Orient - Samurai Quest Vol.8 - Actualité manga
Orient - Samurai Quest Vol.8 - Manga

Orient - Samurai Quest Vol.8 : Critiques

Orient

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 07 Juin 2021

Risée de son escouade dans le plan de reconquête de l'île d'Awaji face au redoutable kishi Yamata no Orochi, Musashi a entrepris de s'améliorer, en commençant par apprendre à relier son tôki à celui des autres sous la houlette d'Amako. Mais l'entraînement semble prendre une tour funeste quand intervient Michiru: l'attachante jeune fille, dont on a pu apprendre qu'elle est l'une des "filles" de Yatarô Inuda, voit bien malgré elle son tôki entrer en résonance avec celui de notre héros, en révélant dès lors la présence en lui de la Déesse obsidienne ! Un événement que peu de monde semble comprendre... hormis Tatsuomi Uesugi, le leader du plan de reconquête, et les membres de la confrérie de l'obsidienne. Autant dire que les enjeux grandissent d'un coup: alors qu'Uesugi s'intéresse plus que jamais à Musashi dont il sent bien qu'il n'est pas banal, les Chiens Noirs de la confrérie passent à l'attaque, et Yatarô lâche sur place ses monstrueuses "filles"...

Qu'on se le dise, on a donc un 8e opus pas mal orienté action, qui plus est de l'action sortant pas mal du cadre de la simple lutte contre Yamata no Orochi, et s'avérant bien orchestrée par Shinobu Ohtaka dans ses vues qui en imposent assez et dans la puissance et le gigantisme de certaines ennemis. Mais de l'action loin d'être gratuite puisque, une nouvelle fois, elle occasionne toujours des enrichissements différents. Des petites informations comme le fait qu'éliminer un kishin aussi gros que Yamata no Orochi affaiblira d'un quart le kishin noir. Des entrées en scène de nouveaux personnages comme la shibarite stratège Kuroko Usami ou, côté ennemi, certains membres de la confrérie de l'obsidienne. Et puis, surtout, le déploiement de la véritable puissance du charismatique général qu'est Uesugi Tatsuomi, un homme qui en impose alors plus que jamais via l'exploitation de son sabre kitetsu jaune... ce qui ne fait que rendre la deuxième petite moitié du volume plus forte encore.

Car si la première grosse moitié du tome est déjà prenant et assez surprenante par certains aspects, c'est bien cette suite qui happe le plus, dès lors qu'a lieu un drame qu'on n'aurait pas forcément imaginé à ce stade-là, drame accentuant encore certains enjeux. La lutte contre Yamata no Orochi aurait pu être bien linéaire, mais il n'en est rien du tout pour l'instant, et à ce stade il n'est même plus sûr qu'elle soit possible, tant le récit menace de prendre un virage chaotique pour le camp de bushi et de leurs civils... Et Musashi dans tout ça ? Et bien, le voici face à un enjeu de poids, enjeu impliquant non seulement l'intérêt qu'on lui voue bien malgré lui car il porte la déesse obsidienne en lui, mais aussi le lien qu'il a construit avec Michiru.

Car tout au long du volume, Michiru est assurément l'autre personnage phare du tome. Dès le début, elle confirme l'attachement que l'on peut avoir pour elle, qui se retrouve tiraillée entre son besoin d'empêcher que les bushi n'obtiennent des informations sur son père, et son désir profond de protéger Musashi, elle qui éprouve pour lui des sentiments sur lesquels elle ne sait pas encore poser un nom. Mais face à son désir sans doute trop naïf de préserver les deux être en qui elle tient, la vérité qui se dessine risque d'être bien cruelle... Alors, avec force et émotion, et tout en révélant plus précisément les origines assez ignobles des "enfants" de Yatarô, Ohtaka aborde le cas d'une "fille ratée" et d'un "père" qui n'a aucun amour pour elle, en soulevant quelques questions plus générales sur les rapports parent-enfant (pourquoi un enfant qui décevrait les attentes de ses parents ne mériterait-il pas de vivre ?), et en nous laissant sur des dernières pages qui sont un supplice.

Ajoutons à ça les autres pistes qu'Ohtaka n'oublie aucunement d'entretenir (l'utilité de la déesse obsidienne, le possible passé de Jisai...), et on obtient un volume rondement menée, intense et qui parvient même à prendre au dépourvu. Si Orient - Samurai Quest était globalement sur une pente ascendante depuis ses débuts, la nouvelle série de Shinobu Ohtaka semble enfin franchir un vrai cap avec ce volume... le mieux étant que tout nous annonce un prochain tome encore plus dingue.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.25 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs