Perfect World Vol.8 - Manga

Perfect World Vol.8 : Critiques

Perfect World

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 20 Février 2019

Chronique 2
  
Amoureux depuis toujours de Kawana, Koré-éda est un homme bon, attentif, sur qui on peut compter, et les parents de la jeune femme sont rassurés de la savoir avec une telle personne. Mais depuis le tremblement de terre, Kawana le ressent plus que jamais: sa place n'est pas là, et elle est bourrée de regrets. Si bien que, chamboulée par cette prise de conscience, elle finit par laisser soudainement Koré-éda en plan pour aller voir Ayukawa et essayer de lui dire ce qu'elle a sur le coeur. Mais le jeune homme a peut-être, lui aussi, bien des regrets qui le rongent et qu'il lui faut effacer pour repartir de l'avant sentimentalement et personnellement...

Suite on ne peut plus logique du volume précédent, le début de ce 8e tome n'étonne pas dans la renaissance d'une certaine relation amoureuse, mais c'est surtout la manière dont Rie Aruga l'aborde qui séduit beaucoup, car après avoir eu le temps de bien cerner l'état d'esprit de Kawana, c'est désormais surtout autour d'Ayukawa de faire part de ses obsessions et de ses désirs. Des regrets, il en a aussi, d'autant plus que le séisme a ravivé en sa mémoire le souvenir de son accident: s'il n'avait pas séché le basket, s'il n'avait pas fait telle ou telle chose, sans doute n'aurait-il pas eu cet accident qui l'a handicapé... Tous ces tourments, il les avait profondément enfouis en lui pour les oublier, mais un seul événement a suffi à les raviver. Et il a alors compris qu'il doit affronter ce qu'il a perdu plutôt de chercher à l'oublier, car c'est seulement comme ça que la vie pourra continuer de façon positive, et cela passe aussi par le plan sentimental.

La mangaka aborde donc avec beaucoup de force cet événement amoureux attendu, et elle décortique avec tout autant de force les réactions de l'entourage. Tout d'abord celle de Koré-éda, bien sûr: cet homme a toujours été bon, il ne souhaite que le meilleur pour celle qu'il aime, et il sait que ce n'est probablement pas auprès de lui qu'elle pourra être la plus heureuse. Loin d'être égoïste, Koré-éda reste un personnage extrêmement bénéfique, encore plus au vu de sa discussion en tête-à-tête avec Ayukawa. Toutefois, le cas le plus en vue dans ce tome est peut-être celui de Nagasawa, qui a conscience de ce qui l'attend, et qui, malgré sa propre frustration due à son profond amour pour Ayukawa qui l'a sauvée de la solitude, cherche avant tout à tester Kawana, en espérant forcément un peu au fond d'elle-même que notre héroïne ne sera pas à la hauteur. Nagasawa reste vraiment un personnage très humain elle aussi, avec ses qualités et défauts mais surtout avec beaucoup de sincérité dans ce qu'elle ressent, et Rie Aruga continue de bien l'approfondir à travers quelques pages de flashback. Certes, la mangaka y répète légèrement des choses qu'on avait parfois déjà comprises, mais les approfondissements apportés permettent de cerner encore mieux ce qu'Ayukawa représente pour Nagasawa, mais également tout ce que la jeune femme a pu fournir pour aider le jeune homme à avancer à nouveau dans la vie après son accident. Plusieurs portes semblent alors se fermer avec émotion et réussite dans la part sentimentale de la série, même si, au vu de la fin du tome, nos héros auront encore quelques épreuves difficiles à passer pour faire accepter leur relation, notamment auprès du père de Kawana...

Le mieux, bien sûr, est que la mangaka continuer toujours de très bien profiter de la part sentimentale de son récit pour aborder le handicap sous toutes les coutures, que celles-ci soient négatives ou positives, tristes ou largement plus porteuses d'espoir. Il y a ainsi les nouveaux moments difficiles d'Ayukawa concernant sa santé physique: aggravation de son escarre, risque de septicémie, hospitalisation, opération... Mais derrière, plein de belles choses sont évoquées: les souvenirs de tout ce que Nagasawa a fait pour faire garder un état d'esprit positif à ceux touchés par un handicap, le besoin de s'appliquer dans la rééducation non pas pour espérer redevenir comme avant mais bien pour se bâtir un avenir, la maison et le mariage du couple Keigo/Kaede...

