Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 13 Novembre 2018
Critique 2
Kuroko et d'autres individus ont été conviés à la réception d'un riche vieillard. En réalité, il ne s'agissait que d'un guet-apens pour tuer dans un immense massacre cette flopée d'assassins. Néanmoins, la tueuse mandatée par le gouvernement sort indemne de la macabre cérémonie. La poignée de survivants se lance alors à l'assaut du manoir dans le but de débusquer le vieil homme et ainsi s'évader en ayant la vie sauve...
Les éditions Ototo ne s'étaient pas trompées en proposant les deux premiers tomes en simultanée pour le lancement de Murciélago, puisque ce second opus vient conclure l'arc du manoir, intrigue survoltée qui semble condenser toute l'identité du titre de Yoshimurakana.
Et globalement, le mangaka nous offre une suite qui a la même saveur que le premier opus : à la fois intense, drôle et coquine. La fin de l'arc du manoir s'étend sur un peu plus de la moitié de l'opus, ce qui laisse à l'auteur le temps d'apporter quelques péripéties supplémentaires et pas mal d'action pour terminer cette intrigue, sans jamais ennuyer le lecteur. Faisant preuve d'un zeste d'humour noir ainsi que d'une bonne dose d'absurde, le mangaka sait utiliser ses deux personnages principaux et leurs caractères bien trempés pour enchaîner les rebondissements loufoques en tout genre.
A ceci s'ajoutent les très bonnes scènes de combat entre Kuroko et son opposante, la domestique du vieillard, un affrontement où les instincts meurtriers et pièges macabres se mêlent aux pulsions perverses de notre anti-héroïne, pour un rendu plutôt unique en son genre et qui s'assume totalement en tant que mécanique de divertissement.
La suite du tome nous propose une transition avant d'entamer, semble-t-il, un autre arc assez dense, soit une formule assez classique. Pourtant, Yoshimurakana a toujours quelque chose à dire et un aspect de l'histoire à développer, même lorsqu'on suit le quotidien scolaire de Hinako ou les aventures au lit torride de Kuroko. La position de la meurtrière face au gouvernement, ses liens avec Hinako... Tout en se montrant décalée, la suite apporte quelques informations intéressantes, preuve que la série a des choses à montrer.
Néanmoins, c'est la fin du tome qui apporte une intrigue plus soutenue avec l'affaire d'enlèvement d'une fillette par Kuroko elle-même. Un début de récit qui apporte quelques interactions efficaces supplémentaires et toujours autant d'humour sexy débridé, mais qui nous laisse aussi curieux de découvrir le troisième tome.
Ainsi, ce deuxième opus permet de faire un premier bilan de Murciélago. Il faut bien entendu accepter l'humour à la fois macabre, absurde et frivole du titre pour entrer dedans, mais ce début de série séduit dans mal grâce à son rythme et ses personnages volontairement décalés. Reste à voir maintenant vers quoi le titre pourra évoluer, et si Yoshimurakana arrivera à exploiter efficacement la recette sur la durée.
Critique 1
Pour venger sa famille massacrée autrefois par des criminels, un riche vieillard a réuni de nombreux criminels pour les tuer, dans son désir de rendre lui-même la justice. Kuroko, Miyuki, Reiko Kuchiba, Cobalt Conrad et Terumi Momoyama sont les derniers survivants au sein de son manoir piégé, et ils vont encore avoir fort à faire pour espérer s'en sortir. Tout en évitant (ou pas) les pièges, ils tentent de rejoindre le vieil homme pour mettre fin à son petit jeu, mais bien des épreuves se dressent encore sur leur route, à commencer par une domestique pas comme les autres...
Les éditions Ototo ont eu la bonne idée de publier simultanément les deux premiers tomes de Murciélago, histoire de nous offrir une meilleure idée du potentiel et du style de la série. Et après un volume 1 très emballant, les choses ne changent pas de registre ici ! Ainsi, toute l'affaire au sein du manoir piégé régale pour le ton franchement fun et décomplexé que le mangaka adopte, entre les pièges, l'avalanche d'action rythmée, les morts parfois bien fumées, et le lot d'humour tantôt décalé tantôt noir. On retiendra notamment le caractère d'une Kuroko aussi névrosée que détachée des événements et décalée, la mise en scène toujours aussi dynamique dans les intérieurs du manoir, le rôle délirant d'une Hinako bien décidée par tous les moyens à rejoindre Kuroko (ce qui fait qu'elle se met dans quelques situations pas possibles, toujours avec ses bonnes bouilles rigolotes), quelques petites références (cinématographiques, entre autres)... mais le point d'orgue reste l'affrontement de notre héroïne contre Yukari, une domestique vraiment pas comme les autres, puisqu'en plus de savoir très bien se battre, elle ne ressent aucunement la douleur, ce qui est plutôt pratique. Face à cette adversaire, Kuroko reste elle-même, entre son détachement et son envie de tripoter la belle, et le résultat est plutôt cool. Dans tout ça, on regrettera un peu le manque d'impact de certains rôles secondaires, néanmoins Miyuki, Reiko et C.C. arrivent tous, à un moment ou à un autre, à intriguer un peu. Quelle est l'étrange demande faite par C.C. au vieillard ? Pourquoi ce dernier pense-t-il avoir déjà vu Miyuki ? Qui est exactement la snipeuse solitaire Reiko ? Nul doute que ces personnages sont voués à réapparaître plus tard.
Une fois cette affaire classée (et Chiyo retrouvée...), la deuxième moitié du tome se fait un petit peu plus calme, mais non dépourvue d'intérêt, en commençant par les rixes au sein du commissariat concernant le cas de Kuroko. Tandis que certains acceptent de travailler avec elle, d'autres ne peuvent se résoudre à coopérer avec une meurtrière a priori incontrôlable. On découvre ainsi quelques nouvelles têtes comme Kyôgoku ou Tôgo, et en filigranes quelques questions supplémentaires apparaissent. Quelqu'un comme Kuroko peut-il changer ? Qu'adviendra-t-il d'elle une fois qu'elle sera jugée trop gênante ? Après ce petit passage, place à une petite affaire mettant à l'honneur la si amusante Hinako, décidée à mener l'enquête sur une affaire de vol de sous-vêtements, où forcément elle soupçonne même Kuroko... Ce passage est classique dans son idée, se finit malheureusement légèrement en eau de boudin, mais il est rigolo pour la façon dont Hinako agit et affiche des têtes amusantes, et il permet de mieux présenter ses camarades de classe Yatsuha et Ukina, qui pourraient avoir leur importance plus tard. Quant à la toute fin de tome, elle entame une nouvelle affaire centrée sur une petite fille, où l'auteur joue gentiment sur l'humour dû à l'amoralité de son héroïne (qui kidnappe la gamine et aimerait bien la déshabiller elle-même... mais rassurez-vous, il n'y a pas de voyeurisme, juste de l'humour, l'auteur trouve le bon ton), en attendant de voir la suite de cette nouvelle partie dans le 3e tome.
Dans l'ensemble, ce second volume confirme donc le charme d'une série mêlant très bien de l'action débridée, un humour qui fait mouche, une toute petite pointe d'érotisme, et des personnages principaux franchement réussis dans leur genre.