étant même assez adorable avec sa petite jalousie, mais aussi touchante de par la pression exercée sur elle du fait de son statut. De même, à force de fréquenter Benno, notre héroïne a l'occasion, vers la fin du volume, d'entrevoir un petit peu plus une face de son passé expliquant son célibat. Enfin, les événements sont l'occasion pour Lutz d'affirmer de plus belle, auprès de ses parents, son désir de devenir marchand, un désir venant bien de lui et n'étant pas entièrement influencé par les actes de Maïn.
Et côté "professionnel", ça bouge encore. Il y a des petites choses comme les interrogations de la fillette sur la méconnaissance des pâtisseries dans ce monde, mais il y a surtout les nouvelles avancées autour de la fabrication du papier végétal, entre la "rivalité avec les fabricants de parchemins en peau (l'occasion d'apprendre pouvoir des contrats magiques), ou des négociations rondement menées pour vendre la méthode de fabrication du papier végétal à Benno afin de faciliter sa production. L'occasion de se frotter encore un petit peu plus aux lois du marchandage, où mieux vaut toujours surveiller ses arrières.

L'écrivaine d'origine Miya Kazuki montre donc encore très bien qu'elle sait où elle va au fil de son récit n'occultant aucun aspect, et la dessinatrice Suzuka retranscrit l'ensemble avec toujours autant de soin. Ce premier arc de La Petite Faiseuse de Livres reste donc très bon, à l'heure où ils s'approche de sa fin puisque le 7e volume sera le dernier. Espérons que les éditions Ototo enchaîneront rapidement avec l'adaptation manga du 2e arc !
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction