Fleurs du passé (les) - Natsuyuki Rendez-vous Vol.2 : Critiques

Natsuyuki rendez-vous

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 20 Février 2025

Pour le cœur de Rokka, Hazuki ne s’attendait certainement pas à être en rivalité avec Atsushi, le défunt mari de sa patronne, piégé dans le monde des vivants sous forme spectrale à cause de ses regrets. Justement, c’est parce qu’il ne parvient pas à abandonner son épouse qu’il ne parvient pas à gagner les cieux, même si Rokka ne le voit pas. Alors, le fantôme en vient à demander à Hazuki de lui prêter son corps afin d’entrer en contact avec sa femme une nouvelle fois. D’abord réticent, l’employé à mi-temps de la fleuriste pourrait changer d’avis en voyant que ses efforts n’y changeront rien à la peine de celle qu’il aime…

Aussi déstabilisante par sa dimension surnaturelle que profondément touchante par sa manière d’aborder le deuil et le regret en confrontation avec l’amour, l’amorce des « Fleurs du passé » de Haruka Kawachi a su nous piquer au vif. Et avec une telle situation par laquelle s’entremêlent tant d’émotions, il était difficile de ne pas attendre avec hâte la suite. Publier en simultanée les deux premiers volumes de cette réédition est donc un excellent choix de la part des éditions naBan, d’autant plus que ce deuxième opus réussit à concrétiser les belles bases de la série tout en restant sur une direction capable de nous surprendre par moments.

Loin d’être linéaire, la tranche de vie dramatique centrée sur Hazuki, Rokka et le fantôme d’Atsushi se dote de quelques rebondissements qui ancrent encore un peu plus l’œuvre dans le surnaturel. Le dilemme du corps de Hazuki est brillamment traité tant la mangaka ne cède pas à la facilité : Elle profite de cet événement pour approfondir densément le défunt mari de la fleuriste et lui donne ainsi un capital sympathie qui ajoute de la densité à l’émotion globale, et croque encore plus en profondeur les regrets de Rokka. Toujours aussi tiraillée, alors qu’elle ignore la vraie nature des événements qui se jouent autour d’elle, la jeune fille nous capte par la profondeur de ses sentiments, et en devient un personnage avec lequel nos liens semblent déjà indéfectibles.

Le cheminement dramatique semble assez simple à première vue, mais c’est bien pour sa justesse d’écriture que Haruka Kawachi nous offre un récit poignant, sans pour autant virer dans le pathos. Et dans cette profondeur, la mangaka renforce la touche de surnaturel déjà présente via tout un segment métaphorique sur l’existence d’Atsushi et son regard sur Rokka par les yeux de Hazuki, via une dimension fantastique nouvelle qui apporte une autre forme de poésie au titre. Il y a ici un autre degré de lecture de l’ordre du figuré qui tend à rajouter du sens à l’histoire et aux personnages, ce qui guide naturellement notre intérêt vers le troisième volume. Notons d’ailleurs qu’à ce stade, nous avons atteint la moitié du récit principal puisque le 5e volume, jusqu’ici inédit chez nous, est un ouvrage supplémentaire publié après coup au Japon.

La découverte (ou la redécouverte) des « Fleurs du passé » nous ébranle toujours autant avec un second tome toujours aussi juste et poignant, sur lequel la mangaka redouble d’inventivité et de finesse pour apporter une profondeur parfois surprenante. Le tout gratté avec une narration toujours aussi fluide et riche de son atmosphère, et on comprend aisément pourquoi le retour de Haruka Kawachi était attendu dans nos contrées.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs