Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 14 Décembre 2022
Après leur combat sanglant, Shôto et Norachiyo, évanouis, ont été amenés en lieu sûr par l'étrange bonze. Rejoins par Shishiwaka, les deux adversaires doivent mettre leur rancœur de côté pour s'apprêter à faire face aux bannis appelés par Rikan Amemura, de redoutables adversaires. Et comme si ça ne suffisait pas, voilà qu'Abyhei Shiriya, véritable traqueur de criminels, s'apprête lui aussi à retrouver la trace de Norachiyo.
Le deuxième volume de Nekogahara fut exaltant pour la narration proposée par Hiroyuki Takei. Un vrai terrain d'expérimentation pour le mangaka, qui mettait toujours en place les clés de sa série. Alors, bien que celle-ci voit sa fin arriver rapidement, elle nous offre un troisième opus qui concrétise, peu à peu, la phase d'amorce de l’œuvre.
Tous les éléments sont donc réunis pour faire décoller l'histoire. Norachiyo, Shôto et Shishiwaka, trois figures qui se confrontent depuis le début, forment un groupe voué à défaire les grands ennemis présentés à l'opus précédent. Le manga félin de Takei confirme donc sa structure et passe aux choses sérieuses, notamment en dressant plus frontalement face aux héros la menace constituée par les fameux bannis, des combattants qui donneront forcément du mal au trio, sans compter l'énigmatique Abyhei dont l'importance se précise au fil des pages.
Et dans tout ça, Nekogahara n'oublie pas de conter son scénario, ou plutôt celui des personnages et de la quête qu'ils ont à accomplir. C'est en ce sens qu'après Shôto, c'est au tour de Shishiwaka d'être développé, le tout par une backstory audacieuse qui puise dans l'Histoire du Japon d'autrefois, le tout pour nourrir des idées qui ont toujours été chères au mangaka. La série, dans ses péripéties, ne fait jamais de remplissage, et développe ce qu'il faut quand il faut, par des combats toujours aussi nerveux et violents, dépeints par la patte délicieuse du maître.
Pourtant, la plus grande énigme reste Norachiyo lui-même. Félin vagabond, comment en est-il arrivé là, prenant désormais l'allure d'un chatmouraï désabusé et nihiliste ? Il semblerait qu'un début d'explication est en phase de nous être narré, de nouvelles clés que nous délivre Takei et qui donnera indéniablement envie de lire la suite. Car il ne reste que deux tomes avant la fin de Nekogahara, ce qui paraît relativement peu. Gageons alors pour que l'auteur ait pu aller au bout de ses idées en si peu de temps.