Perfect World reste ainsi une excellente lecture, mariant toujours aussi joliment, avec émotion et crédibilité, la part sentimentale et les thématiques de société autour du handicap.
  
  
Chronique 1
  
Alors qu'elle avait rendez-vous avez Kore-Eda, Kawana se rend finalement chez Ayukawa pour lui faire part de ses regrets. Tous deux passent ainsi une soirée cruciale où chacun va admettre ses erreurs passées... Mais le choix qui en découle pourrait être aussi salvateur que douloureux pour certaines personnes...

Perfect World est un titre habilement écrit et bouleversant depuis ses débuts. Mais il y a bien un événement qu'on voyait venir, à savoir celui présenté dans ce début de huitième volume qui s'avère décisif dans la relation entre les deux protagonistes de la série. Pourtant, difficile de ne pas être ému par ce que Rie Aruga nous propose. Kawana et Ayukawa ont fait un petit chemin et ont gagné en maturité, une évolution qui leur permet de se parler à cœurs ouverts, désormais. En résulte toute une partie assez paradoxale dans les émotions véhiculées : le bonheur, celui du « monde parfait » auquel aspirent les deux personnages clefs l'un auprès de l'autre, se confronte à un parfum de trahison en ce qui concerne Kore-Eda. Une ambiguïté partagée par le lecteur qui, s'il se réjouit des retrouvailles, ne peut s'empêcher de ressentir un pincement au cœur pour Kore-Eda, un personnage sympathique depuis le départ et qui, même dans les pires moments, s'efforce à garder le sourire. C'est donc avec une humanité particulièrement crédible que la mangaka dépeint toute cette séquence. Car aussi amoureux soient Kawana et Ayukawa, leurs choix amènent la souffrance d'autres personnages, ce qui resurgira ponctuellement dans l'entièreté du volume.

Cet important passage conclut, un sent bien qu'un cap a été franchi dans Perfect World. Kawana et Ayukawa sont maintenant montrés sous un autre angle, plus mature tant les deux intéressés sont plus que jamais complémentaires, ce qui amène même la résolution de plusieurs arcs de personnages. Difficile de ne pas avoir l'impression que la fin de Perfect World se profile doucement mais sûrement tant toutes les pistes plantées depuis les premiers tomes sont menées à terme, petit à petit. Alors, ce volume de la maturité raconte énormément de chose sur les différents protagonistes de l'oeuvre. Chacun est amené à faire des choix sur ses propres sentiments, voire sur son avenir, et peu de pistes restent désormais à développer (ou conclure?), mais pas des moindres...

Car une fois encore, Rie Aruga parle du handicape de manière honnête, objective, tantôt optimiste et d'autres fois plus pessimiste. La lueur d'espoir est bien symbolisée par les différents couples du récit qui, malgré l'adversité, ont trouvé une sorte d'équilibre dans leur vie. C'est en particulier vers la moitié du volume que cet opus de Perfect World apaise, après bon nombre de passages difficiles et ce malgré toutes les difficultés que rencontre Ayukawa. Son équilibre avec Kawana est donc particulièrement important et porteur du message d'espoir que cherche à transmettre l'autrice.
Mais, en parallèle, difficile de ne pas avoir le poing qui se serre face à quelques réactions qui semblent traduire la vision de Rie Aruga, et d'un certain manque d'humanité chez quelques personnages. La conclusion du tome montre clairement que cet obstacle qui fait face aux personnages sera au cœur du prochain tome, et qu'une des dernières pistes encore actuelle de Perfect World pourrait être menée à terme. L'intrigue avant donc bel et bien et se marie habilement aux différents messages de la mangaka, toute en proposant une large palette d'émotion, rendant la lecture toujours aussi marquante. On attend alors le neuvième opus de pieds fermes, d'autant plus qu'il devrait s'avérer décisif pour l'avenir de la série.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs