Moriarty Vol.5 - Actualité manga
Moriarty Vol.5 - Manga

Moriarty Vol.5 : Critiques

Yûkoku no Moriarty

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 19 Juillet 2019

Un meurtre a été commis dans l’une des cabines du train qui ramenait notre cher duo de détectives à Londres. Mais une malchance s’abat sur le docteur Watson qui devient par le hasard des choses le suspect numéro un du crime. Sherlock, accompagné de William Moriarty se lance alors mutuellement le défi de retrouver le véritable coupable, une occasion unique de voir se rapprocher le Napoléon du crime et le détective au deerstalker.

Rapidement on découvre une étrange et spontanée complicité qui lie les deux hommes. S’afférant à l’étude des indices disposés sur la scène du crime, leurs impressionnantes capacités de déductions réunies permettent rapidement de trouver un profil psychologique du criminel ainsi que son mobile. Cette « intelligence naturelle combinée » n’a alors de cesse d’exaspérer ce cher Lestrade qui a déjà du mal à supporter l’esprit de Sherlock au quotidien, le voilà face à un duo d’une efficacité sans égale, mais d’un ton prétentieux criard. Cependant leur complicité singulière gêne également la tranquillité de Louis qui digère mal la familiarité par laquelle Sherlock aborde William.

Mais ce volume vient introduire un nouveau personnage phare des nouvelles de Conan Doyle, la Femme, Irène Adler. En revisitant « Un scandale en Bohème » doublée de l’inspiration de l’adaptation télévisée de la BBC, « Un scandale à Buckingham », Takeuchi et Miyoshi réinvente la rencontre entre Sherlock et la Femme. L’introduction de cette dernière intervient de manière originale et s’écarte fortement de l’œuvre de Conan Doyle. Mais l’esprit de l’adaptation de Mark Gatiss et Steven Moffat est la même, Irène Adler n’est pas une femme qui se laisse mener par le bout du nez et au contraire, elle sait parfaitement comment appréhender Holmes et ses tactiques de détective pour mieux lui tendre un piège et se rapprocher de lui. Rien de plus facile pour l’ancienne Prima donna, notre cher détective ne sait pas encore qu’il a déjà perdu face au remarquable jeu et esprit de la Femme.

Cependant, cela à pour conséquence de négliger la présence de William, qui malgré le premier chapitre ne réapparait qu’à de minces reprises. Mais comme l’esprit du précédent volume, la place est laissé ici aux « pièces rapportées » pour mieux nous les présenter et leurs donner une importance non négligeable pour la suite du récit, lorsque Moriarty lancera une nouvelle pièce de théâtre contre la noblesse britannique. A noter donc qu’Albert prend de l’importance ici par l’intermédiaire de Mycroft dont nous découvrons habillement la relation singulière qu’il entretient avec Sherly. En tant que directeur du MI6, Albert est très tôt averti de l’affaire présente de la Couronne et d’Adler, une chance pour lui de montrer son utilité à son cher frère William et à son dessein personnel.

Ce volume nous délivre aussi un message moralisateur par le biais d’Adler, d’une dénonciation du système de la noblesse qui privilégie les relations et la classe sociale plutôt que le travail méritoire. Un discours qui semble être soutenu également par Sherlock. En outre c’est bien à cause de leur expériences personnelles qui émettent cet inquisitoire contre les traditions britanniques qui deviennent un réel frein et handicap pour le système judiciaire ou le monde du théâtre. Et en extrapolant on remarque que ce discours est peu ou prou avec celui de Moriarty, cette similarité résidant dans le fait que la noblesse, ou en tout cas le système qui en découle, nuit au pays et au peuple.

Enfin, l’adaptation de Takeuchi et Miyoshi n’est rien sans la petite fragrance de gimmicks propent au shonen. Ainsi nous retrouvons à travers les planches du volume quelques touches humoristiques, principalement avancées par les réactions de Sherlock ou de Watson face à une situation précise, notamment lorsque ces derniers ont bien du mal à communiquer par un simple regard. Egalement, grâce à la rivalité naissante entre Miss Hudson et Irène Adler on donne à la propriétaire du 221b Baker Street un caractère bien trempé qui n’hésite pas à montrer les dents à la première inconvenance, cela rappelle légèrement le caractère de certaines tsundere prisent de jalousie face à l’arrivée soudaine d’une nouvelle prétendante.

Une nouvelle réussite pour Moriarty par son introduction habile de la Femme tout en gardant la saveur particulière qu'Holmes dégage de ses déductions et de son rentre-dedans singulier face à ses interlocuteurs. La machination d'Adler se referme doucement sur lui tandis que la présence de celle-ci auprès du détective de Baker Street vient apporter de l'eau au moulin des Moriarty.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur

17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs