Murciélago Vol.14 : Critiques

En pleine enquête au sujet des personnes portées disparues ou retrouvées mortes vidées de leur sang à Ruruie, Narumi disparaît soudainement à son tour à l'entrée des égouts, si bien que Kuroko a été appelée à la rescousse pour, à son tour, investiguer, qui plus est avec laide de la musclée Urara. Pendant que les deux femmes entament soigneusement leur infiltration dans les égouts, quelque part dans l'obscurité Narumi se réveille, plutôt mal en point: elle a un tibia cassé, et n'a pas de réseau. Mais le plus sordide reste à venir, car tout en découvrant en ce lieu nombre d'autres jeunes filles enlevées par un mystérieux monstre, elle ne tarde pas à découvrir l'identité réelle de cette créature effroyable, qui va replacer devant elle les vieux souvenirs de l'époque où elle faisait partie de la secte...

Yoshimurakana nous avait laissé sur certaines promesses à l'issue du tome précédent, et globalement il les tient bien en faisant de cet arc un bon moment, car il y joue soigneusement sur certains effets particulièrement efficace. Ainsi, d'un côté, on retrouve le duo Kuroko/Urara en grande forme, cette dernière volant même un peu la vedette à notre héroïne en étant à l'origine de quelques scènes amusantes (voir un colosse pareil avoir peur de petites bêtes, c'est assez rigolo) et, surtout, en démontrant toute sa force physique dès lors qu'il faut se frotter au danger ! C'est cependant de l'autre côté, celui de Narumi, que l'on reste le plus accroché, car tout en proposant un petit plan visant à ce qu'elle et les autres prisonnières arrivent à fuir, l'auteur joue très bien sur le cadre obscur, poisseux et labyrinthique des égouts, sur des séquences assez malsaines voire dérangeantes (le côté cannibale de la créature même si elle n'est plus vraiment elle-même, une mise à mort de jeune fille très sinistre, ce que Narumi est obligée de faire pour son plan de fuite...), et sur certains éléments du passé de la jeune femme qui la rattrapent entre la nature du monstre et la présence de Karina.

L'humour ne reste cependant jamais bien loin, que ce soit en jouant encore sur la puissance d'Urara moments décalé (le lancer de Kuroko, bientôt un nouveau sport ? ), ou en nous montrant régulièrement, parallèlement à cette affaire sordide, les joyeusetés que vivent Hinako et ses copines de leur côté, le tout aboutissant même à une petite note d'humour noir bien fichue avec un "Jusqu'à ce que la mort vous sépare" placé quand il faut.

Bien que, une nouvelle fois, l'affaire semble un peu rapide dans son traitement, et même si les éléments les plus énigmatiques semblent encore partis pour ne pas trouver de réponses dans l'immédiat (en tête, comment est né ce monstre ? Qui en est à l'origine ? ), le fait est que l'on a un volume assez rondement mené, et qui figure parmi les plus efficaces de la série depuis un bon moment !