Oneira - L'enfant cauchemar Vol.1 - Actualité manga
Oneira - L'enfant cauchemar Vol.1 - Manga

Oneira - L'enfant cauchemar Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 13 Février 2023

Parmi les créations originales françaises (ou européennes) de ces derniers mois, il y en a une qui s'est distinguée du reste de la production : Oneira. Né de l'imaginaire de Cab, scénariste de l'avorté D'Encre et de Feu qui a fait cogiter son esprit entre ces deux œuvres, le manga est dessiné par Federica Di Meo, artiste italienne loin d'être novice en matière de bande dessinée d'inspiration japonaise, puisqu'elle dessina dans un premier temps Somnia, avant de s'attaquer à une adaptation des déjantés Lapins Crétins. Avec ce binôme franco-italien, la dark-fantasy s'invite dans le label des créations originales de la maison Kana, le titre ayant acquis son public, au point d'être promis à un bel avenir.

Dans un monde de fantasy aux élans gothiques, des monstres issus des cauchemars des individus prennent vie, au point de semer la terreur là où ils s'illustrent. Dans ce contexte, les Épéires se sont imposés comme le bras armé de l'Église, face à ces entités aux apparences et pouvoirs multiples. Arane Heos est l'une de ces combattantes, redoutée au point d'être surnommée la « Croque-mitaine ». Aux côtés de son Page, Bastione, Arane accomplit ses missions tout en veillant à la sécurité de sa propre fille, autour de laquelle flotte un épais mystère...

Ce qui impressionne d'entrée de jeu, dans Oneira, c'est indéniablement sa superbe couverture, dont les effets métallisés font ressortir la patte de Federica Di Meo. Un constat réitéré dès les premières pages, violentes à souhait, tant le style de l'artiste semble embrasser à merveille l'univers sombre imaginé par Cab, et ses entités monstrueuses issues des cauchemars des individus. Difficile de croire que la dessinatrice s'essaie pour la première fois à la dark-fantasy tant le résultat s'avère vite convaincant, et qu'une alchimie forte semble s'être crée très rapidement entre les auteurs. Une alchimie sur les plans esthétiques et visuels, qui nous régalent sur ce premier opus, mais qu'en est-il de l'intrigue ?

Si les premières pages ne laissent pas vraiment voir ce que sera Oneira, elles forment néanmoins une introduction alléchante, le style étant une invitation à découvrir l'univers sombre de la série, qui se décortique ensuite entre séquences flashback et aventures dans l'époque présente. En jonglant sur deux temporalités, les artistes esquissent une découverte de plus en plus fluide de l'univers et d'une intrigue aux quelques secrets, qui centrent entre autres Arane et sa fille, Venus. Véritable amorce, ce premier volume ne nous fait point languir et amène dès sa fin une première grande révélation porteuse d'enjeu, et qui suffit à attirer notre curiosité quant à la suite du récit.

Entre temps, les périphéries liées au passé d'Arane et de Bastione servent à rendre crédibles un univers et des menaces, avec un découpage simple en « missions » mais idéal pour donner du corps à cet ensemble. Ainsi, sur un tome de démarrage, les promesses sont plantées, tant visuelles que scénaristiques, tandis que les péripéties proposées tiennent sans mal en haleine. L'univers est un atout, le style de Federica Di Meo un autre argument, et l'ensemble se lie par une trame satisfaisante pour un premier tome. Là où, dans des mangas de création occidentale, la narration peut vite mener à la confusion d'une entrée de jeu, le piège est évité par le début d'Oneira. On comprend alors pourquoi le premier tome a su séduire son public, en dehors de la puissante communication faite par les éditions Kana.

L'éditeur honore ce pari avec une belle copie via la fabrication du livre. On retrouve le traditionnel papier fin de la maison, mais surtout (et on le répète) une couverture aux superbes effets métallisés, qui donnent du relief à l'ouvrage. Enfin, saluons les quelques bonus proposés par Cab et Federica Di Meo, via les quelques fiches qui viennent approfondir l'univers et cristalliser sa densité.

Réussite, donc pour ce premier opus d'Oneira, aussi saisissant visuellement que prometteur par ce qu'il présente. Un tome de démarrage savoureux et qui donne largement l'envie d'en découvrir plus. À l'heure où les créations originales d'auteurs occidentaux peinent encore à s'imposer, on souhaite tout le meilleur à Oneira et à ses mangaka !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs