Oneira - L'enfant cauchemar Vol.4 : Critiques

Les deux champs de bataille convergent en un seul point quand Salomon retrouve Chevreul. Et plus que sa redoutable puissance, ce sont les mots que l'ennemi manie à merveille, de telle sorte à plonger Arane et Venus dans les abimes du désespoir. Le combat devient alors chaotique...

Ce quatrième tome marque un cap important dans Oneira puisqu'il s'agit de la conclusion du premier arc, un prologue qui n'était pas prévu à l'origine, mais qui constitue finalement la fondation de l'œuvre. Et du point de vue du lecteur, il peut paraître étonnant que ce départ ait été envisagé après coup, tant celui-ci est important pour les origines des trois personnages principaux. Car au terme de cette lecture, c'est aussi le personnage d'Arane qui aura dévoilé une part de son passé.

Étant donné l'intense conclusion du volet précédent, il y avait de quoi être impatient de retrouver ce champ de bataille pour en découvrir l'issue. La noirceur du ton, particulièrement forte depuis les révélations sur la conception de Venus, venait aussi créer la crainte d'une issue dramatique pour ce premier cap. La fin du premier arc était donc attendue, à juste titre, et celle-ci ne nous laisse guère le temps de souffler !

Car sur sa quasi-entièreté, l'ouvrage développe et achève la bataille spectaculaire face à Chevreul, au sommet de sa puissance grâce à son union avec Salomon. L'ennemi présenté dans le deuxième volume apparaît comme une vraie menace capable de faire faillir le "Croque Mitaine" et sa fille adoptive, justifiant les élans dramatiques de cette suite et plusieurs rebondissements importants dans leurs enjeux. Plus que jamais, l'intrigue conçue par Cab met l'accent sur des personnages qui peuvent faiblir, nuançant alors l'aura d'une Arane presque parfaite présentée dans le premier opus. Et, de nouveau, le style de Federica Di Meo joue beaucoup dans cette ambiance chaotique, ses compositions et ses jeux de noir de prêtant très bien au désespoir qui imprègne le champ de bataille.

Mais face à tous ces éléments sombres et pessimistes, c'est bien l'Amour qui occupe une place importante dans l'ouvrage, justifiant quelques retournements de situation qui pourront paraître "faciles" à première vue. Néanmoins, ces ficelles n'empêchent jamais la densité du scénario, bien au contraire, tant la relation entre Arane et Venus s'en retrouve approfondie. Dans ces circonstances, le pouvoir de l'amour est un choix de narration tout à fait pertinent. Un amour qui, dans quelques révélations surprenantes, se trouve parfois contrebalancé par toute la complexité humaine. Alors, le personnage d'Arane dévoile l'un de ses secrets, contribuant à faire d'elle un personnage "gris" fascinant, tout en sachant que d'autres mystères devront être élucidés. Quid du drame de Bar Tolmay ? Ce sera à la suite de nous donner la réponse, particulièrement attendue tant le sujet nous tient en haleine depuis le début.

Alors, on ne respire pas et on savoure un tumulte chaotique et désespéré dans ce quatrième ouvrage qui achève le premier arc d'Oneira, celui de l'Enfant cauchemar. Un titre qui prend désormais tout son sens, pour une première partie d'intrigue qui se sera révélée très complète. Désormais, on attend avec hâte la suite des hostilités, notamment les prémices de la suite de l'aventure dont on ne sait rien. En tout cas, l'envie de retrouver Arane, Venus et Bastione est là !