Nos c(h)oeurs évanescents Vol.7 - Actualité manga
Nos c(h)oeurs évanescents Vol.7 - Manga

Nos c(h)oeurs évanescents Vol.7 : Critiques

Shonen Note

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 21 Juillet 2022

Chronique 2 :


Sous l'égide de leur professeur référent M. Ota dont la passion pour la musique a fini par renaître à force de fréquenter ces jeunes élèves volontaires, la chorale du collège Kawami Higashi s'est entraînée sans relâche en vue de remporter le premier prix du concours national des chorales de la NHK. Enjeu majeur du récit depuis bien des chapitres, cet événement au sommet, retransmis à la télévision et pouvant donc être suivi par les proches des élèves, est enfin arrivé... en sonnant dès la première seconde comme un échec. Il a effectivement suffi d'un petit faux départ pour que toutes les chances de victoire soient anéanties. Et ce faux départ est l'oeuvre de l'élève qui est peut-être la plus fière et la plus sérieuse, celle à qui il n'y avait jamais eu quoi que ce soit à reprocher tant elle suscitait et suscite encore l'admiration: Midori Machiya.


Evénement annoncé comme un point crucial du récit depuis bien longtemps, le concours national des chorales de la NHK aurait pu être un classique point d'orgue en forme de victoire totale pour nos jeunes personnages principaux, mais Yuhki Kamatani est plus malin que cela et, dès la toute dernière page du 6e volume, nous avait fait sentir que les pronostics seraient déjoués: non seulement la victoire totale n'est pas au rendez-vous, la chorale du collège Kawami Higashi se contentant du prix du jury. Mais en plus, ce concours qui ressemblait à une finalité est finalement très vite passé en revue pour devenir avant tout une nouvelle étape permettant de développer de plus belle les personnages, leurs relations, leurs tourments, et c'est bien là ce qui compte toujours le plus pour Kamatani.


Le concours est effectivement riche en conséquences, et les premières d'entre elles concernent forcément notre chère Machiya. D'un côté, certain(e)s camarade, déçu(e), tendent à rejeter la faute sur elle. De l'autre côté, d'autres jeunes, montre surtout leur fierté devant tout le chemin parcouru et veulent surtout rassurer et consoler Machiya. Mais la jeune fille, de son côté, ressent forcément la chose d'une façon à part, si bien que, derrière son sentiment de culpabilité, elle finit surtout par prendre une décision radicale.


Mais si Machiya est au coeur de ce volume jusque dans les dernières pages particulièrement touchantes où ses liens avec Yutaka, Mito et les autres ressortent avec force et complexité, Nos c(h)oeurs évanescents reste avant tout un puissant récit choral, et il va donc de soi que bien d'autres personnages ont à nouveau droit à leurs développements, ces derniers étant souvent entremêlés avec intelligence au parcours de la vice-présidente de la chorale. Ainsi retiendra-t-on notamment l'évolution de Mito qui, entre son admiration pour Machiya et ses échanges surprenants avec Minoru, tâche de s'affirmer petit à petit en prenant des décisions fortes pour simplement se sentir soi-même. Quant au grand frère de Yutaka lui-même, il reste tout aussi intéressant de par son désir d'être insaisissable pour ne pas se retrouvé enfermé dans les étiquettes toutes faites que la société et l'entourage tend bien trop souvent à coller. Enfin, Yutaka en personne n'est pas oublié: après avoir vu Vladimir muer inévitablement, et face aux décisions de Machiya, le jeune garçon prend des décisions pleines de sens, tout en sachant que le temps fera forcément son office et que lui non plus, bientôt, ne pourra pas échapper aux changement de sa voix dus à la puberté...


Toujours servi par la patte visuelle radieuse de Kamatani et par ses multiples métaphores visuelles de toute beauté ainsi que découpages sortant des sentiers battus, le récit reste d'une grande pertinence, bourré d'attention envers ses personnages qui véhiculent beaucoup de choses, si bien que l'on attendra impatiemment le final dans le huitième volume. En attendant, ce tome se voit un peu écourte dans son histoire principale, en laissant place, après un peu plus de 150 pages, à "Octave", une histoire courte de 144 pages. Rien de bouche-trou ici, ce récit initialement publié au Japon en mars 2010 étant en quelque sorte le "brouillon" de Nos c(h)oeurs évanescents, série lancée seulement quelques mois plus tard en novembre 2010. Si Kamatani reste plus sage sur le plan visuel, le fait est qu'il y avait déjà une grande beauté graphique et un rythme maîtrisé. Et alors que nos c(h)oeurs évanescents a bien avancé dans son histoire et trouvera sa conclusion dans son prochain tome, proposer maintenant ce "bonus" apparaît très sensé.



