Oshi no Ko Vol.14 : Critiques

Le tournage du film de l’histoire d’Ai bat son plein. Pourtant, la vie de la défunte idole est pleine de zones d’ombres, et la question de ses véritables sentiments se pose. Mais c’est sans compter les introspections d’Aqua ainsi que les mises en situation de Ruby et Kana qui vont être amenés à comprendre les sentiments ressentis par Ai et par son entourage proche…

Plus qu’un arc de climax de l’histoire, l’actuelle intrigue sur le film de la vie d’Ai devient un cadre de révélations autour de l’idole. Développer un banal flashback aurait été à la fois simple et peu pertinent dans l’optique de faire réaliser à l’ensemble des personnages la vie de la star des B-Komachi initiale. Aussi, Aka Akasaka opte pour un parti pris totalement méta, peut-être un poil imparfait puisqu’il résulte de la subjectivité des protagonistes en grande partie, mais qui amène un déroulé original et d’une belle richesse.

Dans les grandes lignes, tout est affaire du tournage du fameux long métrage en se basant sur des témoignages. Les introspections du trio central, Aqua, Ruby et Kana sont alors au centre de la narration aussi bien pour leur apporter de la consistance que pour développer feu Ai qui demeure un personnage nimbé de mystères, si ce n’est sa difficulté à aimer. Mais qu’en est-il vraiment ? Et, surtout, comment une telle personnalité a-t-elle pu être forgée ? C’est par les rôles du trio vedette, dans un cadre profondément sensible et dramatique, que la vérité se démêle, débouchant sur un opus passionnant par ses développements, mais aussi touchant par les finalités qu’il apporte. Une manière de faire brillante de la part d’Aka Akasaka, donc, et dotée d’une finesse indéniable en termes d’écriture. On sait du maître qu’il est un auteur de talent, et il nous le prouve de nouveau tandis que Mengo Yokoyari n’a jamais aucun mal à mettre en image cette intrigue forte et à soulever ses pointes émotionnelles par sa narration.

Puis, vient un ultime aspect brillant du scénario de cet opus. Depuis son point de départ, Oshi no Ko est un manga qui n’a eu de cesse de pointer du doigt les dérives du monde du show-business. Avec le focus sur la vie d’Ai (mais pas que), cet aspect reprend de sa superbe, dans un ton viscérale et qui donne encore plus de sens aux personnages et à l’intrigue dans sa globalité. Plus que jamais, l’entertainment japonais nous est montré comme un univers capable de briser de vies, voire pire : des jeunesses. Bien des zones d’ombre demeurent encore, mais cette éclaircie donnée à l’histoire est particulièrement appréciable, d’autant plus qu’elle fait sens avec les intentions initiales des auteurs sur leur manga que l’on pourrait juger d’engagé.

Avec un opus aussi fort et dense, on regrette que Oshi no Ko s’achève prochainement. Il ne nous reste plus que deux volumes à lire avant le fin mot de l’histoire, deux tomes qu’on attend avec hâte !