Pavillon des hommes (le) Vol.8 - Actualité manga
Pavillon des hommes (le) Vol.8 - Manga

Pavillon des hommes (le) Vol.8 : Critiques

Ōoku

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 06 Septembre 2013

Le shôgun Yoshimune doit faire face à un cruel problème : alors que sa fille aînée Ieshige doit logiquement être son successeur au trône, celle-ci est atteinte d'une maladie handicapante. De plus Ieshige est loin de jouir d'une bonne réputation : en plus de son handicap, elle montre un comportement assez irrespectueux envers ses subalternes, auprès desquels elle enchaîne les caprices en tous genres. Yoshimune devrait-elle déshériter sa première fille et laisser la deuxième, Munetake, devenir son héritière ?
Après les dernières pages du tome 7 (paru il y a quasiment un an et demi) qui laissaient interrogateur quant à la fameuse Ieshige, l'heure est venue de découvrir plus en détail cette héritière et les problèmes qu'elle apporte. Pour cela, Fumi Yoshinaga nous propose de nous immerger aux côtés de Ieshige, via l'arrivée d'une nouvelle servante qui aura tout le loisir de découvrir elle-même les affres de sa nouvelle maîtresse. Le contraste entre Ieshige et sa soeur Munetake est fort, tant l'une apparaît ratée et mauvaise tandis que l'autre semble parfaite en tous points. Mais entre son comportement et les nombreuses médisances qui courent sur elle, Ieshige ne cacherait-elle pas surtout un profond mal-être ? A vrai dire, dans ce début de tome, si l'on sent les choses arriver de loin autour de Ieshige, on reste conquis par le ton adopté par la mangaka, très immersif, nous faisant profiter au plus près des personnages et de leurs médisances.

La suite nous plonge un peu plus loin dans le temps. Yoshimune a cédé sa place au nouveau shôgun, et c'est dans ce cadre que débarque au pavillon Zenjirô, trentenaire... et fin cuisinier, chose rare pour un homme, qui lui permet d'arriver au pavillon, où il pense enfin pouvoir exercer sans souci ses talents culinaires sous son nouveau nom de Yojirô. Mais tout n'est pas si simple : une fois sur place, il se rend compte des limites auxquelles il doit faire face pour exprimer son art, et doit aussi subir les brimades d'autres hommes qui ne voient pas d'un bon oeil son arrivée. Mais tout change le jour où il est chargé de s'occuper des repas du dénommé Okô, ancien concubin du shôgun, emprisonnée par celle-ci suite à un acte de rébellion.
En plus de son trait fin et élégant et de son habituel souci d'immersion, Fumi Yoshinaga dévoile ici une autre qualité : la peinture de plats qui font envie ! La mangaka s'applique à dessiner et décrire quelques mets qui ont l'air particulièrement savoureux, tandis que cette cuisine permet un rapprochement de plus en plus prononcé entre Yojirô et Okô, au point que tous deux finissent par se révéler leur secrets et leur passé. Ainsi est-on amené à découvrir l'époque où Okô était le préféré du shôgun, et tout ce que cela a impliqué de sacrifices contraints dans sa vie. Comme toujours, Fumi Yoshinaga dresse un portrait fin de personnes jalouses, meurtries, pas toujours maîtresses de leur propre vie.

Quant à la suite, elle se poursuit sous le même règne, un règne délicat où abondent les problèmes, car le shôgun préfère satisfaire ses désirs et éviter la gestion du pays, où sévissent des problèmes qu'elle estime impossibles à résoudre. La famine guette. Les paysans, qui n'ont plus rien et auxquels on continue de prélever des impôts, se rebellent... Dans cette situation, il y a pourtant une femme qui montre une clairvoyance prometteuse : la conseillère d'Etat Okitsugu, qui semble promise à un brillant avenir. Et pendant ce temps, le temps passe encore, lentement, et a raison petit à petit des vieilles générations. C'est au tour de Yoshimune de voir s'éteindre sa plus loyale compagne, après que celle-ci lui a enfin révélé toute la vérité sur le poids qu'elle a porté sur ses épaules pendant des décennies...

Les années continuent de passer à la cour impériale et au pavillon des hommes, qui révèlent encore leur lot de rencontres, d'ascension politique, de problèmes de grande envergure et de jalousies toutes personnelles. Fumi Yoshinaga met peu à peu en place une nouvelle génération tandis que l'ancienne s'éteint doucement, en laissant derrière elle quelques problèmes de plus en plus vivaces. Ainsi le devoir non accompli de Yoshimune envers le regard étranger et l'intérêt des savants pour les autres pays (notamment la Hollande et sa médecine) enclenchent-ils dans la dernière partie du tome une nouvelle piste qui promet d'être intéressante.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs