Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 23 Juillet 2025
Pris dans un guet-apens, Shûya fait face à Ikki, l’un des frères Kakuta et l’un des capitaines de Kyôranki. Le combat fait rage entre ces deux anciens camarades issus de générations différentes de Kilihito. Et tandis que les coups s’échangent, leur passé leur revient en tête, y compris à Masaru qui a trahi son sauveur d’autrefois. Par ce combat à l’issue dangereuse, Kyôranki compte bien faire la lumière sur la mort de Rukia…
L’annonce de la mort de Shûya sonnait comme un choc, et les auteurs ont choisi de nous livrer cette information avant de revenir sur les événements ayant mené au drame. On peut légitimement se questionner sur la volonté derrière ce choix puisque, si le sort de Shûya est acté, les enjeux des combats de l’opus semblent inexistants. Pourtant, le tandem parvient à insuffler une vraie intensité à l’affrontement qui oppose l’ancien capitaine de la division des gardes du corps de Kilihito à son adversaire, ce par la hargne qu’insuffle Makoto Mizuta à ses planches, mais aussi grâce à un bon dosage de rebondissements. À terme, on finit par se demander si le décès de Shûya n’est pas un piège scénaristique en vue d’un retournement de situation futur. Car Tatsuya Iguchi (l’auteur) aime nous mener par le bout du nez tout en dessinant un conflit dense entre gangs, et une survie miracle de Shûya apporterait son lot de surprise en plus de justifier le choix de la narration. En ce sens, rester sur la mort du personnage serait un rebondissement en soi.
Aussi forte que l’action, c’est bien la place que laissent les auteurs aux développements plus intimistes qui vient ponctuer l’ouvrage d’une certaine mélancolie, voire d’une humanité. Si les développements du tome précédent ont apporté beaucoup d’éléments à la guerre passée et à la chute de la sixième génération de Kilihito, le présent opus insiste sur les liens entre Shûya et Ikki, aborde les rapports qui soudaient le clan autrefois, et nous offre un développement touchant des frères Kakuta. L’effet est d’autant plus fort qu’on se rappelle de l’introduction des deux personnages qui, par leurs physiques singuliers, nous apparaissaient d’abord grotesques. Aujourd’hui, ils font partie des personnages touchants et attachants de l’œuvre.
En somme, OUT reste aussi nerveux et addictif qu’à l’accoutumée. Le combat proposé est particulièrement réussi en termes de mise en scène tandis que le monde apporte beaucoup aux présents enjeux. Encore une fois, difficile de ne pas avoir envie de se ruer sur la suite tant la guerre opposant Kilihito à Kyôranki a pris une savoureuse profondeur et que la gravité des événements pousse illico vers le prochain tome.