Moriarty Vol.2 - Actualité manga
Moriarty Vol.2 - Manga

Moriarty Vol.2 : Critiques

Yûkoku no Moriarty

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 26 Septembre 2018

Un sévère trafic d'opium semble frapper Londres tandis qu'une section secrète est sur le point d’émerger. Ayant vent de l'information grâce à Albert, Louis James Moriarty fait d'une pierre deux coups en stoppant le trafic tout en mettant la main sur cette nouvelle brigade secrète... Il est alors temps pour le génie du crime de dévoiler son véritable objectif, ce qui marquera aussi l'arrive de son plus grand rival.


Après une entrée en matière plutôt saisissante, à base de codes du polar détournés et une lutte des classes furieusement pointée du doigt, il est temps pour Moriarty de décoller dans ce second volume qui va apporter bon nombre d'éléments pour marquer l'avancée des plans du génie du crime. C'est ce changement qu'amène le premier chapitre du tome, un peu lourd dans ses explications et confus dans son déroulement, mais qui permet à Moriarty d'acquérir le « pouvoir » nécessaire à ses projets. De noble cherchant à combattre le dictat aristocratique, sa position de maître du mal se confirme doucement, mais sûrement, une progression qui tisse un certain fil rouge au sein de la série.


Pour la suite du tome, le scénariste Ryosuke Takeuchi réinvente habilement les débuts de Sherlock Holmes en intégrant la quête anarchique de Moriarty. Paradoxalement, ce n'est donc pas Watson que rencontre d'abord le détective consultant, mais son pire ennemi, un élément scénaristique qui aurait pu être une surprise s'il n'était pas spoilé par la couverture qui laisse rapidement deviner que nous avons affaire à Sherlock Holmes en personne. Ainsi, derrière une énième affaire où notre antihéros fait tomber un autre de ses confrères nobles, l'affrontement entre les deux antagonistes se dresse en filigrane, de manière assez convaincante d'ailleurs puisque c'est cet élément qui ressort le plus du volume.


Évidemment, impossible de passer à côté de questionnements sur l'interprétation de l'oeuvre de Conan Doyle. Proposant une autre version de l'histoire, Ryosuke Takeuchi ne se prive pas de quelques écarts, mais aussi une certaine vision très actuelle façon manga de l’œuvre, à commencer par un Holmes jeune et beau et une Mme Hudson tout aussi raffinée, elle qui est souvent représentée comme une aînée de Sherlock Holmes et John Watson. Des choix qui surprendront peut-être les puristes, mais qui ne choquent pas dans cette version dont l'esthétique de Hikaru Miyoshi semble être inspirée par celle d'Akira Amano, étant donné le travail de l'auteur sur le manga Psycho-Pass.


Pour l'heure, Moriarty se poursuit et se développe de manière convenable, avec une certaine linéarité, mais aussi un manque d’ambiguïté dans son traitement de la dimension sociale de l'oeuvre. Les nobles pourris sont des nobles pourris, sans aucune balance équilibrée possible, cela rend le récit un poil manichéen. Heureusement, Moriarty est là pour apporter un petit paradoxe par sa manière de vouloir changer la société par le crime. Néanmoins, une nouvelle dynamique se créer en fin de tome via un mélange des récits de Moriarty et de Holmes, de quoi rendre les prochains tomes plus captivants.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs