Murciélago Vol.13 : Critiques

L'affaire des meurtres d'épéistes est entrée dans sa dernière ligne droite: nos héroïnes ont compris que la coupable n'est autre que Hikaru Miyamoto... ou, plutôt sans défunte grande soeur Kurono dont l'esprit a pris possession de sa cadette. Pour l'arrêter, Kuroko a mis au point tout un piège, mais notre héroïne a-t-elle la moindre chance seule ? En effet, Kurono est une bretteuse particulièrement redoutable et que rien ne semble pouvoir arrêter... A moins que certaines compagnes de notre anti-héroïne ne viennent à la rescousse.

Il faut un tout petit peu moins de la moitié de ce tome à Yoshimurakana pour mettre un point final à cette affaire, et même si le déroulement et l'issue ne proposent pas de surprises particulières, il faut avouer que l'auteur mène suffisamment bien les choses pour offrir un divertissement honnête. En terme d'action pure, le mangaka joue sur des planches plutôt standards dans la représentation des échanges de coups, mais il y amène un rendu assez léché via certains angles bien trouvés, un dynamisme certain, et une certaine immersion renforcée par le soin accordé aux toits des bâtiments servant de terrain au combat. A cela s'ajoutent les interventions de Rinko, Aiko et Hinako (à sa manière, comme toujours...) qui apportent un dynamisme supplémentaire, et la mise en avant de certains liens: le regard d'Aiko sur Hikaru, le ressenti de Rinko à l'égard de cette même Hikaru (alors qu'elle lui en veut, elle ne peut s'empêcher de se trouver des points communs avec elle), et surtout la relation sororale entre les deux filles Miyamoto: Kurono peut-elle vraiment se satisfaire de posséder et de mettre à mal le corps de Hikaru, elle qui veut justement le bien de sa petite soeur ?

Tout ceci est largement suffisant pour nous offrir du divertissement classique mais efficace, d'autant plus qu'à l'issue de cette affaire l'entourage de notre anti-héroïne s'agrandit encore ! Mais Kuroko a à peine le temps d'en profiter qu'un nouveau souci arrive déjà: un appel de Narumi qui, alors qu'elle voulait offrir une tombe décente à l'ancienne gourou Gold Marie en compagnie des anciens membres de la secte des Roses Vierges, vient de faire une découverte très sinistre concernant le cadavre. Dans le même temps, en ville, une femme est retrouvée morte, avec dans la nuque une morsure lui ayant arraché tout un bout de chair, et avec le corps entièrement vidé de son sang...

Le problème de Narumi et la découverte de ce cadavre ont-ils un lien entre eux ? Si Yoshimurakana glisse déjà quelques gros indices nous faisant bien comprendre que la réponse est oui (sans trop de surprise), pour le moment il se contente de malmener ses personnages, de faire sentir qu'un grand et hors du commun danger les guette et peut attaquer à tout moment n'importe qui, avec en point d'orgue une brève enquête dans les égouts dont on sent bien qu'elle ne peut que mal tourner, avec ce qu'il faut d'ambiance sombre, très macabre voire quasiment horrifique, où l'auteur sait très bien mettre en scène certaines planches sanglantes et poisseuses. Ajoutons à cela une toute dernière page laissant planer une aura d'inquiétude sur le sort d'un certain personnage, et on obtient une nouvelle affaire très facilement stimulante, dont cette fois-ci on attendra assez impatiemment la suite !