Chronique 1 :


Un faux départ de Midori... Il n'en faut pas plus pour ébranler la prestation de la chorale du collège Kawami Higashi lors du très attendu concours national des chorales de la NHK. Malré leur préparation et l'effort collectif, le petit groupe ne récolte qu'un trophée de mention honorable. La déception est grande, tout autant que la fierté des uns et des autres quant au chemin parcouru. Mais tandis que certains mettent sur le dos de la jeune fille cet échec, Midori fait un choix décisif. De son côté, pris entre de multiples émotions, Natsumi s'interroge sur le frère de Yutaka, Minoru. Quand au jeune soprano, il prend conscience que comme pour Vladimir, le temps lui est compté...


On attendait de pieds fermes la finale du concours national des chorales de la NHK, véritable enjeu auquel se prépare nos personnages depuis un moment déjà. Mais il suffit d'une bourde involontaire de Midori, personnage fier et confiant s'il en est, pour bousculer tout l'édifice bâti par Yuhki Kamatani depuis le premier chapitre. Alors, la compétition ne fait plus office de point scénaristique à développer puisque celle-ci est retracée en quelques pages à peine. Comme l'auteur l'a toujours fait depuis le départ, l'attention est donnée aux personnages, et leur évolution suite à cette immense déception, que ce soit chez Midori ou ses camarades.


Centré sur les échanges et les développements, ce septième tome aborde bon nombre de questionnements et de thématiques propres à ces jeunes gens tiraillés par des dilemmes variant d'une figure à l'autre. Si l'idée du sursaut après un échec concerne tout le collectif, aboutissant de nouveau à de très jolis moments et des échanges forts, quatre personnages particuliers se dégagent de cet ensemble pour profiter de coups de projecteurs plus personnels. Au centre de tout, il y a évidemment Midori dont l'erreur mènera à des choix radicaux. Le mangaka plante ici un personnage fort, par ses remords comme par ses choix, dont le traitement ira crescendo jusqu'à quelques pages finales véritablement poignante, attestant le lien solide établi entre les membres de cette chorale qui veulent avancer ensemble. Et la subtilité d'écriture, c'est connecter les questionnements de Yutaka, pourtant bien différents, au sort de Midori. Du côté du soprano, ce dernier a conscience qu'à l'instar de Vladimir, sa voix changera et qu'il doit croquer le moment à cet instant précis. L'image du passage à l'âge adulte entre ici en contact avec le caractère musical de la série, le héros devant se préparer à l'évolution de sa voix, tout en cherchant à profiter de ces « derniers instants » avec celle qui fut importante dans son évolution au sein de la chorale.


Vecteur de tout en ce qui concerne cet opus, Midori permet de nouveau à Mito d'être mis à l'honneur. Mais l'aboutissement de son écriture vient ici d'une autre figure, assez mystérieuse au final, celle de Minoru, grand frère de Yutaka qu'on attendait de découvrir davantage. C'est désormais chose faite, Yuhki Kamatani abordant de nouveau l'idée de l'individualité, celle d'exister librement sans chercher à se fondre dans la masse. Il n'y avait pas meilleur personnage que Mito pour aborder ce sujet, rendant une partie de l'opus très solennelle tout en développant un Minoru complexe et captivant par sa facette d'être insaisissable et qu'on ne sait percevoir totalement.


Sous ses airs de récit de défaite, le septième volume de Nos C(h)oeurs évanescents se montre d'une grande générosité, enchainant les portraits de personnages tout en les connectant au sort de Midori. Un tome charnière en attendant la prochain qui signifiera la fin de la série.


A noter que l'opus s'achève par une histoire courte, qui n'est ni plus ni moins que le one shot ayant servi de matériau de base à l'œuvre présente. Outre la curiosité de voir le prototype, l'histoire est touchante et très bien équilibré en terme de rythme bien que plus sage dans sa narration imagée. On appréciera le sens de proposer cet épisode maintenant, tant certains sujets de l'histoire courte résonne avec les événements de ce tome sept.

 


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16.25 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction