Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 23 Janvier 2025
Dans l'espoir de retrouver Ryô qui serait encore vivante, Sakata est arrivé chez le "renard" Kanta Fushi, l'inquiétant homme pervers qui a élevé sa fille pendant toutes ces années. Mais il est déjà trop tard: la jeune fille a été kidnappée, a priori par des hommes du groupe Masakado. Pour enfin retrouver son enfant, Sakata n'a alors pas d'autre choix que de s'allier à Fushi et de compter sur son imposante chienne Urara pour remonter jusqu'à Ryô avec son flair. Et il va de soi que, une fois la piste remontée et les ravisseurs rattrapés, les choses ne vont pas du tout se passer dans la tendresse...
Ce quatrième volume est alors essentiellement marqué par un nouveau massacre, présenté d'emblée comme le plus violent et le plus meurtrier de tous, au point qu'il restera dans les esprits sous le nom de "massacre de l'heure des démons". Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Masamichi s'en donne à coeur joie côté violence, quitte à beaucoup faire aussi dans l'exagération (il faut voir à quel point la chienne Urara est une warrior, ou la façon dont Sakata tronçonne une voiture), avec également quelques envolées métaphoriques à base de visions démoniaques hallucinées.
Dans les faits, ça nous donne une séquence peut-être un peu trop longue pour ce qu'elle a à raconter (quasiment tout un tome sur ce massacre, et ce n'est pas encore fini), souvent bordélique dans la mise en scène, et un brin trop gratuite dans certains dialogues de gros beauf. Mais à côté de ça, la narration aux allures de reportage fait souvent très bien son office en donnant une saveur particulière au récit, et il y a plein de petits développements assez intéressants, comme le lien de Fushi avec Ryô en qui il s'est vraiment attaché, la question de la confiance ou non que Sakata peut accorder à cet homme aux nombreux travers, le cas du policier Kôtarô Shinozuka qui est désormais élevé au rang de héros, les quelques informations sur la voie malheureuse prise par les gars de la compagnie de construction, ou encore ce que l'on apprend sur Ryô qui, en plus de ne pas se laisser faire, n'a pas été gardée vivante pour rien.
Violent et sale, ce volume très orienté action fait correctement son office. Malgré les limites évoquées, l'auteur entretient très bien son ambiance et fait assez efficacement monter les attentes, surtout au vu de la toute dernière page.