Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 19 Mai 2023
Les déboires autour de l'écriture de l'adaptation théâtrale de Tokyo Blade sont maintenant clos, et la première de la pièce a lieu. L'heure n'est plus aux auteurs de s'exprimer, mais bien aux comédiens. Sur les planches, Akane est déterminée à régler sa rivalité avec Kana qui, elle, se contente d'être présente, sans en attendre plus. De son côté, Aqua est tiraillé par la part d'ombre qui le ronge : tout plaisir de la comédie lui est interdit, car seule la vengeance d'Ai lui importe...
Après un sixième opus qui revenait sur l'équilibre du travail d'adaptation (théâtrale dans le cas présent), l'arc actuel revient sur le cœur de ses personnages, à savoir les comédiens, qui ont tous enjeux personnels à régler à travers leurs prestations.
Depuis le départ, l'écriture de ces protagonistes constitue l'un des points forts d'Oshi no Ko. Loin de présenter des vedettes superficielles, Aka Akasaka déployait petit à petit les nuances qui caractérise chaque graine d'idole, et l'opus précédent savait déjà s'intéresser habilement à Melt et Akane, puis dans une moindre mesure à Aqua, meurtri par une soif de vengeance représentée par un vrai double obscur. Métaphore simple et habile, exploitée davantage dans cette suite, au même titre que Kana Arima, figure présente depuis le premier opus de la série. De nouveau, le travail d'écriture d'Akasaka fait des merveilles, quand la mise en dessin de Mengo Yokoyari honore ce travail d'auteur. La représentation de Tokyo Blade continue d'être un lieu de duel, où chacun se confronte à ses rivaux, et à soi-même, dans des introspections aussi passionnantes que juste, jouant sur les tourments des personnages comme sur les réalités qui entourent le milieu du show-business. Akasaka n'oublie jamais d'aborder cet univers avec un ton très piqué, et continue d'étoffer ces personnages auxquels on est plus attachés que jamais.
Et comme d'habitude dans la structure d'Oshi no Ko, un arc se termine pour laisser place au suivant. Aussi, ce qui nous attend est une transition riche en surprise, et qui semble marquer un tournant dans l'évolution d'Aqua, plus tiraillé que jamais. Les révélations semblent un poil trop simples pour qu'il n'y ait pas d'éventuels rebondissements à l'avenir, mais elles permettent une nouvelle phase de développement dans la dualité interne du personnage principal. C'est aussi étonnant qu'astucieux, et on se régale encore une fois de l'histoire touchante qui nous est contée.
Et si Aqua est indéniablement l'argument phare du tome pour ce traitement, l'intrigue semble ensuite se recentrer sur les B-Komachi, afin de poursuivre le déroulement de la jeune carrière du trio tout en revenant sur certains aspects de cet environnement entre divertissement et monde des affaires, et sans oublier un autre élément du récit qu'on aurait trop tendance à oublier : Ruby. Très effacée jusque là, la sœur d'Aqua prend enfin de l'ampleur dans son développement, grâce auquel Akasaka joue de nouvelles cartes bien pensées. On ne saurait trop le répéter : Le développement de l'histoire d'Oshi no Ko, et celles de ses personnages, sont aux petits oignons, permettant à notre intérêt pour la série de s'accroître encore à chaque tome. Avis aux personnes qui suivent l'intrigue par son adaptation animée : le meilleur reste à venir.